jeudi 28 juillet 2011

Soirée MonoThéma à la télévision

Quand je m'ennuie je me masturbe.
Quand je m'ennuie ou quand j'ai le spleen. Ceci afin d'éviter depuis quelques temps son expression à tendance monothématique.

Le spleen s'exprime par le biais de beaucoup de choses. Un rien peut devenir l'objet d'une réflexion mélancolique dans ces instants et hors mis tout jugement de valeur sur la réflexion en question, lorsque l'on est devenu monothématique, on est bien obligé de regretter le moment où l'on pouvait parler de plein de choses (sur le même ton pathétique, soit) et où on ne savait pas où allait nous conduire notre réflexion.

Aujourd'hui, je regarde derrière moi ce qui semble être tout une année ou plus de thérapie littéraire avec un peu de lassitude. Toujours le même sujet récurent. Un ton plus ou moins détaché, parfois quelques sujets qui changent de la routine de Franck, mais somme toute, une récurrence un peu ennuyeuse.

Plein de gens passe par les mêmes moments que moi. Pourquoi je me sens obligé moi d'en faire quelque chose. De tourner autour. De gratter à la porte. De retourner une question qui n'existe pas pour trouver une réponse que j'ai déjà de toute façon.
Parce qu'il y a des choses qui accaparent tant d'énergie que ça serait con de ne pas l'amortir au maximum.
Peut-être.

Beaucoup de gens n'arrivent pas très facilement à faire l'impasse sur quelque chose. Et pourtant il semble que tout le monde rebondi.
Je n'ai pas envie d'être le seul à ne pas rebondir. Me vendre ici sans fin comme un gigolo cérébral. Alors quand je me retourne sur moi-même et que je constate que je tourne en rond, j'ai mal à mon orgueil. Alors je m'insulte tout en me disant que tu es relou Franck. C'est bon. Change de disque.
Et à chaque fois que je change de sujet, c'est une petite victoire. À chaque fois je m'approche un peu plus du moment où je serais apte à parler d'autres choses.

Les gens monothématiques ont un pas flagrants dans une tombe de connerie. Une sorte d'obsession ennuyeuse qui les fait devenir pires qu'un vieux con: un jeune devenu insidieusement quelqu'un d'absolu ment inintéressant.

mardi 26 juillet 2011

Interlude télévisuelle

"… Il a fait semblant de m'aimer. Personne m'avait jamais aimé avant..."
Putain, on en apprend tout les jour. Aujourd'hui c'est South Park.

Franck, Le mec qui apprend la vie dans les Télétubbies.

lundi 25 juillet 2011

Je suis le fruit de l'amour, finalement.



Je ne sais pas ce qui pousse les gens à tuer. Sans doute n'est-ce pas pour des raisons aussi évidente que la simple pulsion. Ou bien on tue une fois, ou deux. On ne tue pas dix fois pour des raisons si basiques. Avec une méthodologie ennuyeuse. Lorsqu'on s'apprête à commencer quelque chose comme le meurtre en série, il faut trouver en cela une motivation assez riche sans quoi on ne serait pas tenté de recommencer.

J'ignore ce qui pousse quelqu'un à rêver de meurtre. J'ignore encore plus ce qui pousse quelqu'un à rêver de tuer une personne qu'il ne connait pas et qu'il voit pour la première fois dans son rêve. Sans doute, et il m'a semblé toucher du doigt cette impression la dernière fois que j'ai rêver de cela, la personne en elle-même n'a aucune importance. Sa personnalité, ses goûts, tout ça importe peu. J'ai choisi mes victimes au travers des critères plus subjectifs. "À cet instant précis, voilà ce que cette personne est, et c'est ce qui me pousse à la choisir elle plutôt qu'une autre".
Mais je me trompe, peut-être.

Je ne sais pas pourquoi j'ai rêvé que je tuais beaucoup, beaucoup de gens. Mais sans doute, quelque chose me paraissait trop sain, trop normal dans ma façon de procéder. Et c'est sans doute pour ça que je me suis retrouvé une nuit dans la peau d'une créature un peu difforme, légèrement attardée mentale, qui était sur le point de se mettre à tuer plein de gens.
Pour connaitre l'origine un peu tordue de ce qui m'a poussé à tuer.

Le sexe de cette personne n'a que peu d'importance, puisque si j'étais un homme, je crois, je n'étais émotionnellement rien d'autre qu'un enfant sans véritable sexe, acculé par le poids de ma grand mère. Je n'étais ni garçon, ni fille. J'étais un petit garçon. Et surtout le produit de grand-maman (qui n'avait rien de commun avec mes vraies grand-mères, il me semble).

Je me souviens m'être demander ce qui allait bien pouvoir me pousser à tuer, et puis j'ai cherché. Et puis on m'a répondu. Parce que je t'ai fait pour cela entre autre. Tu es le fruit des pires immondices qu'une personne sans aucune morale a créée. J'aurais presque pu entendre les mots de cette grand-mère dans ma tête alors que je me pose la question de mon rôle dans l'humanité. Je l'entends presque me dire à peu près cela en ajoutant à la fin un affectueux Mon petit garçon adoré...

Pendant que raisonne approximativement cette obscure raison dans ma tête, je me dirige vers une porte fermée où il se passe des choses étranges. Où j'ai la sensation de pouvoir trouver l'origine de ce que je suis et ce qui va déterminer mon avenir de tueur.

On peut tuer de sang froid, on peut avoir plusieurs raisons de tuer des gens par dizaines. Sans doute dans mon rêve précédent, je me trouvais trop normal. Sans doute ai-je voulu être de ces tueurs en série que l'on met tout une vie à comprendre puisqu'alors que j'ai ouvert la porte, j'ai effectivement découvert le fruit atroce que j'étais, avec une acuité qui m'a rassuré. Personne d'autre que moi ne pourra savoir ce qui m'a poussé à faire cela. Personne. Et oui, ils mettront tout une vie à savoir ce que j'avais dans la tête. Grâce à Grand-Maman.

L'œdipe est le liens émotionnel le plus fort que je connaisse. Et l'amour que ma grand-même me porte a gagné. J'ai ouvert la porte et oui, je vais me mettre à tuer. Sans relâche. Pour exprimer un malaise.
Éclairée par la douce lumière d'un feu de cheminer, dans une odeur de chair chaude et écœurante, je vois ma tendre et ignoble grand-mère forcer ce qui semble être un tout-petit garçon difforme à pénétrer une petite fille tout aussi mal formée. D'autres enfants, bébés, filles et garçons, jonchent le sol, épuisés pour la plus part par leur effort récent.
Ma grand-mère force les mouvement de chacun des enfants de ses mains rudes et le bébé horrifié par ce qu'il fait fini par éjaculer dans sa sœur. Frères et sœurs... ils le sont tous ici. Ma tendre grand-mère se tourne vers moi sans plus de surprise de me voir ici un rictus aux lèvres à cause de l'effort physique.
Je viens de là. Ceux qui sont étendu là sont mes frères et sœurs. Et mes parents. Tu es le fruit de ça. De génération en génération je jette ce qui sont le moins immondes. Tu es le fruit de cette atrocité répétée d'innombrables fois. Voilà la raison. Ce sont tes frères et sœurs et je les fais baiser entre eux.

Voilà la raison... Son voilà la raison sonne de façon ambiguë. Comme si elle avait fini par réussir à me rendre service, "Voilà la raison dont tu peux te servir pour enfin devenir un tueur que l'on mettra tout une vie à comprendre", et en même elle y avait pris beaucoup de plaisir.

Je comprends que la terreur qu'elle m'inspire depuis le début n'est pas non plus un hasard. Sans me demander quoi que ce soit, elle a pris un jour la décision de faire de moi une horreur bel et bien totale. Sans quoi, que ne serait-je respecté pour mes propres atrocités...?

J'entreprends de m'enfuir. Elle m'intime l'ordre de revenir mais je ne l'écoute pas. En quittant la maison, je m'arrête. L'air frais. Je réalise que jamais de ma vie je n'ai passé le pas de la porte d'entrée. Jamais je n'ai respiré le dehors.
À l'entrée du jardin je sais qu'elle est à la fenêtre du premier étage à attendre simplement. Attendre que je rentre. Je ne suis jamais allé à l'extérieur. Et j'ai peur. Peur d'elle. De sa colère. Et de dehors.
Je me réveille alors que j'étais entrain de faire demi-tour pour rentrer dans la maison.

vendredi 22 juillet 2011

51


ça paraît peu.

J'ai été invité à prévoir l'organisation de ma fête d'anniversaire pour ma trentième année.
À rente ans, j'aurais pensé être entouré de cent, deux cent ou trois cent personnes qui acclament mon nom. J'aurais pu grossir ce nombre, presque. J'avais mis tout le monde. Tout ceux que je voulais avoir autour de moi pour mes trente ans. Le maximum. Juste pour faire beaucoup. Voir large.
Et puis problème de place.
On me demande de refaire ma liste. Sélectionne, Franck s.t.p.
51. Pas moins. C'est le nombre de personnes que j'aimerais avoir autour de moi pour ma première rétrospective biographique. 51.

Ce n'est pas énorme. Et puis on me demande d'en enlever un peu si on a pas la place. Et là, impossible. Même un. Alors je pense que 51, ça fait beaucoup. Cinquante et une fois une personne que tu aimerais beaucoup voir ce soir. Cinquante et une fois une personne avec qui tu serais content de faire une simple soirée. Cinquante et une personnes toutes là en même temps.
Je me rappelle de l'époque où on faisait des boum et où le fait d'inviter le "noyau dur" de la bande était primordial, alors que le reste des invités était presque facultatif.

Ici, j'aurais cinquante et un noyau dur de la bande. Tous réuni au même endroit, au même moment.
Ça fait beaucoup, cinquante et une personnes qu'on est content de voir.

mardi 19 juillet 2011

Jealous Guy



Tu comprends que je dois le faire. Pour mon bien. Et je le regrette.

Franck commence à faire une incision en long sur un côté à la base de la gorge. Un filet de sang timide se met à couler traçant un petit chemin entre les seins de la jeune fille. Il en fait une autre symétrique de l'autre côté. Pour que ça fasse jolie. Tu parles trop. Même quand tu n'es pas là il faut toujours que tu te fasse entendre. C'est regrettable. Ne t'avais-je pas dit de me laisser tranquille?
Il regarde avec attention le début de son travail. Vois-tu, ce n'est pas parce que l'on pratique un acte chirurgical qu'il ne faut pas se soucier du côté esthétique. Un bon chirurgien reste conscient que toute intervention entrainera probablement des cicatrices. Et je veux faire ça en professionnel malgré la rancœur qui gagne ma poitrine.
Franck essuie le sang avec une compresse. Papa est médecin. C'est à lui que j'ai volé ce matériel il y a longtemps. Ne t'inquiètes pas, tout est stérilisé. Si papa est un médecin respectable, tu n'attraperas aucune infection post-opératoire.
J'ai acheté ce bâillon en pensant à toi. Les chirurgiens n'opèrent pas avec autant de considération. Franck souris. C'est si agréable d'exprimer son amour.
Je ne sais pas exactement où se trouvent les cordes vocales. J'ai cherché dans différents livres mais aucun n'est assez précis. Tu ne sens rien normalement, alors ne fais pas cette tête. J'ai vu faire ça plusieurs fois. Je t'ai anesthésié sur toute la zone que j'opère. Je ne suis pas un salaud tu sais. J'essaie juste de vivre mieux. Et tu peux m'aider. C'est pour ça que tu es là.

Franck fait une grimace. Il est un peu écœuré. Ses actions produisent des bruits obscènes de chair ensanglantées et ça lui fait penser à des insectes qui mangeraient l'intérieur du cou de cette fille. Dans le doute, il va mettre sur les plaies ouvertes une solution javellisée. Pour tuer les insectes qui grouillent dans la gorge opérée. Et comme je tiens à ta santé, je vais désinfecté à la javel. Tu ne risque rien avec moi. Je veux juste t'enlever la voix. Que tu arrêtes de me parler.
Les cordes vocales doivent se trouver par là. Je te les couperais d'un coup. Tu ne sentiras rien. Tu ne risques rien avec moi. Je tiens à toi. Je veux juste te faire taire.
Pour avancer, tu comprends.
Ça ne saigne pas beaucoup parce que j'ai mis une solution hémostatique sur les incisions.

Désolé, je ne suis pas chirurgien. Le travail n'est pas propre. J'ai fini. J'ai du couper autre chose, je n'ai pas très bien distingué les cordes vocales.
Je vois à tes yeux que l'anesthésie perd de son effet. Je n'aime pas ce que je vois. Quand tu cherche à hurler.
Plus personne ne pourra t'entendre maintenant. Et moi je me sens déjà mieux.

Tu comprends, j'ai besoin de reprendre ma vie en main. Sereinement. Avec amour.
Je n'arrive pas à recoudre convenablement. Je suis désolé... ça te laissera deux cicatrices à l'endroit où tu ne peux plus me parler.
J'aurais bien fait autrement. J'ai attendu. Les choses ont changé. Et si aujourd'hui je me sens mieux, je suis cependant à bout de souffle. Plus aucune solution ne s'est présenté. Je sais que tu comprends.

On doit te chercher à l'heure qu'il est. Je vais te laisser t'en aller. Je sais que tu ne diras rien à personne. Désolé. Il fallait que je te fasse taire.

Franck ramasse délicatement ses outils ensanglantés. Sans prendre la peine de les nettoyer. Ils ne lui serviront plus jamais certainement. Il pose ses mains sur ses genoux. Le reste ne dépend plus de personne et il le sait. Ça lui fait un peu peur parce qu'aujourd'hui déjà, il vient d'utiliser ses toutes dernières ressources.

Maintenant je suppose qu'il ne me reste plus qu'à attendre. Tout ça ne sera bientôt plus qu'un souvenir.



lundi 18 juillet 2011

mercredi 13 juillet 2011

Perdre la raison pour redevenir normal

Je suis dans un demi sommeil, dans la plus haute pièce la plus haute tour du chateau quand Eloise est venue me rendre visite.
J'entends l'écho lointain de quelques bruits que je n'arrive pas à distinguer dans tout ce silence. Ici, on peut réellement ouvrire ses oreilles et écouter. C'est peut-être pour cela qu'ici, même éveillé, on entend ce que la nuit garde normalement pour elle.
Je me serais attendu à voir arriver Elise mais sans doute ne faisait-il pas assez nuit, ou sans doute ne dormais-je pas assez.

Je ne sais plus comment tout à commencé. Je ne sais pas pourquoi je suis dans un était végétatif proche d'une ivresse neuroleptique que je ne m'explique pas. je suis allongé sur le matelas au sol. Rien ne bouge et Eloise me parle. Elle me raconte comment elle était toute tourbillonnée après une soirée qu'elle a passé chez une de ses amies il y a longtemps, à l'époque où nous nous entendions bien.
Elle me parle avec entrain et moi allongé je l'écoute. Elle n'est jamais venu ici, dans cette campagne profonde. Pourquoi la situation ne me surprend pas? La drogue qui coule dans mes veine de façon inexplicaple sans doute. Je ne l'ai jamais vu maquillée de façon ridicule. Et pourtant je me souviens pendant qu'elle me raconte comment nous nous sommes retrouvé après sa soirée. je me souviens comme elle me raconte quand nous sommes rentrés chez mes parents. A toulouse.
Nous n'y sommes jamais allé mais sur ce matelas, flottant comme je suis, je la crois. Je m'en souviens.

Et je l'écoute. Avec un pincement au coeur que poliement je ne lui montre pas. Sous l'effet de la drogue fantôme je profite de cette parenthèse dans la vie de chacun. Il y a des moments dont on sait qu'ils seront uniques. Alors quel qu'il soit, je ne veux pas qu'il s'envole tout de suite. Je veux en profiter.

Je suis encore dans un demi sommeil, les yeux ouverts tournés vers la petite fenêtre carrée au sol, la seule de la pièce, quand je commence à me rendre compte du surréalisme de la situation. Et puis j'ai une montée d'extase.
J'ai déjà vécu cela en rêve, l'impression qu'une montée puissante comme si j'avais fumé un joint d'une herbe puissante et inconnue me gagne inexplicablement, alors ni alcool, ni drogue n'ont touchés mes doigts depuis plusieurs jours.
Mais voir Eloise ainsi, détendu, amicale, c'est si rare. Un rale sort de ma gorge alors que ma tête se disperse grâce à la drogue.
J'ai encore les yeux ouverts.

Et puis la sensation s'en va un peu. C'est décidement un peu dur pour moi. Je suis désolé Eloise, je vais devoir arrêter là notre conversation. Elle me demande pourquoi. Je ne lui réponds pas mais je regrette déjà de ne pas avoir profité de ça.

Je crois avoir réellement posé mes mains sur mon visage pendant la montée. Je crois m'être réellement tourné vers elle pour lui dire de s'en aller. Et je suis sûr de m'être après ça posé la question de savoir comment elle s'est trouvé là.
Je réfléchis.
A mesure de ma réflexion, Eloise semble s'évaporer. A mesure que je me rend compte que c'était un mirage, elle disparait. A mesure que la réalité revient pudiquement, je me souviens que rien de tout cela n'a existé.

J'ouvre les yeux, je chasse délicatement le sommeil qui rôde autour de moi.
Je pense. Je me demande si elle songe à gagner mes jours après avoir gagner certaines de mes nuits. Je songe que je dois devenir un peu fou pour parler à des apparitions.

Je descends de la plus haute pièce de la plus haute tour du chateau pour regagner la terre ferme.

Je pense que ma vie me pousse à manquer de sommeil. Je pense que ma façon de vivre m'a trop fait perdre conscience de la réalité certaine. Et je pense que j'ai toujours voulu que mon cerveau me joue des tours. Pour me perdre un peu entre les deux. Alors aujourd'hui d'une certaine façon je remercie mon cerveau pour cette folie.

Lorsque mes pieds foulent l'herbe du jardin, je me mets à chanter comme une petite rengaine ...qui veut gagner... le droit... de nous reprendre,
... qui veut gagner... le droit de nous reprendre...

mardi 12 juillet 2011

Quand j'étais petit, je montais vite les escaliers, en donnant des coups derrière moi. Pour ne pas qu'Ils me prennent.

C'est cet étrange rêve érotique qui m'a mis la puce à l'oreille. Un peu comme si tu te mettais à côté d'un bellâtre pour mettre en évidence ta laideur.
Je ne sais même plus qui j'ai tué cette nuit. Avec quelle arme. Avec quel objet contondant. Quel plaisir ça m'a apporté.
J'en ai tué combien?
J'ai rêvé de sexe cette nuit. Un rêve pornographique. Une délicieuse pornographie un peu arrondie par les angles d'une ivresse que je connais bien. Un rêve dans lequel j'étais séduit par une femme qui me voulait pour elle seule. Je la séparais donc du groupe pour l'asseoir sur le lit, m'agenouillais entre ses cuisses, et me mis doucement à goûter son sexe. Les gens qui étaient là regardait comme quelque chose d'impudique mais de trop érotique pour s'en priver.
Je me suis réveillé avec cela. Avec la chaleur de ses cuisses sur mes joues et le poids de ses jambes sur mes bras. Et sa taille entre mes mains. Et j'ai essayé de me rappeler qui j'avais tué juste avant dans un autre rêve. Et combien j'en avais tué.
Au début de mon adolescence je me suis rendu compte après avoir fait un rêve que la plupart des choses dont je rêvais étaient des cauchemars. Toutes ces nuits à rester enfermé dans un labyrinthe poursuivi par un être malfaisant dont on sent l'aura qui grandit n'était donc pas quelque chose dit "de normal".
Peut-être aussi que lorsque j'étais blotti sur un côté du lit, le visage tourner vers l'extérieur pour ne surtout pas voir ce qu'il y avait derrière moi, ce n'était pas "normal" non plus.
Aujourd'hui lorsque certaines personnes me racontent leur rêves je les trouve terrible parfois. Mais au fond je ne peux pas m'empêcher de sourire en pensant à petit Franck le psychopathe, au bord de son lit faisant semblant de dormir pour ne pas énerver les choses malfaisantes qui se trouvent juste derrières lui qui ont pris tout le reste de la place sur le lit.

Il y a quelques jours j'étais un tueur en série. ça m'a permis de comprendre en situation réelle comment un tueur psychopathe choisissait ses victimes. Lorsque je me suis fait prendre, heureusement j'ai pu tuer au couteau trois ou quatre personnes avant d'être immobilisé.

vendredi 8 juillet 2011

Comme si tu voulais mettre tes oreillettes de casque pour ne pas entendre, mais que les fils étaient emmêlés

Franck attends que j'ouvre l'œil depuis le départ de Rebecca ce matin. Au pied du lit, silencieux et patient. Il va bien finir par l'ouvrir il se répète en lui-même.
Il ne sait pas que je l'ai vu à la dérobée et que je fais tout pour l'éviter. Continuer à dormir par exemple. Même s'il finira par remarqué ma respiration un peu moins profonde. Comme celle de quelqu'un qui se concentre pour retrouver le sommeil.
Je l'entends parfois me parler comme s'il était certain que je ne dors pas. Tu dors encore?... Voyons, ce n'est pas raisonnable. Puis il se tait à nouveau. Respectueux de mon subterfuge.

Il est quatorze heure et aussi curieux que cela puisse paraître, j'ouvrirais bien les yeux officiellement pour profiter pleinement un peu du soleil. Nu dans mon salon. Mon salon où je prends soin de laisser un volet fermé en permanence.
Je prépare le naturel de mon entrée comme si je venais de me réveiller d'une bonne nuit de sommeil, sans laisser penser que Franck et moi nous somment tournés autour depuis tout à l'heure. J'esquisse même le faux sourire du matin au réveil, comme si pour moi une belle journée venait de commencer. Alors qu'avant même de me lever je savais que Franck était là.
Il fait comme si de rien n'était. Par respect pour mon mensonge, encore, sans pour autant marcher dans ma comédie. Il se respect un peu trop pour cela.
Il me rend un sourire un peu passé et me dit Ça y est? Bien dormi j'espère...
Il fait toujours preuve avec moi d'une certaine finesse. Ne remettant jamais en question mon comportement même s'il s'agit d'une piteuse comédie à son intention. Mais sa délicatesse s'arrête là. Il ne m'apportera pas le petit déjeuner au lit. C'est bon? T'es prêt?

Je n'ai pas envie, non. Alors je met en route une série débile pour me faire rigoler exprès. En prenant soin de ne pas croiser le regard de Franck. Franck qui me regarde dépité.
Comme si j'avais un sourire attaché aux lèvres avec des trombones et des punaises j'entame ma journée.

Franck me dit vas-y quand je roule un pétard. Vas-y, éclate toi bien. Je serais là tout à l'heure. Et à mesure que j'écris ces mots, il est à la même place que tout à l'heure. Franck est patient. Et il sait que quand je rentrerais ce soir il sera là. Et il sait que si sors, il n'aura qu'à attendre que je rentre demain matin, de bonne heure. Ce n'est pas grave. Il finira de toute façon par dire ce qu'il a envie de dire. Et je finirais bien par l'entendre. 
Il me dira bien, un jour, ce qu'il m'a déjà dit. Ce que je ne veux pas entendre, souvent.  
Franck est patient. Plus que moi. Parce qu'il y a des gens comme lui pour qui le temps ne passe pas.

mercredi 6 juillet 2011

Je suis pas un alcoolique moi. La preuve... j'm'arrête quand j'veux

Je lui propose immédiatement un autre verre. Pour ne pas lui laisser le temps de me demander pourquoi je l'ai vidé si vite. Il accepte parce qu'après tout on est tranquille ici, et que si c'est pas le moment de me poser la question, c'est pas le moment. Les amis.
Je voudrais lui dire que ça me brûle l'estomac. Que encore aujourd'hui non.
Encore

Je ne le dis pas parce que je ne me le dis pas à moi-même. J'ai peur de passer pour un nase alors bien sûr que ça boum. De toute façon, c'est toutes des salopes. Sauf maman. Et puis unetelle. Et unetelle... Mais à part ça, toutes des salopes.

Bien sûr que c'est cool mec et que t'inquiètes que ça va mieux ouai. Je fais parti de ces gens qui rebondissent. D'ailleurs ça va déjà beaucoup mieux au bout du troisième verre si t'as remarqué. Bien sûr que que je sais avancer. Et puis ils font tellement pitiés ces gens qui n'arrivent pas à surmonter. Ils me font pitié à moi en tout cas.
Moi je surmonte.

Je lui dis rien parce que je suis gêné. Dans quelques verre mon ventre sera trop ivre pour s'exprimer correctement. Plus de douleur. Et je pourrais l'oublier. Parce que moi je suis pas un nase. Et que ça fait longtemps. Et que maintenant j'ai super bien remonté la pente.

lundi 4 juillet 2011

Le premier souvenir de moi entrain de voler dans un rêve, c'est quand j'ai sauté d'un balcon pour mourir

Ça paraît pourtant si naturel se se retrouver baignant dans le sang d'un autre.

Franck continue à penser que le cerveau ne peut pas nous faire rêver de quelque chose qu'il ne peut pas conceptualiser. Lorsqu'il a rêvé il y a des années qu'il se suicidait en se jetant d'un balcon, il a très clairement senti son crâne se briser et s'ouvrir en percutant le sol. Et il a senti une douleur sourde et chaude irradiant tout son corps. Une sensation qu'il a déjà connu grâce au truchement de diverses sensations qu'il connaissait bien.

Après avoir expérimenté son premier cunnilingus, ses rêves érotiques se sont trouvés être un peu plus intéressants. Il se mettait à faire... des cunnis, et dès qu'il fallait passer aux choses sérieuses, sont rêve s'arrêtait. Chier. Mais il faut avouer que la douceur d'une pénétration n'est comparable avec rien d'autre.
Ceci étant, Franck se pose fréquemment la question de ses rêves oppressant en lieu clos, poursuivit par un être malfaisant qui est constamment sur le point de le trouver. Une pression latente insupportable quand il y pense. Là encore, selon la théorie de Franck, son cerveau n'a rien inventé.

Une certaine éducation des gestes médicaux à avoir en cas d'urgence lui a inculquée. Des réflexes qui se sont avéré profondément encrés en lui lorsqu'il en a eu besoin dans la vraie vie. Il sait aussi aujourd'hui qu'il n'a pas peur du sang, et qu'il analysera probablement assez froidement l'importance d'une blessure sans se soucier du décorum, s'il lui était demandé d'agir. C'est comme ça dans l'urgence.
L'éducation.

Je ne me pose pas la question de pourquoi la fille descend sur la voie. On est dans un rêve, c'est normal. Dans un rêve, les choses qui se passent se passent. Point.
Le métro est bondé et cette fille étrangère avec sa grosse valise et moi sommes tout devant, dans la première rame. Lorsque les portes s'ouvrent la fille sort et sa grosse valise l'encombre. C'est sans doute par timidité qu'elle descend sur la voie, juste devant le métro, pour laisser la foule qui est sur le quai de monter dans train, pour laisser la foule qui est dans le train descendre sur le quai. Pour laisser tout le monde sortir d'ici.
Je la vois se coller au pare-choc du train et poser ses bras sur le quai pour attendre, comme on poserait ses coudes sur un bar. Sur l'instant, ce qu'elle fait a du sens. Je lui  aurais bien signaler qu'il se peut que son comportement soit dangereux mais je me tais, en saluant son altruisme. Elle vient tout juste d'arriver à Paris semble-t-il.
Le conducteur ne l'a pas vue. C'est donc avec cette douceur que j'ai déjà remarqué parfois que le métro relance ses machines pour repartir. Tout doucement.
Très lentement la jeune fille se retrouve poussée en même temps que le train avance, délicatement, sur quelques centimètre. Je la vois se retourner machinalement pour signifier au poussant qu'elle est là, mais son regard change d'un coup. Le mien aussi.
Un métro fait plusieurs tonnes, ça se sent, même lorsqu'il avance à moins d'un kilomètre à l'heure. J'ai parfois la sensation de sentir dans ces moments là particulièrement cette force surpuissante et primaire qui meut l'engin. Une formidable force d'inertie irréfrénable à laquelle on est obligé de céder.
La jeune fille se fait pousser lentement au niveau de l'épaule si bien qu'en perte d'équilibre elle se déporte sur sa valise. Elle ne peut pas prendre appuis sur ses pieds donc elle ne peut pas vraiment bouger. Je vois à ses yeux qu'elle se rend compte, comme nous tous de ce qui est entrain de se passer. Elle va passer sous sous le train.
Plusieurs personnes sur le quai commencent à hurler à l'attention du conducteur. Des cris aussi inintelligibles qu'inefficaces.
Et puis tout va si vite. Comme si l'émotion nous demandait plus de temps pour réfléchir.
Pendant la fraction de seconde qu'il me faut pour choisir entre une multitude de scenrii - la tirer de là en m'appuyant sur le métro en mouvement, perdre l'équilibre et tomber à mon tour, sauter sur la voie et entraîner la jeune fille avec soi pour la plaquer au sol en espérant que cet héroïsme fonctionne (pas assez de courage), et actionner immédiatement le système d'alarme qui neutraliserait le métro - j'entends les cries de la fille qui raisonnent comme la crainte animale absolue. Lorsque la mort est toute proche. Je la vois chuter sur sa valise puis être poussée un très court instant. Elle disparaît sous le pare-choc en acier et malgré le bruit assourdissant de la mécanique, ses hurlements continus sont audibles.
Je cours vers le signal d'alarme en même temps que je me pose la question d'attendre ou non que le train ne parte complètement. J'entends qu'on me cri justement d'arrêter. D'attendre. Si on arrête tout ici, on ne pourra pas la secourir, et elle sera bloqué plusieurs minutes sous le métro or pour l'instant, elle est encore vivante alors que le train continue à lui rouler dessus. Calcule de probabilité aussi aléatoire que rapide. Dans la précipitation, il faut toujours prendre une décision très vite. J'ai pour moi de ne pas être un héros, et j'ai pour moi de ne pas du tout savoir quelle est la réponse la meilleurs dans cette situation. Je suis le plan du plus grand nombre. Elle est vivante, on peut attendre encore une seconde.
Dès que ce qu'il reste de la jeune fille reparaît, signal d'alarme. Le train se bloque violemment et je saute sur la voie. Elle se traine par je ne sais quel moyen puisqu'elle a les bras et une jambe sectionnés, la majeur partie de l'autre jambe arrachée juste au dessus du genou.

Ça paraît pourtant si naturel de se retrouver baignant dans le sang d'un autre parfois.

Je la sers contre moi, je lui dis qu'elle est là, avec nous. Elle tourne la tête prise de spasmes, les yeux agars. Je ne crois pas à ce que je dis puisqu'il me semble que je ce que je vois là est pire que la mort.


Je me réveille et cherche une cigarette. Je ne sais pas pourquoi.