dimanche 7 février 2010

Un pays heureux...

Non, ce ne fut pas d'une guerre pour le pouvoir politique dont il s'agissait là mais simplement de son arrivée dans sa nouvelle classe de grande section.
Non. Ce ne fut pas de longues et brillantes études qui le conduisirent à approcher le plus grand fou de l'histoire de la psychiatrie mais un redoutable pinceur de joues dans la court de récréation de la maternelle.
Ce n'est pas un reporter qui lui appris ce qu'on ressentait devant la cruauté d'une lapidation mais une jeune fille qui commis l'erreur impardonnable d'arriver dans une classe en cour d'année.
Non, il ne s'agissait pas d'enfants soldats qui n'ont pas eu le temps d'apprendre à grandir mais juste de son ami Steve, qu'il n'a jamais revu.
Ce n'est pas non plus sa descente dans l'enfer de la drogue qui le conduisit à gifler une jeune fille en plein coeur sans aucune raison mais juste un peu trop de lâcheté.
Ce n'est pas le Divin qui descendit du ciel pour lui apprendre la miséricorde mais le pardon d'une jeune femme.
Non, ce n'est pas une prostitué qui lui dit "tu veux que je te taille une pipe", mais la jeune fille à qui il prodigua son premier cunnilingus.
Ce n'est pas encore l'inconscience qui le fit se jeter dans la gueule du loup, plusieurs fois, mais simplement son goût pour les risques parfois trop peu maîtrisés.
Ce n'est pas la pathologie d'un schizophrène incurable qui l'a amené à mentir sur les sujets les plus anodins mais le futile goût du mythe.
Ce ne fut pas le plus grand crime du siècle, un assassinat magistral à l'aide d'un magnifique poignard d'argent devant les marches d'un palais qui hérissa ses poils. Non. Simplement le goût impitoyable de la trahison.
Ce n'est pas la sociologie qui l'a amener à percevoir la trop grande solitude de certains hommes mais simplement l'un d'eux cherchant à prendre le plus de place possible dans un bus déjà bondé.
Ce n'est pas la mort qui rendait visite à Franck de temps en temps pour lui rappeler que le temps passe, mais des phrases du genre :"Mon pote, ça y est! On va se marier..."

Franck repense à cette petite phrase qui lui trotte de temps à autre dans la tête: "Le chemin qui mène à l'obscure est un voyage..."

Il est des choses que Franck ne comprend pas bien. Et il a un peu peur parce qu'il ne sait pas où tout cela va le conduire.

C'est peut-être parce que ses céréales crépitent dans le même bol depuis le commencement de sa vie consciente, invariablement, tout les matins, c'est peut-être pour cela qu'il les trouve si rassurantes.

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