lundi 28 juin 2010

La fuite en arrière ou cette femme qui pourrait finalement être moi.

Il va bientôt être trop tard pour parler.
Et bientôt le silence qui s'éternise laissera la place à un seul souvenir. De ce silence, je ne pourrais qu'entendre toutes ces choses que tu ne dis pas. Toutes ces intentions que tu prétends avoir, qui sont là finalement pour servir la beauté de ta triste décadence. Une beauté que tu mets parfaitement en scène d'une décadence qui ne te gêne pas. Alors pourquoi en faire toute une affaire...

C'est vrai.

Bientôt il sera trop tard pour parler et j'attends toujours avec les genoux un peu tremblant que tu ais le courage du vide. Le courage de te jeter là où tu ne maitrise pas la chute.
Et plus j'approche de la fin de ce texte, plus j'ai peur que tu ne réagisses qu'après. Juste un peu trop tard. Juste après m'avoir lu. Après avoir été certaine d'avoir mon autorisation. Après t'être une fois de plus comporter lâchement.
Alors oui, bientot il sera trop tard pour parler puisque tu n'auras plus avec moi l'occasion de montrer que tu peux prendre ta volonté en main.

Alors à la fin du texte tu vas fuir. Tu vas pleurer. Et tu vas t'endormir dans d'autres bras pour chercher à te consoler. Tout ça parce que tu ne fais pas les choses. Tout ça parce que j'ai trop pris les décisions, sans doute. J'ai pensé que tu te moquais de tout cela. Longtemps. Et que ton indécision était insultante mais forte.
Ce n'était que la lâcheté de toutes tes opinions mal assumées.
Et bientot je ne pourrais me souvenir que du silence. Ton silence pas choisi non assumé. Le silence de la victime.
Bientot il sera trop tard pour parler parce que la vie n'est pas éternelle et qu'à force de reculer pour sauter, il devient plus valable de faire le grand détour. Voilà pourquoi il a être trop tard pour parler.

Juste le temps de me dire que j'aurais trouvé ça très beau qu'une femme comme toi ouvre vraiment sa gueule comme je l'ai déjà entendu faire dans d'autres occasions.

dimanche 27 juin 2010

La sieste des nymphes

Franck n'aurait pas dû faire la sieste. Parce qu'il s'est réveillé comme happé par le besoin de faire quelque chose.
Sans trop savoir si c'est un sursaut qui le réveille ou un besoin intense d'activité, il se voit encore ouvrir l'oeil, se redresser directement, sans chercher à prendre le temps de revenir à lui et allumer sont ordinateur dans le même temps avec le geste ample et  maladroit du nourrisson qui veux saisir quelque chose.

Il vient de voir l'amant d'Eloïse. Il lui a parlé, et il a entendu cet homme lui parler d'Eloïse comme s'il s'agissait pour lui d'une fille lambda.
C'est son rêve. Et c'est pour cela qu'il se réveille avec hâte.

Sans trop se souvenir comment la discussion a commencer, il se revoit dans la rue, les deux homme zig-zagant entre les voitures garées et en pleine discussion déjà.
Tu t'appelles comment?
Moi? je suis (impossible de se souvenir de ce nom). Il ajoute que son vrai nom est...
Franck ne veut pas le savoir, il veut juste que l'autre lui répète son nom de scène.
L'autre lui répète.
Ça lui dit quelque chose. Il a déjà lu des trucs de lui. Parce que l'autre est écrivain.
Franck le remet. Il sait d'où il le connait. Il connait son visage.
L'autre lui dis qu'il a des soucis parce que la vie ces compliquée tu vois. Et en plus, en ce moment il se tape une nana, Eloïse. Elle vient de rompre.  Franck vient de passer dans un trou d'air rapidement.
Il écoute. Bercé par l'intimidation qu'il ressent à savoir ce mec se tapant son ex. Il voudrait bien lui dire que bah ouai, tu vois, mec, t'es entrain de me dire que tu te tape mon ex. Alors on va peut-être arrêter là la discussion parce que ça sera agréable pour aucun de nous cette situation.
Et puis en même temps, il est curieux de savoir qui est ce type. Qu'est-ce qu'il a dans la tête. Pourquoi lui.

Et puis, il n'a pas l'air con, et ça, ça... c'est encore plus intimidant. Et énervant, aussi. Mais surtout intimidant et gênant. Franck se tait.
Quand l'autre se présente sous son nom de scène, Franck ne peut s'empêcher de lui dire que ouai, je te connais, je t'ai déjà lu. Mais quand l'autre s'apprête à lui demander qui il est, est-ce qu'il écris aussi et c'est quoi son nom de scène à lui, Franck répond vite pour éviter la gêne de l'aveu :"ouai, j'écris, aussi..."
Il est d'ailleurs un peu vexé en secret que l'autre n'insiste pas. Que l'autre ne semble pas trouver ce personnage assez intéressant pour le bombarder de questions. Parce que Franck, lui, c'est ce qu'il voudrait faire. Le bombarder. Le bombarder de questions à propos d'Eloïse.

L'autre lui parle de ces soucis. Et de cette fille. Franck tente un "vous vous êtes vu combien de fois?" à quoi l'autre répond: deux. "Mais tu vois, on discute depuis longtemps, et on se contact souvent, mais tu vois Eloïse...".
Il a un débit assez rapide et des propos assez confus. Mais par dessus tout, ce que Franck relève c'est sa façon de prononcer son nom.

Eloïse.

Il prononce ce nom comme s'il lui appartenait déjà. A lui seul. Ne sachant pas qui est Franck. Il prononce ce nom comme on parlerait de NOTRE pote à une jeune fille dont on constate plus tard qu'elle est sa soeur. Franck, se sent déposséder de ce nom qu'il connait par coeur. Il se sent déposséder de ce nom que lui connait mieux que les autres, tout ça parce qu'un gugusse se l'est approprié. Juste parce qu'il l'a déjà baisé deux fois avec cette fille et qu'ils ont échangé des messages. Il prononce ce nom comme s'il promettait à Franck de lui en dire plus sur cette meuf qu'il ne connait pas, sans doute.
Mais t'inquiète, mec, je vais t'en parler... semble dire ce type.
Juste par sa façon de prononcer le nom d'Eloïse.

Et Franck se sent privé de son histoire avec elle. Franck a l'impression devant l'air dominant de ce type sûr de lui, sûr de connaitre cette fille mieux que Franck, que ce dernier va lui en apprendre sur Eloïse.
On peut réfléchir une minute et penser que c'est peu probable. Franck s'est dit ça justement.
Mais à la façon qu'à l'autre de prononcer le nom d'Eloïse, c'est le ventre de Franck incapable de se taire qui lui laisse penser que non, Franck, non tu n'as rien compris à cette fille probablement, parce que regarde comment l'autre prononce son nom. Ça c'est un mec qui a saisi de quoi il parle.
Franck est en position de faiblesse parce que son ventre se retourne contre lui. C'est souvent le cas, d'ailleurs.
Mais l'autre a des soucis, et Franck pense que simplement il ne sait pas et il ne cherche probablement pas à nuire. Alors Franck peut comprendre que l'autre réagisse comme cela. Et il fait taire son ventre.  
"... cette fille tu comprends d'ailleurs moi j'ai des soucis c'est vrai quand tu vois que et puis sans compter que ouai moi je souffre mais on est beaucoup j'écris tu le sais ouai bien sûr que tu le sais tu m'as dit que c'était quoi ton nom déja on s'est vu deux fois elle et moi elle va bien tu sais elle a rompu comme moi d'ailleurs on est tous dans ces cas-là moi mon soucis c'est que..."

Franck se souviens distinctement s'être dis dans son rêve que "mais... y a pas moyen de comprendre ce qu'il dit ce mec?". Il voudrait l'interrompre pour lui demander de parler d'Eloïse mais il souffre et il a l'air d'avoir besoin de parler d'autre chose plus particulièrement. Et puis, aussi, il ne le lui demande pas parce qu'il aurait peur de se faire repérer.
En y pensant, les seuls propos de l'autre que Franck comprend distinctement sont les mots qu'il dit à propos d'Eloïse.

Ils sont là, zig-zagant entre les voitures garées le long du trottoir. Ils marchent vite. Apparemment, ils vont au même endroit. C'est probablement pour cela qu'ils se sont mis a discuter.
Et Franck voit l'autre continuer à remuer les lèvres et de temps à autres sortent de sa bouche deux trois mots distincts à la suite. "Parce que tu sais que... mais c'est compliqué.... ma vie c'est... toi tu... Eloïse elle est comme... Attends on s'arrête ". Tout cela noyé dans un  flot de syllabes rapide et sans aucun sens.

Franck en même temps que descendre du trottoir et remonter sur le trottoir et redescendre ne quitte pas des yeux la bouche de cet enculé. Enculé, parce qu'il ose lui parler de cette fille avec l'affront de ne pas savoir que Franck la connait.

Quand quelqu'un nous parle d'une personne que l'on connait bien comme si, précisément, nous ne la connaissions pas, il y a toujours une partie de nous qui se trouve un peu vexée. Qui voit cela comme un affront.
C'est ça que Franck a à la tête. Il pense à cet affront et à cette curiosité qui l'anime pour le thème d'Eloïse sur lequel, d'ailleurs, ce mec ne semble décidément pas assez s'étendre. Et il voudrait l'interrompre avec un "et... par hasard, la fille dont tu parles..." mais quelle question pourrait-il lui poser? Qu'est-ce que Franck veut savoir?
...

Du coup, il reste juste là, à faire la conversation à ce type sympa mais salaud quand-même, frustré de ne pouvoir entendre parler d'Eloïse comme s'il y était. Parce qu'il n'y est plus Franck. Et au fond, c'est peut-être uniquement ça qui le turlupine.
La seul question qu'il a en tête est celle-ci, peut-être. Le fait de ne plus y être. Et il aurait bien voulu qu'on lui raconte pour le vivre encore un peu...

A son réveil, donc, il est là, avec le souvenir de ce type qui est venu jusque dans sa tête pour le narguer de ce que lui n'avait plus.
C'est pour cela qu'il a vite téléchargé avant même de se réveiller totalement un épisode d'une série stupide pour le regarder. Et oublié ce que ce mec lui a dit.
Et oublié comment ce type prononçait le nom d'Eloïse.

dimanche 20 juin 2010

Une descente pour deux s'il vous plait...

"je t'écris pour te dire que je t'aimes. Et que je sais que c'est dur pour toi. 
Ne te méprends pas. Je te rappelle qu'on est séparé. Y a pas de souci là dessus. Mais si t'as besoin d'un coup de main, si t'as besoin d'un torchon ou d'une assiette, je veux bien te la prêter. 
Te la donner, même... parce que je t'aimes et que je veux que tu sache que tu compte beaucoup pour moi.
Je te respecte entant que personne.
N'oublie pas que mon cul m'appartient. Et qu'on est séparé. Mais à part ça... 
Non, je ne peux pas imaginer comme tu souffres, mais tu sais... attends.

- ...t'es chou. Attends là, j'arrive... Bah je sais pas... pour discuter...

Mais tu sais, nous deux, ce n'étais plus possible. Et c'est toi qui a rompu, je te le rappelle. C'est toi qui a voulu rompre le contact quand je te disais qu'il serait impossible pour moi de le perdre. 
... ha ha ha...! excuse moi. une copine m'a écrit un truc excellent. 

La situation n'était pas tenable, tu sais? Nous avons eu raison de rompre. Et tu as eu raison de vouloir perdre le contact. Ma robe est classe parce que je sors... Mon cul ne t'appartient pas. Ça me regarde ce que je fais.
Je continue à vivre. Tu ne peux pas me le reprocher. Je suis comme ça et tu le savais. Je ne vais pas rester là à me morfondre.  Je vais de l'avant.
Je retourne là-bas, le mec m'attend. Ciao. Je t'aime ...

- Désolé pour l'attente...tu veux boire quoi?..."

Désolé, je sais. Je ne suis pas tout seul.
Et non. Effectivement. Tu ne vas pas rester là à te morfondre. Ciao... moi aussi.

samedi 19 juin 2010

Un peu comme dans une boite échangiste...

Tu sais ce que c'est, toi, que d'avoir peur d'allumer ton ordinateur le lendemain? Peur de ce que tu vas y trouver. Parce que tu le cherches, oui... et aussi parce qu'on ne se prive pas de dire les choses pour toi...?
Un ami m'a dit une fois que ouai, c'est sûr, mec, c'est sûr que par contre quelque soit le cas de figure dans lequel on vit, rien n'empêche de mettre les formes pour dire les choses.

Ouai. Je lui ai juste dit oui, que je suis d'accord.
Mais pas tout le monde. Et pourtant, mec, sans ces formes dont parle mon pote, on vit dans une violence qui ne sert à rien. Mais qui fait mal quand-même.
Je laisse aux autres le soin de prendre du plaisir dans la douleur de cette violence. Moi aujourd'hui je vais encore chercher mes mots pour expliquer, un jour que je retomberais sur cette personne qui m'envoie cette violence dans la gueule par maladresse, qu'on est pas forcer de le dire comme une claque dans la gueule. Ce n'est pas vrai. Toute vérité n'est pas bonne à dire. Et lorsqu'on parle à quelqu'un d'intelligent qui fait cela, et qu'il ne se résout pas à faire autrement quand on lui explique ça, on pense forcement que ce n'est pas une histoire d'incompréhension. C'est plus une histoire de névrose. Comme tout excès.
Franck a entendu une fois quelqu'un dire que dire systématiquement la vérité cru, dans un contexte difficile, ça tient plus de la perversion que de l'honnêteté.
Je pense que des fois, la vérité n'a rien à voir avec la Vérité, mais elle a plus à voir avec une sorte d'exhibition.
Et ce n'est pas la même chose. N'est-ce pas?

Tu sais ce que c'est que de se réveiller en ayant peur de ce qu'on va trouver dans son ordinateur?
Ça ne donne pas envie de s'allumer une clope dès qu'on ouvre l'oeil?
Si, hein...
L'exhibition n'a rien à voir avec la vérité.
C'est juste de l'exhibition.

Ben qu'est-ce que t'attends pour te casser, Franck?
... Ouai, mais non. Tu sais... la peur.

Laisse, je sais, "t'as pas la force..."

Laisse-moi te dire comment ça se passe. Être peureux, c'est terrifiant.
Ca ne le serait pas pour quelqu'un de courageux, mais c'est un non-sens de dire ça comme ça.

Et quand on est peureux, on est tétanisé par certaines choses qui relèvent de l'adversité. Et on est donc là, le regarde dans le vide en attendant que ça passe. Incapable de bouger le petit doigt. Et l'autre qui reste là un instant avec sa colère, l'autre attend une réaction.
Et toi tu prie pour que cette personne comprenne que tu as peur. Pour que cette personne arrête son cinéma et vienne te serrer dans les bras.
Et l'autre personne, elle, elle prie pour que, une fois, une seule, tu réagisses. Parce que si tu ne le fait pas, elle se dit que tu ne le feras jamais.
Rien n'est joué à vie pour le peureux, mais c'est quand-même que plus on attends avec le peureux, et moins on en attend.
Le peureux le voit aussi un peu comme ça le concernant lui-même. Et c'est terrible de vivre cela.

Et quand la personne est partie tu es encore incapable de bouger la moindre phalange. Ce n'est qu'après être certain de ne plus entendre le moindre bruit que tu vas pouvoir enfin recommencer à bouger.
Et l'autre a prié aussi. Prié pour que tu le ou la retrouve dans les escalier. Pour que tu le ou la rattrape. Pour que tu agisses.
Parce qu'on ne peut pas en vouloir à quelqu'un de mal faire. Mais pour ce qui est de ne rien faire du tout...
Et c'est ça que tu te dis parce que tu en a conscience.
Et oui, mais c'est ça la peur. On ne fait rien. Et on veut vite fuir vers les choses que l'on connait bien. Vers chez nous, retrouver les gens et les choses qu'on a l'habitude de côtoyer. Ça nous enferme un peu plus mais au moins, ici, c'est vraiment vivable.

Le peureux se retrouve toujours confronté tout au long de sa vie à deux choix. Et plus ça avance plus cette question est oppressante. RÉAGIR ou NE PAS RÉAGIR.
En fait, ce n'est pas une question. C'est plutôt une supplication. Le peureux est plutôt là souvent entrain de se dire qu'il serait temps de réagir bon Dieu !
Et plus le temps passe et plus cette réaction devient urgente.

Le peureux n'est réellement peureux que parce qu'il n'a pas encore franchis le cap. La première fois qu'il réagira (et peut-être la seule) il ne deviendra plus peureux. Juste quelqu'un de normal.
Mais le peureux, lui, à chaque fois, cèdera à la tentation de la facilité. Juste par peur. C'est humain.
Mais laisse-moi te dire un truc. Si on peut attendre quelque chose, même merdique de quelqu'un de normal, on peut plus difficilement attendre quelque chose d'un peureux. Parce qu'on sait que tout comme un toxico, à chaque décisions qu'il aura à prendre dans la vie, on sait laquelle il choisira parce qu'en fait, c'est déjà tout vu. Et on sait qu'on se retrouvera toujours devant les même conséquences pour les même causes. C'est en cela où c'est difficile de vivre avec un peureux. Et le peureux le sait. Et plus il le sait plus il a la pression. Et plus il souffre.

Plus on avance dans la vie et plus on est toxico ou peureux. Il suffit d'une fois ou deux pour devenir quelqu'un de normal. Il suffit de se prendre en mains une fois ou deux. Mais pour le peureux...
Cette expression raisonne alors qu'elle paraissait si anodine.
Bouge-toi le cul, putain ! Il n'y a que les amis pour te dire ça quand tu fais de la merde. Pas les faux, il y en a. Les faux vont te dire ça pour que ce soir tu t'amuses. Et là encore souvent le peureux se trompe intentionnellement de soirée.

Bouge-toi le cul...
Un jour cette expression toute conne sonne comme une libération.
Mais pour le peureux...
Pour le peureux, juste: amuses-toi bien. C'est tout ce que l'on a envie de dire au peureux lorsqu'on ne sait plus quoi dire. Et le peureux le sait. Mais le peureux est seul à pouvoir faire quelque chose. Et c'est pour cela qu'il souffre.
Amuses-toi bien...

[message à caractère informatif aussi drôle que les vrais]

Part suite d'un avortement cérébrale, le poste suivant va être supprimé. Son auteur cherchant par tout les moyen à se taire, ayant constaté que l'expression ne changeait rien à l'affaire.
L'auteur va en effet tenté de suivre un nouveau régime qu'on lui a appris il n'y a pas très longtemps. Quand ça va pas, ce n'est plus "bois un coup qu'il faut dire" mais bien "baise un coup". C'est moins dangereux pour la santé (L'auteur se trouve d'ailleurs un peu stupide de ne pas y avoir songé plus tôt. Heureusement que des gens l'aiment et l'aident avec de bons conseils dans les moments difficiles, merci à Vittel qui sponsorise ce billet).
C'est surtout... tellement plus fun
Il faut simplement du temps pour concevoir les choses ainsi mais l'auteur a une certaine faculté d'adaptation. Mais avant de suivre cette nouvelle idée qui lui a été inspirée par les gens qui l'aiment, l'auteur va plutôt reboire un coup si vous le permettez. Parce vraiment, là c'est

vendredi 18 juin 2010

la résolution de fin de soirée

c'est la résolution que tu prends quand t'as fini ta soirée. Que t'es complètement rond. Non... en fait, t'es plus vraiment rond parce que t'as décuvé depuis deux heures déjà et que tu es épuisé d'entendre tournicoter tout plein de petits mots doux et glauques dans la tête.
C'est la résolution que tu prends quand tu es trop fatigué pour continuer. Que tu sais que là, maintenant, ta journée touche réellement à la fin.
C'est le truc que tu te dis quand là, fort de ton coma éthylique latent, tu commences à trouver un courage qui en fait n'existe pas de te dire que vraiment ça suffit. Qu'il faut arrêter les conneries. Ou simplement dans la même phrase: il faut commencer un peu à lever la tête parce que ça SUFFIT de se masturber sur ses propres CONNERIES.
C'est le truc que tu te dis quand il est tard et qu'il est temps d'aller se coucher. C'est le truc qui ressemble grandement à une résolution du nouvel an sauf que c'est un reste d'ivrogne lamentable qui te le dit laborieusement haut et fort (un peu trop fort même) convaincu qu'il aura la force de s'y tenir.
La résolution de fin de soirée c'est le truc que tu te dis tout les soirs en espérant sans y croire que cette fois-ci c'est la bonne.
C'est le truc que tu ne tiens jamais. Comme arrêter d'être à découvert sur ton compte bancaire ou prendre enfin ta vie en main comme à la fin de Bridget Jones.
C'est la nouvelle règle du looser qui a épuisé toutes les autres règles après s'être trouvé systématiquement une raison de ne pas les avoir respecté.
Même que pour celer le pacte on boit une dernière gorgée. Juste avant parce que demain, on se respect. C'est promis.

mercredi 16 juin 2010

Non, je n'ai pas fini de tourner en rond...

... mais mon appartement est petit et je commence à voir les même choses. Simplement, elles restent là. Les même. Et l'empathie. Et le vide. Et l'empathie encore un peu. Et le vide encore plus. Et ce mal de ventre qu'on essaie par tout les moyen de faire taire. Jusqu'à blinder un blog de trucs répétitifs parce que juste ça serait ici ou ailleurs, ça serait la même chose. Comme le minable dans un film français type, celui qui se plein tout le temps, le poltron qui n'a pas de couille, celui qui gonfle les pauvres acteurs principaux au milieu de leurs aventures. Le faux comique. Le relou. Même qu'un moment donné on demande au scénariste de lui faire fermer sa gueule.

J'avais prévu de tergiverser sur Franck en grande discussion avec Laurent. Mais peut-être que le mieux quand on ne sait pas, c'est simplement de ne rien dire. J'ai mis longtemps, et ça va être dur de fermer ma gueule, mais j'ai compris.
Je m'en vais vous trouver un sujet intéressant pour la prochaine fois.
Bonjour chez vous. dormez bien. A plus tard.

Le sein-suaire...

Il y a les plans cul. Les amours de passages. Les fuck-friends, les dérapages, les amours chastes, platoniques, ceux qui "consolent".
Franck lui ne connait pas plein de mots, ni plein de conceptions différentes pour dire qu'on baise avec quelqu'un.
Tout le reste, il croit que c'est pour noyer le poisson. Comme quelqu'un qui ne saurait ranger sa pile de bouquin et qui pour faire semblant se retrouverai avec autant de catégorie de livre que de livres eux-même. Soit deux cent vingt-six, juste dans sa bibliothèque
Un livre, une catégorie.
Alors il n'y a pas vraiment de livre bâtard, et il n'y a pas vraiment de livre d'exception : dans ce foutoir faussement organisé aux idées faussement claires, on se retrouve avec une multitude de particularités. C'est comme cela quand on ne sait pas ranger ses livres. C'est comme cela quand on est désordonné. J'en sais quelque chose.  Alors vous verrez dans la bibliothèque de Franck qu'il n'y a pas de catégorie. Pas plus efficace, certes. Lui trouve juste ça plus réel.
Parce que toutes ces fausses catégories ne servent qu'à noyer le poisson. C'est comme ça quand on ne sait pas ranger.

Plan cul, amours de passages, fuck-friends, dérapages, amours chastes, platoniques, ceux qui "consolent". Autant de catégories qui servent de linceul à notre boussole.
C'est ça que se dit Franck quelque fois. Mais c'est le risque aussi quand on cherche un plan cul, ou un fuck-friend, ou quelqu'un pour te consoler.
C'est pas étonnant que les choses se barrent en couille si on veut pas attendre simplement que les choses se tassent.
A chaque fois que les fills rappellent à Franck qu'elles ne veulent pas attendre, qu'elles sont pressées, à chaque fois qu'on rappelle à Franck qu'il n'est pas le seul, que d'autres attendent derrière lui qu'il cède sa place juste parce qu'on ne veut pas se laisser le temps, à chaque fois ça lui donne envie de se mettre dans son duvet et d'essayer de comprendre.
Et parfois il comprend. On est pas toujours "Celui". On est pas toujours le final. Et des fois on s'est juste retrouvé sans le savoir à passer après quelqu'un d'autre pour faire attendre l'autre.
On est pas exceptionnel. Et l'enfant narcissique Franck n'aime pas cette leçon.

Cherche plan cul. Vous me trouverez au bar. Le mec du fond, noyé dans sa pisse.

mardi 15 juin 2010

Comme un loup dans une cage

Alors voilà, parce qu'il faut dire avant de commencer que là, Franck, comme à son habitude est en face du mur.
Et même s'il n'a pas l'air il essaie en vain de ronger les barreaux de sa cage.
Ça doit être à cause de la lumière pâle du matin qui envoie sur lui des photons qui le percutent en plein visage.
Ça doit être à cause de cela. Tu me diras, normal.
Alors voilà j'ai préféré te prévenir parce que des fois les gens on quelque chose d'imprévisible et même moi je ne sais pas vraiment ce qui lui passe par la tête, là.

Depuis qu'il est debout il veut regarder par la fenêtre mais plutôt que ça il est resté à côté. En face du mur.
Parce que ça peut rendre fou de concevoir la fin en toute sérénité. Simplement.
C'est ça qu'il se dit.
Franck est un con. Franck ne conçoit pas la fin des choses. Franck vie naïvement dans une éternité sans nom et que personne ne connait. Sauf Franck.
Et Franck a mal au ventre parce que penser maintenant qu'il a tord ça lui retourne le bide.
Franck a honte aussi, mais là tout de suite il s'en fout parce qu'il y a quelque chose de plus important qui se passe. Les choses se terminent. C'est une réalité maintenant.
Il a honte de sa bêtise. Et à ça non plus il n'y a pas de solution. Il ne reste qu'à attendre que ça passe. Puisque les choses se terminent.

Franck commence par se donner un coup de point. Dans la mâchoire. C'est extrêmement douloureux. Mais il sent encore monter en lui une autre douleur bien plus grande. Il se redonne un coup.
Dans la pièce les coups raisonnent curieusement, dans un bruit un peu obscène de chair contre l'os. Son appartement semble alors plus vide qu'à la normale.
La douleur physique commence à pénétrer à l'intérieur de sa tête. Mais une vague sourde et bien plus douloureuse est proche maintenant. Et un peu à la façon d'une migraine foudroyante, Franck sait très bien qu'une fois qu'elle sera là il sera pris au piège. C'est pour ça qu'il essaie de détourner son attention par le biais d'une autre douleur.

Il s'assène une rangé de coups de points. Des deux mains. Sur ses deux profiles. Sur son crâne aussi et sur les tempes. Parce que ça fait du bien, tu comprends. Ça n'a pas l'air mais je te jure que si. A chaque coup il sent son attention se disperser un peu. Maintenant une certaine distance entre lui et la vague.
Pendant que tu reçois des coups de points, tu ne songes pas qu'à la douleur immédiate. Tu penses aussi énormément au bruit que fait l'intérieur de ton crâne. Et tu l'écoutes. Un bruit sourd. Toum ! Toum...! Toum toum toum toum...! Un bruit qui ne ressemble en rien à ceux que l'on peut entendre dans les séries télévisées. Même que là Franck s'y croirait bien puisqu'il est tout seul chez lui entrain de se battre comme dans le film. Sauf que là ça n'a rien de cool. Non. Là s'il fait ça c'est pour évité d'avoir mal.
Il reprend sa danse des mains quelques instants et il se frappe si fort qu'il crois que ça y est, qu'il est fou. Ça y est maman, je suis complètement taré il se dit dans sa tête. Et même si normalement la tournure de cette phrase le ferait plutôt rigoler, là pas du tout. Et puis juste après ça il se souvient qu'il y a une raison pour laquelle il fait ça. Alors non, ça va. Il n'est pas fou.
Il aimerait quand-même bien qu'on l'arrête.

Il laisse retomber ses bras épuisés. Ses mains sont un peu enflées et elles lui font mal. Sa tête le brûle et ça c'est temps mieux. Il craint un peu s'être vraiment fait mal aux mains parce que si tu le connaissais tu saurais que Franck n'est pas un grand bagarreur. Franck n'a d'ailleurs pas beaucoup d'attributs réellement masculins. Il ne regarde jamais le sport à la télé.
Ses mains sont un peu enflées et sa tête lui fait mal. Mais ce n'est rien parce que pendant qu'il est entrain de se reposer, la vague sourde vient et maintenant c'est trop tard.
Ça n'a donc servi à rien et là Franck a un peu peur de la suite. Il aimerait bien reprendre sa leçon de boxe mais il est las et se résigne. Il va attendre. Le crâne en feu les mains meurtries et le ventre blessé qui à son tour exprime encore une fois toute sa douleur. 

Et à présent c'est dans une pièce vide que Franck s'assoie. Par terre...




Pourquoi je raconte tout ça? T'es pas obligé de le lire si ça te dit rien. Mais faut bien que cette merde serve à quelque chose. Et là, mettre des mots dessus c'est la seule chose que j'ai trouvé à faire.

lundi 14 juin 2010

De mes yeux ingénus

Franck a un sommeil léger. Et c'est assez agaçant puisqu'en plus lorsqu'on le réveille en pleine nuit il est d'une autre nature. Celle d'un reptile.

Et comme personne ne conçoit cet égoïsme primaire dès qu'il s'agit de son confort de sommeil, Franck cède aux caprices de ces femmes pour qui dormir à deux est un plaisir (plaisir qui est pour lui aussi parmi les plus agréables - mais il ne l'avouera jamais, prétextant qu'il n'aime pas être réveillé).
On en apprend tout les jours. Parfois de façon impromptue, à la façon d'un flash d'appareil photo qui nous surprendrait à la sortie d'un virage. Et il suffit que l'expérience soit assez intense pour qu'elle s'ajoute à la surprise de l'instant, se gravant dès lors dans le cerveau. En première ligne.
Même les reptiles peuvent apprendre.
Même eux.
Franck d'ailleurs se souvient que plus jamais il ne s'est réveillé avec violence lorsqu'il s'est fait dérangé en pleine nuit.
Plus jamais depuis la nuit où il a mis dix minutes à considérer les sons qui sortaient de la bouche de cette jeune fille.
Il a mis dix minutes. Dix minutes pendant lesquelles il a loué ses boules Kiess de leur existence. Dix minutes pendant lesquelles il a fustigé cette jeune fille. Dix minutes pendant lesquelles elle ne l'a pas dérangé.
Parce que cette fille ne le dérange jamais. Lorsqu'elle a des soucis, cette fille le regarde juste et souris pour lui dire que tout va bien (c'est la petite retenue qu'elle y met qui témoigne de la violence des ces émotions. Alors Franck s'assoie et lui demande ce qui ne va pas. Et la fille quelque fois se confie alors sur certaines grandes violences de sa vie).
Cette nuit-là c'est pendant dix minutes qu'il l'a laissé toute seule avec ses bruits extrêmement dérangeant. Des bruits curieux comme si elle riait convulsivement.
Même un reptile peut apprendre. Et ça arrive quelque fois lorsque l'on est surpris à la sorti d'un virage par un flash d'appareil photo.
Ce soir-là pas de flash.
Juste Franck qui demande ce qui ne va pas, un peu excédé.
Avant de ce rendre compte que la fille ne rit pas. Elle pleure. A bout de souffle.
Franck se glace. Franck reste stupide, là. Franck voudrais bien faire quelque chose. Alors il essaie de la prendre dans ses bras mais la fille reste figée. Tremblante. Le visage face au plafond. Tout son corps bouge. Et Franck a peur.
Il se blotti contre elle alors et attend en lui disant que ça va mieux... que c'est fini... Que ça va aller.
La raison?...


Un peu comme si on se prenait un flash d'appareil photo, juste à la sortie d'un virage, juste avant de percuter de plein fouet un photographe un peu trop inconscient.

Les reptiles aussi peuvent apprendre.

samedi 12 juin 2010

Rétrospective probablement fabulée reposant sur les notes au crayon que m'envoyaient ses yeux

"Tu sais, quand je sortais c'était pour retrouver mes amis. 
Toujours les mêmes. Aucune surprise même que c'est ce que je voulais, de la surprise. Parce que quand tu sors de chez toi c'est parce que chez toi il ne se passe rien et que tu veux décidément qu'il se passe quelque chose. Alors tu sors.
Quand je sors, je me pars de mon sourire. Celui que j'avais à l'époque. Que j'ai caché depuis, même que je peux le ressortir au besoin. Dès que veux même que je ne veux plus.
Alors voilà, je sors et je retrouves mes amis dans un bar. Toujours le même. Je te le montrerais, je connais le patron. D'ailleurs on le connait tous, sauf toi parce que tu es arrivé après. On est une bande tu comprends et à cette époque ça se passait comme ça. 
Je retrouves mes amis, toujours les mêmes, qui finissent d'ailleurs à la longue par t'enfermer dans le rôle duquel tu veux sortir, tout les soirs, juste avant de te farder. Juste avant que les gens qui ne te connaissaient pas viennent te voir. Ils ont entendu parler de toi et toi tu veux du nouveau, là tout de suite. Alors la nouvelle image que tu veux elle attendra demain.
C'est pour ça que j'aime bien croiser des gens que je ne connais pas et qui ne me connaissent pas vraiment non plus. 
Ça donne l'impression de pouvoir repartir à zéro avec quelqu'un de neuf. A chaque fois. Et ça tu peux le comprendre parce qu'en y pensant, je te l'ai déjà dit.

Alors maintenant laisses-moi te raconter ce qu'il y a après. Parce que ça, tu sais pas. Ce qui s'est passé jusqu'à ce que je te rencontre. Tu sais pas et c'est pour ça que tu ne comprends pas ce que j'ai toujours voulu te dire.


Je suis saoule. Et comme à chaque fois dans ces cas-là je sais bien que ça fait belle lurette que le prince charmant a lâché l'affaire. Et il n'y pas que le prince charmant parce que depuis le temps que je suis dans cette peau je me suis bien rendu compte que ce ne sont pas les amis qui allaient m'apporter la solution au problème. Non, les amis sont là pour évité  que tu t'ouvres vraiment les veines. Mais le reste c'est à toi de le faire.


Je vois un garçon. Il me regarde. J'y vais. Je vais pouvoir lui dire ce que je suis. Je sais qu'il sera surpris dans un premier temps et c'est toujours ça de pris. Ce soir c'est lui qui fera de moi ce quelqu'un d'autre comme si on pouvait faire de l'Existence quelque chose de jetable. Et puis il met quand-même de l'attention dans ces baisers. J'en ai connu d'autres... 
Se faire toucher par quelqu'un que tu ne connais pas. Des mains étrangères. Il te faut cinq minutes pour l'accepter. Beaucoup plus pour t'y habituer. Il va fumer une clope. Toi tu suis parce que tu joues un rôle. Et puis il te regarde et il t'écoutes. Et ça ça fait du bien parce que ça donne l'impression que tes malheurs sont plus importants avec lui qu'avec les autres qui te connaissent déjà. Même les questions polies deviennent une preuve de considération délicieuse dans ces cas-là. 
Et il pose sa main sur tes hanches. Tu te demandes qui c'est et tu te dis ah ouai, c'est lui c'est vrai. 
Au fur et à mesure de la soirée ta peau a lâché cette affaire de sensualité parce que cette main ne lui dit vraiment rien. Tes mains aussi sont un peu déroutés parce qu'un nouveau corps c'est toujours compliqué à appréhender. 
Et ce sont toutes ces manœuvres physiques complexes qui font que non tu ne peux pas être à fond à ce que tu fais parce que tu dois rester concentré. 
Je suis tentée parfois de laisser complètement faire mon corps, ça serait plus reposant mais mon corps c'est quand-même un peu moi, même dans ces cas là, alors je ne peux pas l'abandonner complètement à un inconnu. Du coup je reste avec lui et on s'occupe tout les deux de cet homme. Lui aussi a une certaine expérience et fait tout autant que moi preuve de cette politesse dans l'impudeur. Il ne saute pas les étapes parce que c'est un homme bien. Il fait un condensé de la parade de séduction honorable. Un raccourci d'une heure. Parce qu'il va falloir penser à y aller.
Et chez lui c'est une autre histoire. Alors on avance un peu dans les étapes, d'accord?
D'accord.
Tout ceci en accord tacite, bien sûr...
Chez lui c'est un peu autre chose. C'est la fin de soirée et il faudrait pas qu'on s'endorme sans avoir baiser. Parce que moi maintenant je me retrouve avec une espèce d'obligation de résultat. C'est vrai. Il m'a payé un coup ou plus, je m'en souviens plus. Et maintenant c'est la honte si on va dormir alors qu'on a fait tout les deux les chauds lapins. Aucun de nous ne veux passer pour un dégonflé. 
Alors on va baiser. 
Et on va même essayer d'en rajouter un peu. Pour être sûr.
Et une langue que je ne connais pas me titille. Avec des mouvements que je ne connais pas. Je les accepte, mais pour m'y habituer...
Tout mon corps est en alerte. Non pas de plaisir. De quelque chose qui s'apparente un peu plus à la méfiance. 
Rester efficace. Surtout. Ce soir est beau et quelqu'un me regarde. Je le regarde aussi. Et je l'écoute aussi. Parce que je sais que ça fait du bien. Mais qu'il ne se trompe pas, c'est bien pour moi que je suis ici...
J'en ai bien rajouté. Lui aussi. On a rempli honorablement notre part du contrat sur l'autre. On peut maintenant parler avec un semblant d'intimité supplémentaire parce qu'on s'est vu nu. En quelque sorte une histoire entre nous. Un condensé. Alors avec politesse et cette sorte d'un peu plus d'intimité on dit qu'on a sommeil à l'autre, et qu'on veut dormir. L'autre est à l'aise et il dit que lui aussi. 
Des fois c'est moi qui ait sommeil. Des fois c'est l'homme qui est avec moi. 
En général c'est moi. Parce que lui a vraiment joui. Il a l'air d'avoir vraiment kiffé. Juste grâces aux quelques braises que j'ai mis dans mes yeux et aux quelques sons qui sont sortis de ma bouche. 
Simple.
Le lendemain je rentre assez vite. Sans précipitation. A l'aise. C'est important. Je veux laisser une bonne impression, quand-même. Vu qu'il a kiffé cette nuit, c'est valable de prendre le temps de partir. Juste pour le plaisir de faire un sans faute. Juste pour le plaisir de savoir que ce mec pensera à mon corps et mes regards de braise maintenant. A défaut de moi, c'est toujours ça. 
Je pars. Et même si dehors je ne me sens pas encore tout à fait bien parce que je ne connais pas trop ce coin, je suis toujours un peu mieux que dedans. 
Mais il me faudra le reste de la journée pour me sentir mieux.


Voilà ce qui s'est passé avant que je te rencontre.


Il faut que tu comprennes que mon cœur aujourd'hui n'est plus dans mon corps. J'ai fini par le changer de place sans m'en rendre compte. Ce corps exposé un peu trop à des regards que je ne voulais pas vraiment. Mon cœur n'est plus dans ce sexe qui a reçu un peu trop de bites hâtives qui n'ont pas pris vraiment le temps. Il n'est plus trop non plus à côté de ces poumons qui m'aident à gémir. Ce corps montré à des yeux que je ne désirais pas vraiment. 
Impossible aujourd'hui de me voir à l'état brute. Mais tu peux comprendre. Par contre je sais encore dire ce qu'il est, mon cœur. Et même si tu ne le vois pas, je peux te dire, moi ce qu'il contient. Parce que personne ne m'a jamais forcé à dire ce qu'il y avait dedans. Et je te le montres au travers mes sourires que j'ai pour toi. Ou mes regards quand mes yeux se posent sur toi. 
Alors il faut que tu comprennes, maintenant que tu sais ça, que lorsque je laisse mon désir s'en aller dans les bras d'un autre, c'est bien mon corps qu'il a à cet instant. Avec la vérité de ce corps et du plaisir qu'il me procure. Mon corps qui n'est qu'un corps. Porteur d'émotions ou d'émoi. 
Et après avoir hurlé, encore, après avoir reçu cette bite, j'ai envie de rentrer. Avec toi. Encore. 
Parce que toi tu as mon regard.


C'est cela mon amour..."


Mais je me trompe peut- être...

Je vais petit-déjeuner.

jeudi 10 juin 2010

Au pays de Bambi

Il faut que je comprennes que tu vois, à chaque fois que je te tire dans les pattes, aujourd'hui, quelques soient les raisons, c'est parce que t'aimes quand-même. Que t'es encore là. Tout ça, quelqu'un de fort me dirait surement que c'est parce que je vis encore dans une jolie bulle avec Candy, mec.
Mais tu vois, même dans Candy si t'écoutes bien la chanson il y des méchants aussi et des moments difficiles. Et ça j'ai jamais voulu l'admettre parce que pour moi ça se fini toujours bien.
Alors quand on dit que c'est fini, et même si je suis super d'accord parce que c'est mieux que de s'envoyer du cyanure dans les veines c'est mon cerveau qui parle alors que mon ventre lui espère encore, là, comme je te parles, que ça va se terminer bien parce que c'est pas possible que ça finisse comme ça.
Parce qu'un gosse est lové dans la douce chaleur de mes entrailles. Et c'est pour ça que j'ai mal au bide peut-être, je me dis.
Parce que c'est tellement inconcevable qu'il y ait une fin comme ça pour ce gosse que j'ai pas trouvé d'autre solution: lentement je déplace mes tripes pour les enrouler autour de son cou, dans mon ventre. Et je sers mon ventre. Je sers fort. Pour tuer le petit garçon.
Pour le faire taire parce que peut-être qu'on se trompe et peut-être que ça existe les choses qui se finissent mal. Oui tu sais ça toi.
Moi je ne le savais pas. Et c'est peut-être ça mon problème.
Mais ne t'inquiète pas. Je sers le ventre et bientôt ça sera fini.
Bientôt j'aurais compris.

mercredi 9 juin 2010

un peu comme la Présidente de Tourvel

"Parce que pour tromper vraiment l'autre il faut commencer par se tromper soi-même c'est un peu grâce à cela que le vicomte de Valmont m'a eu..."

Un soir d'alcool.

"I have a dream..."

Alors attends, je me sers un verre pour te raconter ça.
Parce que tu vois, il y des choses qui se passent des fois, et alors qu'elles sont parties elles te laissent un écho très long. Très faible mais long.

Par où commencer d'abord. Déjà ça je ne sais pas trop parce que les détails s'effacent. Bon je vais commencer parce qu'à mesure que je cherche un début je sens que comme pour les rêves j'oublie ce que j'ai vécu.
Déjà ce que je vais te dire là c'est pas un rêve.
J'étais très clairement deux ce soir-là. Et moi j'accompagnais Franck parce que dès fois c'est pas bon. J'en sais quelque chose.
Alors ce soir il a envie de boire juste une bière. Et ce n'est pas le manque d'argent qui m'a arrêté parce que c'est toujours comme ça. En plus tu peux toujours compter sur quelqu'un pour te payer un coup. Quand il faut, il faut, tout arsouille comprend et applique cette règle. Pour lui ou pour un autre.

J'ai fait un rêve cette nuit-là...
Mais je vais trop vite. Attends. Je veux voir des gens parce que ma tête essaie depuis le début de l'après-midi de me dire des trucs que je veux pas entendre juste pour me faire aller pas trop bien. Alors je bouge là-bas, dans un bar, normal. En route je fous mon casque et de la musique à burne juste pour pas m'entendre ruminer des trucs. Mais ça va, je me contiens parce que je sais que ça va aller mieux dans dix minutes.

Arrivé là-bas, pinte. Une autre. Shot. Pinte. Shot shot.
Discussion. Et la première surprise de la soirée c'est quand je reçois une claque à laquelle je ne m'attendais pas parce qu'un pote me parle d'une fille qui est simplement Eloïse. Et même si on parlait dessins animés, avec mon pote dessinateur, là je me suis cru en une seconde dans un film sur les crash d'avions. Là le truc c'est que je pouvais pas mettre mon casque et le son à burne pour pas entendre mon pote vu que j'avais plus de batterie dans mon lecteur et que de toute façon  je discutais avec lui et que ça n'aurait pas été correct. Tu peux comprendre. Je lui dis "passons..." il continue même qu'Eloïse lui dit que... "ouai, passons s'te plais" donc ouai, comme elle disait...
Je lui dis qu'il faut que j'aille pisser.
Et là je sens que Franck commence à être dans un état un peu bizarre. Je crois que c'est à ce moment là que j'ai décidé de rentrer sans les tunes qui étaient dans ma poche ce soir-là.

On termine ici. on va ailleurs. On termine ailleurs. Et j'entends que "Eloïse disait, tu vois..." et j'ai pas mon casque et je veux encore m'altérer l'ouïe. J'explique que est-ce que on peut changer de sujet s'te plait. Explication qui a été très bien comprise.
C'est après ça que je suis tombé sur une espèce d'Omphale qui ne m'a pas attendu pour se faire remarquer dans le bar. Franck le premier m'a dis de laisser, et je l'ai écouté parce c'est vrai que j'aurais bien voulu qu'elle rende ivres mes oreilles presque sourdes en hurlant mon nom les mains sur mes fesses, mais au final, là tout de suite je voulais juste rendre mes oreilles ivres d'alcool.
C'est elle et ses yeux éthyliques qui m'ont incité à proposer à tout le monde de continuer à picoler chez moi. Tout ça parce que quand-même je voyais que Franck ne tiendrais pas droit s'il ne se mettait pas à l'envers.
Bref, mes potes se cassent. Merci pour la soirée. Merci à toi. A bientôt. Ouai, à bientôt...
Et les yeux éthyliques me regardent et au fond d'eux je vois se dérouler le plan de la soirée. Un plan qu'elle connait bien.
Franck et moi on va pas trop bien. Un peu malades d'alcool et ivres de pleins de trucs qui tournent dans notre tête à tout les deux. Et j'avoue que j'aurais fait tout ce qu'il faut pour fermer la gueule de ma migraine verbale.
Alors ouai, vas-y, je te laisse gérer ton plan même si j'aime pas trop tout ce que tu fais là mais tu vois là j'avais envie d'être con. Un peu comme si j'avais injecté à mon intellect une dose mortelle de curare. Et j'ai prié pour que mes connections ne marchent plus. Parce que j'avais plus de batterie dans mon mp3 et que de toute façon j'étais pas seul alors tu vois bien que j'aurais pas pu le mettre sur ma tête.

La fille elle a juste envie de rigoler avec quelqu'un qu'elle ne connait pas et quand Franck me dit qu'il en a marre de se couper l'herbe sous les pieds depuis quelques mois je décide de reprendre pied et les choses en main par la même occasion. Alors ouai, je veux bien faire le triso, mais si tu veux, on fait ce qu'on a dit au début. Aller viens.
Et la petite voyageuse des rues semble s'accorder. C'est qu'en fait, et je m'en rends compte petit à petit, elle a besoin qu'on la respect et qu'on l'écoute. Bref, elle sait que son cul vaut le détour, mais elle trouve que ça fait aussi du bien de voir des mecs faire des détours.
Je te passe les détails de son appartement, parce que c'était ça son plan. Un super truc qu'elle a acheté.
T'as vu ma télé, tu la trouves comment? T'as vu ma déco, ça te plaît? Alors elle te plait ma télé? Tu me trouves jolie, vraiment? Mon appartement, il te plaît? Mets toi à l'aise.

Viens-là. Blotti toi là. On va se mater un film sur ton écran géant et on va juste rester là tranquilou, d'accord? Tu vois, je prends des détours. Sauf qu'en route je me suis perdu et je préfères ça que là où on allait au final.

"Tu aimes mon corps?
- Pourquoi tu me poses cette question alors que tu connais probablement la réponse..."
Elle ne dit rien.
"C'est curieux de toujours me demander ci ça me plaît". Je la blotti dans les bras de Franck parce que ça fait du bien de savoir que non, il se passera rien parce que elle aussi voulait juste être là sans qu'on la juge. Je lui dis qu'on est juste là et que c'est cool. Et c'est cool.
Elle ne dit rien.
On est sur le canapé-lit du salon parce qu'elle a une chambre dans laquelle elle préfère surement dormir seule quand elle va bien.

C'est tôt que j'ouvre les yeux.
Elle ronfle extrêmement fort. Vraiment. Mais c'est pas pour ça que je me réveille.
C'est parce que dans mon rêve ça a sonné à la porte.
Et dans mon rêve elle se lève pour aller ouvrir. Alors j'entends qu'on discute genre on met les choses au clair. Eloïse entre dans le salon parce qu'elle est venu me chercher.

Moi j'essaie de cacher que je suis heureux qu'elle soit venue. Je lui demande comment elle sait que j'étais là et elle me réponds qu'elle était sûr que j'étais ici parce que c'est toujours là que sont les hommes. Ils sont tous ici.
Quand je te dis qu'elle est venue me chercher dans mon rêve, t'y es pas. Elle n'est pas venu me chercher en mode mon amour. Mais en mode viens, on rentre à la maison. Tu vas voir Franck, tout va bien se passer. Une rupture c'est toujours dur mais je vais t'aider et on y arrivera parce qu'on existera toujours pour l'autre et que je t'abandonnerais jamais si t'as besoin.
Et c'est vrai que là j'avais besoin. Et elle est venue.
Des fois on est un peu perdu comme un gosse dans un bois. Et on a envie de se recroqueviller entre les racines d'un arbres et d'attendre qu'on vienne nous chercher. Et dans mon rêve elle est venue.

A mon réveil il n'y avait personne. Juste le corps d'une femme contre moi, blottie comme si elle était contre les racines d'un arbre.
j'ai regardé la porte. Fermée.
On est toujours moins triste quand on pense que quelqu'un va un peu plus mal que nous. Alors je l'ai blotti un peu plus dans mes bras mais juste pour lui dire que tu ne me connais pas mais si t'as besoin, là, tout de suite je suis là parce que moi je vais mieux. Parce qu'on est venu me chercher. Et elle a continuer à dormir.

Et tu vois. Quand je me barre de cet appartement que je trouve pas mal soit rassurée, le lendemain, je veux encore me rendre sourd. Mais je me souviens que j'étais là, quand pendant la nuit on est venu cherché Franck parce qu'il pleurait comme un enfant. Et même si je suis pas cucul, ben là en y repensant ça me fait des choses bizarres dans le ventre.
Parce que c'est pas souvent mais ça se terminait bien au final. Un peu.

lundi 7 juin 2010

Ouai, des fois sinon...

... ferme ta gueule, Franck.

Dans ces cas-là, vas faire un tour tout au bout de la pièce et reviens.

Regarde comme je suis mal à l'aise. Regarde comme je réagis à l'extrême. J'ai l'air d'un minable, un peu. Le mec qui ne se contient pas. Un peu débile. Oui. Certainement.
Mais ça je sais l'encaisser. Parce que je me suis toujours coupé l'herbe sous les pieds.
Toujours.
Et que non, au grand jamais je ne considère que ça puisse être la preuve de ma perte de repère ou d'une autre sorte de débilité. C'est juste de la simplicité. La simplicité d'admettre que bah là tu vois, je ne sais pas comment faire. Alors j'essaie de faire au mieux parce que comme dis l'autre là on ne fait pas les choses pour être sûr d'être un héros. Je me répète quelques fois qu'à vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
Encore que la gloire...
C'est difficile de ne pas se trouver ridicule parfois et lorsque ça m'arrive je me dis simplement que qu'est-ce que t'aurais pu faire d'autre, mec, maintenant tu sais que c'est ridicule, mais tout-à-l'heure tu savais pas quoi faire.
Je n'aime pas non plus cette impression d'être tout seul à qui ça arrive. Être maladroit. Parce que j'imagine que c'est rassurant de voir les maladresses de l'autre.
Mais bon. C'est ça aussi de se quitter. On perd son emphase avec l'autre. On n'a plus vraiment la même façon de parler et nos intentions deviennent étrangères.
Alors on ne sait plus trop quoi faire parce qu'à la place de quelque chose qu'il y avait avant là, juste là, y a plus rien. Et ce truc qui bougeait et qui est parti a laissé un grand vide inerte. Et d'un coup il y a une partie de nous qui ne bouge plus, donc.
Alors on va voir des gens, on dit bonjour. On dit aussi que ça fait longtemps qu'on s'est pas vu. Le sourire crispé le regarde dans le vide et un petite goutte de sueur qui perle au front parce qu'il t'a fallu qu'une minute pour te rappeler qu'une partie de toi ne bouge plus. Plus du tout. Et que là, comme tu viens de t'en souvenir, bah tu te trouves un peu débile de faire semblant de faire des choses de ta journée parce qu'au fond de toi t'as pas bougé du lit depuis ce matin. Au fond de toi tu pue encore parce que t'as pas pris ta douche, tu t'es juste trainé à quatre pattes pour aller prendre tes clopes qui sont juste là.  C'est de ça que tu viens de te souvenir, et c'est pour ça que tu crispe ta bouche, et que tes yeux se figent un peu dans le vide.
Et quand ton pote te dit que ouai, c'est sûr que ça fait longtemps, tu fais semblant de rien. Et lui il croit que si tu souris, là tout de suite, c'est pour ça alors qu'en fait il y a une goutte de sueur qui perle à ton front.

dimanche 6 juin 2010

Les super-héros

Des fois, on passe pour un super-héros.
Il s'appellerait Super Dégonfle.
Et ouai.
Ils existe aussi, celui-là.
Il te sauve pas la vie, mais après l'avoir vu, tu te sentirais plus fort, en fait.

Prends un Dany ça ira mieux.

Aujourd'hui Franck à revu Eloïse.
Ce n'est pas au détour d'une ruelle sombre puisque le soleil de l'après-midi semblait vouloir squatter dans le ciel un bon moment encore. C'était chez elle. Pour lui rendre des affaires.
Vous l'auriez vu... en mode vite dégage danger. On aurait dit un petit animal.
Un petit animal avec de l'orgueil. Ouai, c'est bizarre mais c'était un peu ça. Et tu fais quoi dans ces cas-là? Tu la joue comme Beckham. Sauf que Frank au foot il s'y connaît que dalle alors il a plutôt essayé de la jouer autrement. Mais ça faisait footeux quand-même.
Tête haute mesdemoiselles... Et on avance le bassin s'il vous plaît.
Et un... et deux... et un... Et entrechat...!
Sauf que Franck n'a jamais fait de danse classique. Il sait pas faire grand chose. Alors il a juste gardé la tête bien droite. Et c'est pas parce qu'on essaie d'avoir de l'orgueil qu'on a pas les jambes qui trembles. Même qu'il se serait bien assis cinq minutes pour faire de la barre au sol histoire de travailler la souplesse de ses émotions.
Heureusement que la copine d'Eloïse était là pour dire salut à la place de Franck. Parce que quand on sait pas quoi dire des fois même salut on trouve que c'est intime.
Et puis tiens.
Et tiens, ça aussi.
Pourquoi t'es surpris Franck...? C'est là qu'elle habite et il t'a fallu monter plusieurs étages. T'es pas fait en sucre.
... Non parce que le sucre ça fond à l'humidité et là personne n'a fondu, je peux te le dire. Même s'il a fait super chaud et qu'on transpirait un peu.
Personne n'a fondu.
On est à l'aise. Sourire gêné. On balance un peu des épaules.
Et tiens...
Heureusement que sa copine était là parce que quand on est en position de parler alors qu'on a parlé mille fois, c'est bien de pas pouvoir recommencer parce que quelqu'un d'autre est dans la pièce.
Désolé pour la lessive.
T'inquiète.
Et Franck part comme un voleur. Ah ouai, et un "ciao" genre détendu pour la copine d'Eloïse.
Franck lui fait à elle un en revoir cool genre tout baigne. Et il a envie de sortir de la parce que ces escaliers, là c'est vraiment trop.
C'est épuisant d'avoir l'air cool.

Et dehors, le soleil lui dit qu'il est toujours là tu vois j'ai pas bougé. Par contre toi t'as chaud mon lapin qu'est-ce qui t'arrive ?
Dehors Franck trouve le rebord d'une vitrine où il va pouvoir fumer sa dernière clope. Il peut s'asseoir enfin.
Mais ça va, t'es pas en sucre, Franck.
Non, je viens de te le prouver je crois. Sauf que là je prendrais bien des court de danse. Et je me mettrais bien au foot.
T'as toujours trouvé ça guignol le foot...
Ouai, mais là tout de suite si ça peut faire de moi un homme, parce que là tu vois mec j'en suis à parler d'entre-chat comme les tapètes même que ça me dérange pas mais quand-même j'ai jamais kiffer de faire de la danse classique. Alors ça veut dire quoi?

Vous l'auriez vu le Franck, assis sur son rebord de vitrine. Pensant qu'il a encore à rendre à Eloïse quelques bouquins... Et entrain de se dire que la prochaine fois ça sera peut-être pas une copine qui sera chez elle.


samedi 5 juin 2010

Enfoncé dans la terre et y rester.

Non monsieur, je ne suis pas polyglotte.
D'ailleurs, essayez de me parler dans une autre langue, vous serez effaré par mon niveau de compréhension.
Cherchez à me faire passer n'importe quel message, vous me connaîtrez aveugle et sourd. Et idiot.
Oui monsieur. Idiot.
Vous me découvrirez une motivation que vous ignoriez juste pour essayer de traduire votre pensée.
Parlez une autre langue que la mienne et vous me découvrirez petit garçon. Perdu dans un bois obscure se recroquevillant sur lui-même en attendant qu'on vienne le chercher.

Vous pourrez aussi mesurer ma volonté alors que je me serais mis à essayer d'apprendre votre langue si vous me parlez avec elle. Mais je vous l'ai dis. Parlez-moi avec une langue que je ne comprends pas et vous me verrez idiot.

En revanche monsieur, parlez-moi de tout ce que vous désirez, sur le ton qui vous sied le mieux... Parlez moi avec un dialecte connu de vous seul. Parlez moi en mélangeant autant de langue que vous désirez, il vous suffira de me parler en me regardant dans les yeux et je comprendrais tout.
Parlez-moi en me laissant vous regarder et les mots que vous utilisez deviendront limpides. Quelque soit leur origine, leur nature, regardez moi dans les yeux et alors nous pourront nous comprendre. 

vendredi 4 juin 2010

Femme privée

"salut j'me présente je suis la vidéo cent soixante douze, tu sais celle qui met la main dans sa chatte même que tu kiff bien je sais pas pourquoi parce que je fait comme les autres.
Tu kiff mon mouvement de hanches? (hanche avec un "h" aspiré parce que c'est pas comme des anches de sax...)
Tu kiff sauf que là tu trouve ça glauque et ça t'amuse? 
T'aimes bien me voir galérer à recevoir une bite dans la bouche et faire genre j'aime ça...
- bah non, en fait. Pas du tout...
Alors tu vas m'effacer...??? même si je joue ma salope???
- t'as tout compris, connasse.
Mais t'aimes quand même bien faire le sagouin avec mon cul, tu te prends pour le mec qui me fourre jusqu'au trognon et ça te plaît, ça, hein...?"
Voilà, je suis la numéro 975588. Celle qui est plus bandante que les autres.
Enfin j'espère.
Parce que je fais plusse ma salope. Ouai, carrement plusse. Et même que je suis sur ton disque dur. Et même que tu m'as maté, là tout de suite...
Attends... ne fais pas ça... je peux t'exciter plus que ça....
Attends... j'ai besoin de ce blé... de ce que tu me donnes...
Nan, sans déconner... tu vas pas... attends ! je te fais une éjac que j'avale tout, j'te jure, et même qu'à la fin je te re-suce la bite pour te dire que j'en veux encore...!
Si on m'a claqué les fesses c'est pour toi mon loup...

Êtes-vous sûr de vouloir envoyer "975588" à la corbeille ?
Bah... oui.

T'es con, elle assure l'éjac faciale et tout...
Bah ouai, je sais, mais là, tout de suite, je sais pas. Ça me fait rien. Ch'ais pas. J'ai pas la pêche.
Ah?
Ouai.
 Bon.
Bah ouai. Bon, comme tu dis.
Alors on balance?
Ouai, vas-y, je t'ai dis.

C'est que... une vidéo, c'est une vidéo. Et c'est toujours plus con qu'une nana.
Ouai, c'est sûr.

Franck a faim. Mais en même temps pas trop.
Il a toujours pas de lait. Il se laisse aller en ce moment. Sauf pour le son. Là non. Faut pas déconner. Autant que la misère serve. Hein?
Ouai.
Je te l'avais dis. T'as beau faire... quand y a un truc qui passe pas... ça passe pas (Et arrête d'essayer de te masturber quand je te parle s'il te plaît. Je suis pas ta pute).


Ouai.

jeudi 3 juin 2010

je t'ai rien dis, d'accord?

... ce que j'écoute, là, dans mon casque ?... Ah, si tu savais. Trop puissant.
En vrai ça me retourne le bide. Comme si ça pouvait me donner la nausée tellement c'est fort. Trop puissant je te dis. Et c'est par vague. Des fois ça se calme pendant vingt minutes ou une heure et puis il suffit d'un rien pour que ça te remette dans un état de ouf.
Des fois aussi j'ai pas le casque sur les oreilles. Je l'ai autour du coup. Et dans la rue je me sens un peu mal. Alors je le remets. Si tu savais ce que j'écoute...
Je pourrais passer des heures à t'en parler que j'aurais pas fait le tour.
Des fois même je regarde mon lecteur mp3 pendant deux minutes. Et puis je remets toujours la même chose. C'est tellement dingue parce que des fois j'aimerais bien changer. Écouter tel ou tel album, mais non. C'est toujours le même son que j'écoute. C'est toujours ça qui me retourne le bide si bien que j'ai vraiment besoin de ça. De mon casque sur les oreilles.
Tu veux que je te dise, hein?
Si tu veux vraiment savoir ce que j'écoute tu peux être sûr que j'hésiterais avant de te répondre. Et si je te connais pas y a aucune chance que je te le donne pour que tu écoutes ce qu'il y a dedans. J'aurais peur que tu comprennes pas. Et j'aurais aussi un peu peur de passer pour un con.
Alors c'est pour ça que je te dis pas qu'il y a rien dans mon casque. Que mon mp3 est éteint, là. Et que ouai, quand je l'ai mis y avait pas de musique et que non je ne veux pas en mettre.
Non. Je l'ai mis éteint, alors tu vois maintenant pourquoi je te dis pas ce que j'écoute ?

Des fois même quand je l'enlève, j'ai peur que le silence ambiant trahisse mon subterfuge, alors quand je suis à côté de quelqu'un je fais semblant d'éteindre le baladeur. Juste pour pas avoir la haine si quelqu'un s'aperçoit que j'écoute rien en fait.
Depuis trois jours je mets mon casque et j'ai le bide retourné un peu.
Tu me diras, tu dois écouter de la musique de ouf, du coup c'est normal que dans ton ventre il se passe des trucs.
Non mais t'as pas compris. T'as mélanger la cause et l'effet.
C'est juste pour avoir la paix. C'est juste en attendant que ça passe et que j'ai le cran de parler à quelqu'un.

mercredi 2 juin 2010

L'Horloge qui retardait toujours d'une minute.





"... parce que tu comprends Amandine, ça va être difficile. Ô oui. Je vais te manquer viscéralement dans un premier temps. Et si je t'ai dis toutes ces choses c'est parce que je te respect et que je tiens à toi. Il faudra m'oublier. Tu rencontreras des hommes extraordinaires dans ta vie, j'en suis sûr et un jour tu trouveras notre histoire ridicule. Mais moi je ne t'oublierais jamais. Et jamais je ne considérerais que t'avoir connu était une erreur. Toi peut-être mais je comprends. Ce n'est pas grave. Je préfères que tu me détestes. Ça rendra les choses plus faciles pour toi. Même si je penses que tu es incapable de détester quelqu'un...
Dans un deuxième temps tu..."

Amandine quitte la lettre des yeux. Ses deux copines gloussent. Un jolie garçon vient d'entrer dans le bar. De ces mecs qui ont une gueule. Et Amandine elle aime les mecs qui ont une gueule. Franck?... Oui, Franck est gentil. Il est adorable, même. Elle fourre la lettre dans la poche de son jean. Elle a suivi le garçon du regard. Il s'est assis. Seul.
"Bon, les filles... en tant que célibataire, il faut me refaire une santé." Ses copines gloussent.

C'est une autre Amandine qui entre dans le bar. Celle qui lisait la lettre avait les épaules lourdes. Lourde d'ennui. De gêne. D'un léger cafard que l'on contient facilement et qui s'envole vite avec l'alcool. Il s'envole aussi très vite quand elle voit un beau garçon.
Lorsqu'on lit une lettre un peu désagréable, on ne fait pas attention au regard que l'on a. Un peu préoccupé mais surtout suggérant un manque total de facultés intellectuelles. Lorsqu'on lit un texte qui n'est pas réellement important, on a toujours l'air de s'ennuyer énormément. Et c'est un peu cela qu'était Amandine lorsqu'elle lisait cette lettre. C'est ce qu'elle était lorsque le jeune homme est passé devant elle. D'ailleurs, il ne l'a sûrement par vu à cause de ça. De son air malade. Parce que lorsqu'elle entre dans le bar, forte de sa poitrine qu'elle-même trouve très jolie et de son regard qui lui vaut un certain succès (ce que Franck ignore parfaitement, comme beaucoup d'autres choses) ce même jeune homme la regarde avec un air neuf.
Elle va commander une pinte puisque ce petit côté masculin qu'on les femmes qui boivent des pintes de bières lui va très bien et elle fait semblant d'hésiter un instant.
Alors, c'est d'une démarche nonchalante un brun lascive qu'elle se dirige, après ces deux seconde d'attente, à la table du jeune homme qui n'a pas manqué d'un coup de feindre l'indifférence.
"Excuse-moi, ça t'ennuie ?...
- hein...? non. Vas-y..."
Ses deux amies sont rester dehors comme de fidèles petites pimbêches pour observer leur amie faire son numéro.

Franck lui a écrit une lettre dans la journée, emporté par un élan de romantisme condamné. Une lettre qui porte d'ailleurs les stigmates d'un élan personnel. Il a rompu. Mais en homme droit qu'il est (il ne voudrait pas que l'on dise le contraire de lui) il a pris soin de tout lui expliquer dans la lettre et d'ajouter en un paragraphe des conseils pour qu'Amandine vive mieux leur séparation.
Et il a bien fait, Franck, de lui écrire cette lettre puisque même chiffonnée à présent à la fin d'une soirée bien arrosée dans un bar ça rendra bien service à Amandine lorsqu'elle la tendra au joli garçon pour qu'il lui laisse son numéro.

Franck cette même nuit s'endort sans avoir eu le coeur de manger. Trop triste. Et s'il s'endormira difficilement parce que ce n'est jamais facile de rompre, c'est avec un sentiment de noblesse, la conscience légère du devoir accompli. Après tout, il a écrit une lettre à Amandine pour lui rendre les choses plus faciles...

Connard.



C'est absurde...

De fuir la chose je n'avais pas de raison, si ce n'est rester vierge.
Il y a des gens qui ont peur de donner leur virginité. Vous le comprenez, ça...?

Moi pas.

Peut-être qu'en étant peureux on fini par fuir les choses de la vie comme un mort. Et on ne sait jamais à la fin quand c'est fini. Parce qu'on est mort. Tu comprends pas?
Moi non plus.

C'est comme une horloge qui avait toujours une minute de retard. On a toujours l'impression que quelque chose nous échappe.
Il faut être con quand-même pour toujours se réfugier dans l'incertitude. Et pourtant, un fois, j'ai rêvé que j'étais père de trois enfants et qu'on allait mourir. Et la seule chose qui me restait c'est de leur dire qu'on allait mourir. Et la seule chose qu'ils voulaient c'est mourir comme papa.
Plein d'amour. Et plein d'inéluctabilité.

Parce que dès fois on a pas la solution. Et on essaie juste de faire les choses ensemble. Même mourir.
C'était un rêve effroyable. avec un goût d'inéluctabilité. Et d'amour aussi.

C'est un rêve qui avait l'air vrai. Il y a six jours. Et qui m'a parlé beaucoup. On peut mourir avec amour.
C'est con, hein...? Non, pas quand on a des enfants...
Ah. C'est tout?