mardi 31 mai 2011

On a toujours 15 ans quand on meurt d'amour.


Parce qu'on meurt toujours bêtement.
Parce qu'on ne comprend jamais tout à fait.
Parce qu'on s'est toujours senti vraiment vivant juste, tout juste avant.
Parce que le temps n'existe pas.
Parce qu'on croit en son avenir sans pouvoir le prendre entre les doigts.
Parce que ça semble insurmontable.
Parce que tout ça nous semble etre la fin du monde et qu'elle l'est un peu.
Parce que juste avant on se croyait fort de toutes nos expériences, et qu'alors, elles ne servent à rien en réalité.
Parce qu'on fini parce vouloir se rendre sourd de musique parce que c'est tout ce qu'il reste.
Parce qu'on jonche le sol. Tout ça, comme quand on a quinze ans, et que le temps s'est sans doute arrêté.
Ici.

dimanche 29 mai 2011

Jeune, je n'avais pas de goûter à l'école. C'est ma camarade qui me donnait la fin de son Kinder Délice.

Maryse bosse ici depuis qu'elle est à la retraite. Parce qu'elle aime les voyages et que comme ça, ça touche pas à ses économies, et ça lui permet de rester en contact avec la société active. Parce que (elle me regarde d'un air entendu) c'est pas drôle de rester enfermer chez soi toute la journée.
Maryse est une petite vieille de soixante ou soixante-dix ans. Le genre de petit bout de femme avec qui on aime bien rigoler. Surtout les jeunes.
Maintenant quand on se voit au travail je lui dis Ouèch ça gaz?... et elle répond Yo! , un Yo! de grand-mère, plein de délicatesse.
J'aime bien dire des bêtises de jeunes avec elle parce que ça la fait rire toutes nos expression. Le soir on est beaucoup de jeunes à bosser. Elle préfère à ce moment là. Elle nous écoute et ça lui suffit. Ça la rend souriante.
Son fils a quarante-quatre ans. Il est paraplégique. Mais c'était un grand alpiniste. Il a même fait l'Everest. C'est arrivé il y a six ans. Il vit dans les montagnes dans un chalet bien équipé pour son handicape. Elle travaillait dans les assurances et un jour où elle a eu du flair elle a insisté pour lui souscrire une assurance blindée. Maintenant il fait du modélisme. Il est doué apparemment. Il bossait pour Cocacola. Quand il est parti, ils lui ont donné une très bonne prime de départ.
Elle est rassurée. Elle trouve qu'elle a eu du flair. Elle est contente d'avoir eu ce réflexe.

J'imagine toutes ces mamans qui d'une façon ou d'une autre arrivent toujours à apporter à temps le gouter à leur petits garçon s'ils l'ont oublié. Devant toute l'école.
On a toujours un peu honte, mais on pense toujours un peu merci.

jeudi 26 mai 2011

Perdu en pleine mer avec la ferme intention de ne pas être retrouvé

Franck tient la bite de son copain entre ses doigts. Il n'attends rien. Plus rien. Depuis le début de la soirée. Il se contente d'être là. Avec son copain qui le laisse aller et venir sur l'intégralité de son corps. Comme si Franck voulait passer une couche de verni luisant de salive sur une statut d'albâtre.

La musique lancinante berce leur corps qui bougent comme s'ils flottaient à la surface d'une mer en plein tempête. Une tempête lourde, au ralenti. C'est comme ça que leur corps bougent.

Ils ne sont pas inquiets d'être au milieu des flots car ici, personne ne se perd. Ici c'est juste le moment où l'on peu se laisser aller à flotter. Et Franck aime bien savoir que les gens flottent chez lui.

C'est tellement plus agréable quand le temps n'existe pas.

L'homme que vous regretterez de ne pas avoir connu

Le mec dit quelle ambiance en quittant le bar. Il a poireauté devant un quart d'heure en fumant des clopes. Le genre de mec qui n'attend personne mais qui veut se donner de la contenance.
Il a le visage marqué par le constant mépris qu'il a pour les choses et les gens s'il parle à des gens.
C'est le genre de mec qui se cache derrière une histoire inconnue de tous.
Certains mecs comme ça ont l'air mystérieux. Lui il à juste l'air méprisant.
Le lot des gens trop longtemps restés tout seul. Il a naturellement la gentillesse en horreur puisqu'il est musicien et que pour certains, être musicien ce n'est pas un état d'esprit. C'est un statut.
Je le vois envoyer bouler
deux mecs qui lui parlaient parce qu'il en a eu l'occasion. Des petits cons sans doute.
Lui il se suffit à lui-même. Il n'est pas comme tout ces cons. Sans doute dégoûté de ne pas trouver de gens valable ici, il repart tout seul sur son VTT.
Je crois savoir qu'il habite loin. Sans doute le temps du voyage lui permet de supposer qu'enfin le monde se rendra compte de qui il est. Mais il s'est fait des idées. Après tout ce rade est tout de même pourri. Faut bien l'admettre.

Quand il part, les deux jeunes se regardent et j'entends un ''pauvre con'' suivi d'éclats de rire.

lundi 23 mai 2011

C'est pas réservé qu'aux nanas enceintes de vouloir des fraises des bois en plein hiver. Moi aussi je suis capricieux merde



Parce que c'est pas parce que t'es une fille que tout ce que tu fais tu le fais au nom de l'égalité des sexes, parce que tu te sers aussi de tes seins comme agent de change contre un service rendu à ta nation, et que si j'ai bien fais brillamment mes études de droit j'aurais le pouvoir de juger la solidité de la fermeture éclaire de ta robe un peu trop courte pour te donner un alibi solide.

Je m'apprête à déclamer un poème en l'honneur de tes fesses magnifiques mais je t'imagine songer à toutes les saloperies que je ferais avec pendant que tu t'amènes vers moi. Alors je me tais et j'ai la trique. Et ça, tu sais. Je me la joue, j'essaie d'avoir de la conversation, j'essaie de ne pas penser avec ma bite. Toi par contre tu te laisse tout le loisir d'y penser. Et voilà que je me retrouve à faire tout le travail. Tu te contente de glousser çà et là.
Et encore.
Tu te contentes d'écouter, sans rien dire, baignée dans la suffisance de tes atouts tirés à quatre épingles. Tu fais formidablement bien acte de présence. Une main sur mon avant bras de temps en temps. Je me dis que l'affaire est dans le sac quand tes petits yeux de biche se posent sur moi pour la ixième fois.
J'ai un peu épuisé toutes mes ressources en matière de discussion solo alors si tu pouvais me donner un coup de main ça serait sympa. Génial, quelle bonne idée, une clope. Ok. On sort. Tu me demande ce que je fais dans la vie. Je te réponds et je te demande ce que tu fais dans la vie. Tu me réponds. J'ai bien remarqué ta démarche sexy, t'inquiètes.
En temps normal je dis pas, ça aurait surement suffit, mais là vois-tu, à l'instant, je viens d'en avoir marre de faire tout le travail et d'être payé en matage de nichon. Je te vois supposer trop évidemment que ton cul devrait suffire pour me chopper et je sais pas, ça me gonfle. Je te regarde pendant ce temps et tu sembles attendre que je dises un truc (drôle de préférence, pour ne pas te faire fuir). Alors je te dis que j'ai ici des potes que je n'ai pas vu depuis longtemps et que comme il ne faut pas que je rentre tard je retourne les voir. Mes potes je les vois souvent en vrai. Je veux juste pas te dire que je suis en pleine crise existentielle tout de suite.

Je t'imagines te demander ce qui a merdé puis comme tu ne sembles pas en être à ton premier plan ça va aller. Tu me souris, tu me dis Ouai, à tout à l'heure mais on sait bien que non.

C'est vrai, je ne vais pas rester. Pas après avoir laisser échapper des yeux de chatte et un cul comme le tien. Ne t'offusques pas s'il te plait. Si je te réduis à cela c'est bien parce que tu es venu à moi sans rien d'autre.

Je vais encore devoir me masturber ce soir.

vendredi 20 mai 2011

A quoi tu penses?

On aurait pu se poser la question de pourquoi tu es partie si vite avec ce garçon ou se demander si la soirée a été vraiment bonne finalement.
 
Franck ne sait pas parfois s'il aime baiser. Avec certaines personnes il ne sait pas ce qu'il aime dans ce rapport au corps de l'autre. Est-ce que c'est la femme qu'il aime à cet instant? Son corps plutôt? Ou bien encore le fait que ça ne se passe pas si mal qu'il l'aurait d'abord supposé?
Une bonne soirée, sans doute.

Peut-être que Franck se sent un peu mieux de savoir qu'il peut parler à cette fille et que ça ne semble pas la gêner. Au contraire. Elle a l'air de trouver ça agréable.
Finalement, c'est peut-être plus cela que Franck cherche parfois. Ça, plutôt qu'une partie de baise interminable.
Il s'est parfois demandé dans ce genre de situation à quoi bon agir de la sorte. C'est tellement plus agréable parfois de passer une soirée simple à parler simplement. Et puis rien ne nous empêche de nous coucher ensemble, pour ne pas se sentir tout seul. Parfois c'est juste ça.
Mais souvent la soirée prend une autre tournure et Franck ne sait jamais vraiment si c'est de sa faute ou bien de la faute de la femme qu'il accompagne. Ou bien si c'est ce qu'il dégage qui entraine à pas de loup les soirées vers l'alcôve la plus proche.

Au petit matin Franck ne sait donc pas dans quelle mesure la soirée qu'il a passé a été moins décevante que prévue, mieux que prévue ou simplement bonne-tout-court et agréable. En tout les cas, il est assez bien en se réveillant ici. Cette fille est sympa. Et ils parlent bien. Il songe au fait qu'il a donné du plaisir à cette fille hier soir, puis cette nuit... donc peut-être que ce matin ils vont enfin pouvoir rester l'un à côté de l'autre sans que Franck ait la sensation qu'elle attend quelque chose.
Pourquoi tu penses qu'elle est comme ça, Franck? Exprès. Il est comme ça Franck. Il pense à des scenarii qu'il trouve dérangeant. Pour se mettre à l'abri de la surprise.
Il est sur le lit. Il est silencieux. Il a fait tourné son idée quelques secondes dans sa tête et puis il la laisse partir parce qu'ils sont détendus et qu'apparemment personne à cet instant n'attend impatiemment quelque chose de l'autre.
Il pense à cette nuit. Au sexe. À tout ce qu'il a fait avec cette fille. Il se demande s'il a aimé coucher avec elle. Parfois on baise... pas vraiment pour le plaisir, mais juste pour l'idée du plaisir. C'est arrivé à Franck. Et c'est regrettable.
Il a aimé certaines choses d'hier soir en y repensant. Il est rassuré. Il n'est pas encore un automate avec un bouton marche/arrêt au bout de la queue.
Il aime bien cette fille. Elle lui a déjà proposé qu'ils soient copains. Elle l'aime bien aussi.
Ils pourraient passer la matinée à prendre le petit déjeuner et échanger leur point de vue sur des conneries à la télé. Franck se dit que ça pourrait être sympa, c'est vrai.
Il pense que c'est bien. Elle lui dit bonjour et elle sourit. Il pense que oui, ils pourraient bien s'entendre.

Toujours est-il qu'à cet instant, ce n'est pas du tout ce genre de question qui vient en tête à Anne.
Elle, elle se demande juste si les ébats de la nuit passée ne laisseront pas trop de marques de strangulation sur son joli cou.

mardi 17 mai 2011

Qui veut changer le droit de nous reprendre...




Une chanson pas très jolie au titre ambiguë. mais elle m'a tuée.
Il est quatre heure du matin et je me réveille le ventre noué en même temps que je pense merde... merde...! Après avoir laisser passer quelques instant pour me remettre j'ai envie de crier que Fous-moi la Paix nom de Dieu! … et aussi que "Tu m'emmerdes connasses, mais dégages donc!". Et comme je suis un peu à bout je pense même à un sempiternel Va donc au diable, bordel...!
Je suis à moitié à bout de souffle étouffé par ma ceinture abdominale qui ne fait pas vraiment ce que je veux sous le coup de l'émotion.
Je repense merde... merde... en enfonçant ma tête dans mes mains. Je vais pisser et assis sur la cuvette, mon ventre se ressert. Je repense merde... et je tente un Tu n'avais pas le droit qui m'a l'air ridicule à l'instant où j'écris ces lignes. Mais qui m'a tout de même l'air de contenir une sorte d'émotion véritable. Je ne moquerais plus jamais des films américains et des exclamations impossibles à contenir qu'à le héros, du genre ça. Du genre "Tu n'avais pas le droit", parce que ce soir je l'ai pensé. Vraiment.
Je viens de passer une soirée avec Éloïse. Mais attends, j'allume une cigarette et je te raconte...


Je suis dans un bar, légère ambiance squatte avec videur. Curieux. Je suis assis à côté d'une amie et d' Éloïse. Tu l'auras compris, c'est un rêve, mais lorsque le sommeil te prend par surprise tu n'as pas le temps de t'y attendre. Dans ces moments-là, les rêves sont plus réels que tout autres.
La situation me met un peu mal à l'aise parce que jamais je n'aurais laisser une telle chose se produire. Une situation bien trop inutile pour en tirer quoi que ce soit. Elle est souriante. Je les ai surprises en arrivant et je me suis donc joint à elles pour ne pas rendre plus bizarre la situation avec un snobage volontaire qui ajouterait le ridicule à la singularité de cette rencontre. Je suis un peu inquiet parce que je ne vais pas très bien. C'est pour ça que je suis venu. Pour me noyer dans des ti-punch qui me rendent fou et qui, je l'espère à l'instant, me feront faire n'importe quoi ce soir. Éloïse est en forme. Elle est même joyeuse. Je me dis que ça va pas le faire, là, tout de suite. C'est le genre de situation où tu ne veux pas être vu à ton désavantage. Réflexe stupide des fins de couples misérables.
Je suis là, assis en fasse d'elles, j'ai apparemment passé donc un moment de la soirée avec elles attendant poliment le moment de me casser parce que cette rencontre m'a gâcher l'envie de me mettre minable ce soir alors finalement je vais peut-être plutôt rentrer. Juste avant de leur fausser compagnie on entame la conversation avec Éloïse. Comment ça va... ouai ça va et toi... ouai, ça va... Elle et moi ne nous sommes pas vu depuis longtemps et d'une certaine façon on attend elle et moi beaucoup de cette première rencontre. Alors elle va bien, elle me dit, et puis depuis qu'elle est avec ce mec ça se passe trop bien et... là je l'arrête. Je lui dis que ce n'est peut-être pas utile pour moi d'assister à cette dérive de la conversation, euphémisme pour dire que non mais arrête de me parler de ton putain de petit enfoiré de copain. Que c'est pas très délicat (je te l'ai dit, les fins de couples misérables, ou les fins de couples miséreux, je ne sais pas). Je me lève pour m'éclipser à la hâte et je vois son air qui change. Du mépris maintenant. Elle vient de voir en moi, et apparemment la pitié que je lui inspire à présent n'est pas du tout à son goût. Ça ne serait d'ailleurs du goût de personne. Elle me regarde à présent et, m'attendant bien comme il faut à une attaque insidieuse de sa part, je cherche à récupérer vite mes affaires, mon sac à dos et le reste quand elle enchaine comme une litanie de petite fille mauvaise "J'ai un copain!... j'ai un copain...! et il est meeeerveilleux!...". Elle me suit de prêt en continuant par me dire que j'ai du mal à supporter mais que c'est pourtant vrai et que si je suis si dégoûté, sans doute, c'est parce qu'elle s'est trouvé un copain ELLE. Devant mes demandes répétées d'arrêter ça elle s'enflamme me regardant au fond des yeux pour savourer un peu de son mal... et peut-être un peu pour essayer de conjurer son propre malaise aussi, je crois. Je me dirige alors vers la sortie et elle me suis encore un peu pour me dire que je dois bien être dégoûté qu'elle soit maqué à nouveau. À cette instant j'aurais giflé une petite fille se comportant comme cette peste depuis une minute déjà, sans remord, mais là, la pédagogie n'a rien eu à voir. J'ai juste perdu pied en même temps ma dignité. Et je lui en veux de me mettre si mal, alors je me retourne et je la gifle. Pas comme on gifle une petite fille, oui. La fureur en plus. Et je repars.
Là, esclandre. Elle hurle après moi, demande qu'on m'arrête, se révolte de ce que je viens de faire. J'ai déjà honte de moi et je vois le barre fourmiller de geste et de regard concentriques. C'est moi que tout le monde regarde et accuse. Je tiens la main qui l'a giflé comme pour montrer aux gens que ça va, je me puni moi-même, mais la colère de mes amis dans ce bar que je connais bien achève de me jeter aux lions. Je sens alors une poigne de fer m'agripper par le col, c'est la sécu. Il me soulève violemment. J'entends Éloïse qui continue à hurler à la façon d'une poissonnière, vindicative. J'entends aussi mon amie qui était avec nous crier à l'attention de tout les autres et du vigile, crier que attendez, ce n'est pas de sa faute! Mais déjà je sens mes pieds quitter le sol et je valdingue contre la porte d'entrée que je m'apprêtais à ouvrir avec une violence qui me surprend. Je n'ai même pas eu le temps de lui signifier que t'inquiètes, mec, j'allais partir. Non. Parce que cet homme, c'est en quelque sorte le courroux d' Éloïse que je ressens. Mon amie lui demande d'arrêter, il ouvre la porte et s'apprête à me jeter dans les escaliers. Je me tiens au chambranle de la porte, mais qu'à cela ne tienne, il la ferme sur moi. J'entends mon amie qui hurle dans la cohue générale de ne pas me casser es doigts, surtout pas les doigts. Je les prends dans ma main avant qu'il ne soit trop tard et je sens, pour la deuxième fois, le sol se dérober sous mes pieds...

Le lendemain, je reviens sur les lieux. L'endroit semble avoir été le théâtre d'une gigantesque fête et tout le monde s'affaire au nettoyage. Mon amie est là je crois, qui me dit que Éloïse est partie il y a peu, mais qu'elle m'a laissé un message. Une chanson. Sur l'écran géant du bar je la vois dans un clip de sa composition. Elle est nue, se baladant dans un appartement qui n'est pas le sien, dansant, sur un air quelconque... et elle chante d'un air narquois Qui veut changer le droit de nous reprendre?... Qui veut changer le droit de nous reprendre?...
Alors c'est cela que tu as cru Éloïse? Tu as cru que je voulais te reprendre? Tu as pensé que je trouvais que j'en avais le droit?
Je suis triste. Et si elle avait raison. En tout cas, maintenant, je sais que non. Je suis devant cet écran et je reste là. Je regarde. Je regarde tout le mépris de moi qu'elle doit avoir pour avoir eu la force pendant la nuit de composer cette chanson, et d'en faire un clip, vite, vite... pour être sûr que je le reçoive au petit matin.

Ça n'arrive que quelques fois dans une vie, le moment où personne d'autre que la famille ne peut vous aider. Là j'ai besoin d'aide et je ne sais pas où en trouver, je me retrouve donc vers le milieu d'après-midi, à leur côté pour aller voir un match de rugby apparemment, avec un panier de pic-nique. On est assis dans l'herbe des gradins, puisqu'ici tout est doux et le soleil brille. Je ne vois dans le stade, qui ressemble plus à un parc d'ailleurs, des gens heureux et détendus. La chaleur de mes frères et de mes parents me réconforte, et on profite juste de l'instant d'être ensemble.
Pour nous faire tous patienter, l'écran géant se met à jouer une chanson. Une chanson que je connais. Que je trouve très belle. Et je fonds en larme et enfouis mon visage dans mes bras. Je fonds en larme. Sans pouvoir m'arrêter. J'ai l'impression que je ne le pourrais plus jamais. Je songe un instant à toute cette eau qui coule le long de mes joues, je songe à Éloïse, je songe à ce qui m'a conduit là aujourd'hui... ma mère me demande très affectueusement ce que j'ai. Je lui dis que c'est la chanson. Que je la trouve jolie... et je pleure. Et à cet instant je déteste Éloïse plus que jamais.

vendredi 6 mai 2011

Il est question de rêve, de nounours... Cherche pas, j'ai du rêver des bisounours.

Hier soir j'ai rêvé d' Éloïse. Ça m'a rendu un peu triste comme quand j'y pense parfois.
Parce que j'éprouve une sorte d'indifférence.

Je lis une petite chose qu'elle a écris sous une photo de moi "t'as raison, loser". Les mots sont vagues. Et rien. Pas de vive émotion en moi. Toujours cette petite crainte du flash juste après un virage serré, comme avant, le truc qui m'aurait mis K.O. mais non. Rien.
Je ne sais pas comment je me suis retrouvé dans ce lit avec elle mais nous sommes là. Elle dort à moitié, il fait bon et moi je suis au bout du lit assis et j'attends quelque chose. On est nu et on ne fait rien. J'essaie de chercher des émotions au fond de moi parce que ça remonte à loin la dernière fois où nous avons baisé. Et je suis inquiet de ne pas ressentir d'émotion. Je me répète que c'est Éloïse merde, il devrait se passer des choses en toi. T'as vécu des trucs avec cette fille Franck. Mais non.
Il semble que nous soyons séparé par un grand désert sans aucune envie si même la moindre affection. J'ai envie de me barrer mais j'hésite. Je me mets à penser mécaniquement qu'il y a une fille nue dans le même lit que moi et qu'il serait dommage de ne pas faire quelque chose de cela, mais cette fille c'est Éloïse, alors je pense qu'on en a probablement assez fait.
Toujours rien. Par principe ça m'emmerde de me casser comme ça, sans même regretter quelque chose mais non, je n'ai aucune idée pour rendre la situation intéressante pour nous deux.

Elle se relève doucement et me regarde à peine. Sans doute la même indifférence en elle. Et puis elle me dit qu'elle a un corps d'artichaut alors oui, on peut baiser si ça me dit. Elle me dit aussi quelque chose comme j'ai trop dit à tout le monde pour rire que je ne pouvais pas aimer quelqu'un mais en fait je suis désolé Franck, je me demande si ce n'est pas vrai en réalité.

Curieusement c'est plus moi que ce qu'elle me dit emmerde. Et je crois qu'elle s'en doute, puisqu'elle a toujours été très forte avec moi pour ça. Pourquoi ça m'emmerde un peu plus?
Parce qu'on vit plus heureux sans se soucier de l'amour (... comme si elle m'avait refilé son fardeau), et parce que si j'ai pu aujourd'hui me faire à l'idée d'avoir été quelqu'un d'interchangeable, même que j'ai mis un bout de temps il faut le reconnaître, je me demande à l'instant si, alors qu'elle me disait cela, je n'étais pas entrain d'imaginer une foultitude de garçons à se porte à la queue-leu-leu attendant qu'elle en use un, puis l'autre, puis le suivant, lassé de ne rien trouver qui puisse la faire vivre comme elle l'avait imaginé il y a longtemps, usant de la chair à canon pour rien. Pour rien...
Je crois que c'est un peu à cela que j'ai pensé, et je crois qu'elle le savait.
Avec Éloïse j'ai souvent eu l'impression de n'être qu'un gentil nounours plein d'une gentille morale.
Un gentil nounours qu'elle confiait à ses doigts de bébé pour ici lui arracher un œil, là lui déchirer une patte. Pour le torturer un peu. Comme le font tout les bébés.

J'en ai conscience de cela en même temps qu'elle me dit tout ça, toujours drapé de cette détestable indifférence pour tout ce qu'elle fait à présent. Et c'est bien cela qui me reste lorsque je me réveil avec le souvenir de cette indifférence que je n'aime pas. La sensation de n'avoir pu extraire que ça d'une relation si riche au départ qu'il aurait pu s'y jouer semble-t-il l'avenir de l'humanité.