vendredi 22 avril 2011

Quelque chose d'étrange comme le temps qui s'arrête

J'ai regardé ma montre il y a deux minutes. Et j'aurais juré que ça faisait une heure. Je suis sur le lit et là, tout de suite, je m'arracherais bien la peau. Juste pour déplacer la douleur.
C'est comme une migraine. Sauf que c'est dans le ventre.
Je t'ai déjà parler du gros coup de point dans le ventre au ralenti? Tu sais, celui qui déplace tout tes viscères...
Et bien c'est ça qui se passe, là, depuis du coup je sais pas combien de temps.
J'aimerais bien dormir juste pour ça. Pour attendre. Comme l'hibernation.
Là je veux m'arracher la peau parce que j'en ai assez. Et mon cerveau ce bâtard il me raconte comment elle roule des pelles à d'autres gars. Même que moi j'essaie de pas l'écouter.
Alors j'ai envie de me foutre la tête contre le mur pour lui faire fermer sa gueule.
Je me demande aussi pourquoi je te dis tout ça parce que quoiqu'il arrive quand j'aurais fini de te raconter ma vie mon bide me fera encore mal et mon cerveau attendra le premier silence dans l'appartement pour me raconter comment elle lui roule bien des pelles à un mec que je connais ou pas. En y mettant la langue et beaucoup de salive.

Alors je me dis que putain, Franck, mets la musique plus fort pour pas l'entendre, s'te plait. Et je suis entrain de chercher une façon de dormir avec le volume de mon baladeur à fond. Je pourrais aussi rester là à m'éclater les oreilles jusqu'à ce que je tombe de fatigue et que je puisse enfin m'endormir. Mais sans couper le son. Parce que c'est le silence qui me rend fou plus que le reste. Et mon cerveau malicieux continue d'essayer de me couler en cherchant à glisser des détails de leurs ébats devant mes yeux. C'est pour ça que je peux pas les fermer.
Et je revois encore Franck dans un bar, à côté de deux mecs qui lui parlent plus ou moins. L'un d'eux est un de ses potes alors ce mec pour présenter l'autre à Franck pour rire lui dit tiens, ce mec, elle voulait se le faire.
Et là déjà Franck est mal à l'aise parce que c'est sûrement vrai.
Et l'autre qui ne sait pas que Franck la tient par la main, cette fille, des fois et lui fait l'amour avec passion, je revois le mec dire à Franck et son pote que cette nana elle voulait se le taper, oui, mais comme elle voudrait se taper tout les autres mec du cet arrondissement. C'est ça qu'il dit en parlant de la fille que Franck tient dans ses bras des fois. C'est tellement soudain qu'il ne sait pas trop quoi dire. Il est d'autant plus gêné qu'il connait un peu son passé de jeune fille libérée.
Alors il aimerait bien dire quelque chose pour moucher ce type qui a lancer ça avec un certain mépris. Il aimerait bien lui parler de la liberté qu'on les gens de disposer de leurs corps, que ce n'est pas insultant. Mais l'autre l'a mouché.
Par son mépris un peu détaché pour ce qu'il pourrait appeler "cette fille".
Et il a gagné parce qu'il s'agissait de la fille que Franck aimait bien voir au réveil.
Je me souviens d'avoir vu Franck essayant de dire avec dédains qu'il s'en foutait de ce que le gars pensait d'elle, essayant à son tour d'exprimer un certain mépris.
Et puis il s'est passé d'une certaine façon quelque chose de pire. Lorsque l'ami commun dit au jeune homme indélicat qu'il s'agissait de la copine de Franck, le gars est devenu écarlate et a simplement murmuré un "Oh merde...".
Ce oh merde, pire que tout puisqu'il disait que oui, mec j'ai pensé chaque mot que je t'ai dis sur ta nana.
Je revois Franck devant le bar. Et les deux potes se mettent à rirent ensemble d'avoir sorti une étrange évidence. Je le revois essayant de dissimuler sa gêne.
Parce que même s'il n'y a pas lieu d'avoir honte, on peut quand-même perdre pied injustement quand on se fait attaquer par le mépris d'un autre.

Et j'ai beau avoir cracher sur mon écran un peu de ma gêne, le mal de bide est encore là. Mais la j'ai plus assez d'énergie pour le dire. Et je sais qu'il va profiter du moindre silence pour me raconter des horreurs.
Mon cerveau.
Et j'ai un peu peur de la suite.