lundi 31 mai 2010

Mais quel mal me pris de m'éprendre de lui...

Ce sont ses épaules vaillantes qui me pèsent sur les yeux.
Son regard vif et certain qui m'a perdu entre ses bras. Sa virilité tient à sa conviction. Et de virilité il en possède plus que les autres, même si de temps à autre ses yeux se détournent parce qu'ils ont vu le doute.
Et il est plus beau encore.
Quel mal me pris de m'éprendre. Il suffit que ses mains se posent sur moi pour me sentir possédé par lui et alors je ne m'appartiens plus et c'est délicieux. Je n'ai plus de droit aucun sur moi parce que je sais qu'il saura me posséder complètement.
Je ne sais pas toujours qui je suis et pourtant, lui il le sait. Je ne sais pas de quoi je suis capable quand on fait l'amour, mais lui le sait. Et tout ce qu'il me demande je peux le faire. Parce qu'il le sait.
C'est ça que j'ai vu dans ses yeux dès qu'il s'est mis à me regarder. Il lui a suffit de se retourner pour m'avoir. Il m'a suffit d'une seconde pour devenir entièrement à lui. Je ne voulais pas parce que je savais mais il ne m'a pas laisser choisir. Il m'a regarder tu comprends. Que pouvais-je faire...

Il m'a dit de rester. Il m'a dit de venir. Il m'a dit de m'asseoir. Et il a terminé sa bière.
Il s'est tourné, a sourit, et a demander mon nom. Je lui ai répondu. Et j'ai ouvert la bouche pour lui parler. Et il m'a répondu que c'était dommage de s'en aller maintenant et il m'a dit qu'il écoutait si j'avais un truc que je voulais dire. Je lui ai répondu que non, qu'il avait bien fait parce que je ne voulais pas vraiment partir. Il m'a dit que lui non plus.

Ce sont ses épaules qui me parlent encore. Volontaires. Qui me jurent de me porter dès que je n'aurais pas la force de tenir debout. Ses yeux jurent de lire en moi lorsque je dors. Et ses mains me guidaient pour me laisser fermer les yeux. J'avais alors le goût de la liberté. Le goût a son odeur et je regarde le mur blanc de mon appartement en écrivant dessus son nom. Pour agrandir les murs de la pièce. Pour entendre la musique plus fort et sentir à nouveau les choses avec plus de vie.
Le temps qui a passé ne change rien à l'affaire. Je vois toujours son nom écris sur ce mur. Et la liberté a toujours le goût de sa bouche et la douceur de ses mains.

Et la force de ses épaules qui jure encore de me porter dès que je ne pourrais pas tenir debout.

dimanche 30 mai 2010

Un vol sans escale.

"- ... Mais pourquoi tu lui as dis de se barrer, alors...?
- Si c'est pour qu'elle reprenne ses billes c'est pas la peine.
- mais là elle voulait pas...
- Mais si. T'as rien compris. C'est juste qu'elle flippe de me les redemander. Alors moi je lui envoie à la gueule parce que je préfère lui foutre à la gueule plutôt qu'elle me les reprenne après me les avoir donner avec tout le miel qu'elle peut foutre dans son geste. C'est faux-cul de faire comme ça et j'aime pas le mensonge...
- Je crois pas qu'elle te les ait donné pour te les reprendre.
- Ah ouai ?!... Et tu crois quoi? Que tout les mecs qu'elle voit elle les voit juste parce qu'elle croit en leurs qualités intrinsèques ? Non, mec. Elle chasse. Même si elle dit que non, elle chasse, c'est clair..."

C'est la seule fille que Franck lui ait jamais connu. Pas étonnant d'ailleurs que ça tourne comme ça vu que c'est déjà étonnant qu'une nana ait accepter d'entrer dans l'intimité de Laurent.
Il est un peu taré pour certains, ce gars. Et c'est vrai qu'il est un peu taré. Mais il est à fleur de peau et Franck l'aime bien parce que même si ça manque de nuance et qu'il est pas très diplomate, Laurent à pour lui de dire des choses qui ont du sens pour lui. Franck ne se voit pas dire ces choses là parce qu'il ne les assumerait pas du tout, mais des fois au fond de lui il se dit qu'il voit exactement où Laurent veux en venir et qu'il pourrait agir de la même façon si vraiment...

"- Mais tu sais, mec, t'as aussi des défauts, hein...
- hé bah qu'elle me les dise mes défauts plutôt que qu'en profiter comme ça ! Ça me rend taré ce qu'elle fait, là, je te jure...
- Ouai mais qu'est-ce que tu vas faire maintenant?
- Bah qu'est-ce que tu crois qu'il me reste à faire?... Rien. Voilà, je lui ai rendu ses billes, et maintenant j'attends juste.
- T'attends quoi?
- Bah rien ! J'attends, quoi... c'est une expression. Je fais rien. J'ai tout fait, là.
- Peut-être qu'elle "chassait" pas, comme tu dis...
- Ouai mais tu sais quoi ?!... Ses billes elle va les reprendre de toute façon... Non mais regarde nous ! On est blindé de vices cachés ! Et elle qui fait semblant de rien voir... ça pu l'embrouille, moi je te le dis, mec. Ne pas voir tout les trucs que je veut dire à chaque fois que je lui en parle franchement, faut la voir à toujours esquiver le fond de ma question...
- Comme toi un peu...
- Putain mais mec...! (Franck balise un peu. Laurent ne lui a jamais fait de mal mais il semble tellement sur le point d'exploser quelques fois que Franck n'a jamais pu se résoudre à croire qu'il ne lui en ferait jamais...) Mais... mais moi mec quand je me cache des trucs c'est parce que c'est plus facile à vivre ! Je fais comme tout le monde ! Sauf que quand je me suis fait goaler hé ben je suis pas là entrain de dire "non.. pas du tout ma chérie... je vois pas ce que tu veux dire". Putain mais faut affronter, mec. Je suis pas entrain de te dire que ça n'existe pas, je te dis juste que pour continuer à jouer, la seule façon c'est de continuer à alimenter le débat. Si personne lâche une info béton, ça s'arrête...
- Bah ouai, mais peut-être que c'est toi qui devrais lâcher une info, mec. Peut-être que tu devrais lui dire que tu te trompe peut-être... pour lui donner une porte de sortie...
- Ouai mais si je fais ça, elle va sortir, c'est certain. Et voilà. Plus d'infos. La discussion s'arrête. Si je me plantais, l'info ça pourrait être que je me plante alors, et du coup on repart sur une autre partie. Complètement... Mais là, je le sens viscéralement, mec. Je suis pas con. Je vois très bien qu'il se passe quelque chose.
- Il se passe quoi?...
- Quand elle parle à son ex, son discourt avec moi c'est "il existe plus..". Et pourtant elle garde des contact avec lui... et faux voir les contacts... Laconique, mec. Une petite phrase de quelques mots, en passant. Rien de plus, et de temps en temps, juste. Mais chacune d'elle, c'est comme des regards qui durent une seconde et que t'oublie jamais. Ne me dis pas que c'est rien, ça.
Alors elle pourra dire que je suis taré, ouai, peut-être. Mais je suis pas con...
- C'est vrai que t'es un peu taré mon pote..."

Laurent se marre et ça rassure un peu Franck. Juste en surface parce qu'il sait très bien que Laurent est le genre de mec qui fait toujours deux choses en même temps. Il fait ce qu'il fait, d'un côté, et de l'autre... il réfléchi. Il fait toujours deux choses en même temps. Il fait ce qu'il fait et il réfléchi... et Franck se demande juste ce qu'il est entrain de faire, là, pendant qu'il se marre... Il entends de petits débris des son cerveau qui se détachent. Il voit au fond de son œil quelque chose s'en aller doucement et très loin.
Parce que Laurent il peut pas s'empêcher de faire deux choses en même temps.
Et là, il se marre avec son pote Franck.
Et à côté, il meurt.


Franck revient chez lui vers vingt-et-une heure.
Il a faim. Il est passé à l'épicerie pour prendre du lait et il a vu des madeleines.
Des madeleines dans un chocolat froid... Il n'a pas pu. Il les a acheté.
Dans son bol le chocolat continue à tourner grâce à l'élan imprimé par la cuillère. Et il voit les miettes de madeleines portées par le mouvement. Il pense aux doutes de Laurent, emportés par son tourbillon d'incertitudes.

J'ai fais un rêve, j'étais père de trois enfants et on allait mourir...

Je me réveille sans avoir la nausée. C'est agréable. Je croirais avoir bien dormi, presque. Pas assez mais bien. Et pourtant je suis nase et j'ai la gueule dans le cul.
Mais j'ai pas envie de vomir.

Je cherche mon paquet de clope et laisses-moi me concentrer. Derrière le beurre ou à côté de la boite à chaussures médicale. Ah, voilà. Tout ça pour pas me dire dès le matin qu'elle doit être entrain de rire avec un mec que je connais pas. Ou pire, une fille, une de ses fidèles copines inconnues qui suggère que non, vraiment tu sais pas avec qui elle va traîner. Et tu peux même pas te faire des idées.
Alors tu te fais des idées. Et moi je pense au mec qui la fait marrer mais pas comme on peut rire simplement parce qu'on ne veut plus se séduire. Non je veux parler de la rigolade de je te regarde un peu plus longtemps parce qu'il se passe un truc entre nous.
Et merde.
Ce sont des choses qui arrivent. On devrait pas tout raconter à l'autre parce que l'autre ça lui donne envie d'aller plus loin que le résumé du film. Et il brode...
C'est ce que je fais, là. Je brode. Sauf que c'est vachement réaliste et que je viens de me lever et que j'aurais bien pris, plutôt, un petit déjeuner au lieu de l'imaginer rire avec un mec dont je connais l'existence mais que j'ai jamais vu.
Quand elle me dit que non, je la crois. Le truc c'est que quand elle n'est pas là elle me dit pas que non.
Ma cigarette me dit de ne pas me lamenter tout de suite. Que j'ai le temps. Que je peux peut-être attendre d'être réveillé avant de commencer à parler avec mon cerveau.

J'ai plus de lait. Merde.

mercredi 26 mai 2010

j'avais une cigarette d'un précédent texte...

Elle fumait dans le cendrier alors que j'étais occupé à la tache. Et trop pressé de sentir ma bite s'agiter j'oublie qu'elle se consume.
J'aurais pu griller un paquet entier dans le cendar juste à les laisser là pendant que je m'excite... J'en aurais été flatté, un peu. Elle pourraient être les témoins de mes succès. Au lieu de ça, je peux finalement reprendre ma clope qui n'est pas terminée pour prendre les quelques lattes qui reste à tirer dessus.
C'est pour ça que j'ai eu envie de la balancer sans la finir.
Je vous donne celle-là en échange. Une clope toute neuve que je ne ferais pas l'affront de commencer...

mardi 25 mai 2010

L'escadron de la mort

J'ai l'impression de sentir le temps courir dans mes veines comme des insectes. Dans leur course frénétique je sens que de temps en temps il y en a un qui chute. Un super carambolage. Et puis les autres continuent et passent sur les morts et la course reprend. Je sens ça dans mes veines.

Je sens le temps qui court comme ça. Électrique. Et j'ai envie de bouger le bout de mes doigts pour lui dire que tu vois, tu sers à quelque chose, dans mes veines.
Mais je sais pas quoi faire dans mon ventre alors je me tortille quelques fois et c'est ridicule. J'ai l'air d'un déglingo même si j'explique aux gens. Et là c'est pire. Y en a qui veulent me péter la gueule parce que je parle à leur fille qui me regardait bizarrement.
Je voulais juste lui expliquer que je sais pas quoi faire et que j'ai des fourmis dans mon ventre.

A chaque fois que je vois un escadron d'insecte j'ai envie de les cogner tous et de leur crier que je sais pas pourquoi ils font ça dans mon ventre. Parce que dans mes doigts j'arrive à les contenir.
Alors je les écrase tous.
Et j'en laisse un s'en aller juste pour lui faire croire. Comme un nazi, sauf que là c'est moi le gentil et qu'il essaie juste de me faire réfléchir à ce que je vais faire lorsque j'approche ma main pour l'écraser.
Juste pour qu'il comprenne que pour moi non plus c'est pas drôle.
Juste parce que j'espère que ses derniers mots seront laissez-le les gars il en peut plus...

Mais personne ne parle. Ils courent juste.
Et dans mon ventre aussi.
Dans mes doigts des fois je les bouge pour pas sentir que le temps court mais je me tortille comme un déglingo.

jeudi 20 mai 2010

Franck est méchant

Les gens veulent qu'on réponde à leur place. Franck a fini par s'en amuser, non sans ironie: il joue à demander leur "carte de fidélité" aux gens qui passent à sa caisse, quand il travaille dans cette grande-surface. Des gens qui visiblement n'avaient pas envie de s'emmerder à la sortir.
A chaque fois, il suffit de la leur demander. Une question tout ce qu'il y a de plus ouverte. "Vous avez la carte de fidélité de votre magasin?". Il suffit de ça pour les voir commencer à trembler.
C'est là précisément à cet instant, après deux seconde de suspens que Franck ajoute avec un petit sourire malicieux pour lui-même: "non mais c'est comme vous voulez, hein..."

Le client est déjà perdu. Perdu juste par le simple fait parce qu'en plus de tout ça on lui donne le choix. Et Franck voit le mec clairement, à chaque fois, qui s'enferme dans la seule option qu'il a entrevue au départ: donner cette putain de carte qui lui met toute cette pression à chaque fois parce qu'il veut se cacher qu'il a trop peur de choisir. De choisir de pas la sortir.
"Ce caissier me l'a demander parce qu'il la veut... alors je vais lui donner mais ça m'emmerde parce que j'en ai rien a foutre...
-...Ouai, t'en a rien à foutre, mec. Mais tu flippes de me le dire, alors tu vas me la donner, je le sais."

Et voilà le client qui sort sa carte de fidélité du magasin avec une expression je-m'en-foutiste pour se donner du caractère.
Franck à chaque fois vit avec le client l'enfer qu'il doit vivre. La pression à chaque fois. Regardez. Quand vous êtes dans la queue du magasin. Regardez. Vous allez les voir bredouiller ces clients. Regardez.
Et Franck regarde ça à chaque fois. Non sans une pointe de satisfaction. Et de dégoût un peu aussi.

C'est la pause et Franck va casser la croûte. Du Cacolac à défaut d'un vrai goûter.
Et ça l'emmerde ces putains de pauses où il a même pas le temps de se poser cinq minutes.
Ça lui donne envie d'être méchant avec le prochain mec.

ou pas, mais il faut y aller.

...que c'est pas vraiment la peine d'insister. Qu'ils diront rien.
Ni elle, ni lui, ni aucun autre.
Mais là ça fait bien deux jours que j'ai pas petit-déjeuner et ça commence à faire dans le bide.
Sauf que c'est mon bide justement qui me donne pas envie de manger. J'ai fini mon lait hier soir. Les céréales attendent là entrain de ramollir même que des fois je les entends qu'elles chantent du Blues. Bientôt j'aurais oublié le goût du goûter. C'est peut-être déjà fait d'ailleurs à force de parler juste pour dire que j'ai pas trop faim.

Mais je suis déjà pas bien gros, et je mange déjà pas très bien, pas équilibré et tout alors si je me mets à sauter des repas là je vais finir mannequin pour Givenchy. Mannequin homme. Sauf que je serais tellement dans un piteux état qu'il suffira d'un coup de maquillage pour me faire changer de sexe à la demande.
Jusqu'au jour ou je serais tellement perdu dans mon identité que je me droguerais à l'héro pour me faire croire qu'en fait ça va plutôt bien.
Pour me faire croire que j'ai toujours ma bite. Ou ma chatte, je saurais déjà plus.

Pour baiser ça sera plus facile vu que je n'aurais qu'à me tenir à disposition. Et je comprendrais ce que ça veut vraiment dire que prendre son pied juste parce qu'on est un superbe pute.
Mon désir ça sera qu'on bande en me voyant. Parce que j'aurais que ça et du maquillage pour changer de sexe.
Mais ça m'empêchera pas de temps en temps de me dire que quand-même là je m'arrêterais bien quelque part.
Juste pour boire un verre d'eau. Entre deux pipes comme les PornoStar.
Et des fois j'aurais envie de céréales parce que ça fait longtemps, vraiment trop que j'en n'ai pas mangé mais j'en aurais toujours envie dans les moments où je peux pas en manger.
Et y aura personne pour m'aider vu que tout ceux qui sont là il sont ici pour tourner un film porno et ils m'attendent, d'ailleurs. Et ceux qui auraient pu m'aider ça fait longtemps qu'ils sont loin parce le maquillage c'est gras, et qu'à force d'en mettre pour changer de sexe, les gens n'arrivaient plus à te saisir, et tu t'éloignes doucement sans t'en rendre compte.
T'auras plus qu'à essayer de reprendre la

lundi 17 mai 2010

Rien de plus

alors voilà.
Je prends ma douche et ça m'emmerde.
Moi j'aurais bien encore gueulé quelques heures. Juste parce que des fois je sais pas quoi faire d'autre et que quand je gueule c'est à défaut une façon de garder le pont ouvert entre nous.

Il y a encore un jour j'étais prostré dans mon coin parce que je savais pas quoi dire. Encore.
Comme un petit garçon elle a dit.
Mignon apparemment.
Mais l'horloge tourne et je sais que si on ne s'engueule pas très vite ça voudra dire que c'est bel et bien mort. Parce qu'après la colère il y a la résignation.
Le truc c'est qu'on est à peu près passé par toutes les étapes déjà.
Là je comprends que c'est même plus la peine de gueuler parce qu'elle me sort que elle est prête maintenant.
... Prête à ce que ça soit terminé.
Merde.

Mais moi, quand je gueule, c'est pour garder contact.
Parce que je sais pas quoi dire d'autre.
Et là, tout de suite, on est bien. La rupture n'est pas encore consommé, alors on prend une pause méditative dans nos réflexions.
Alors je laisse allé.
Et je ferme ma gueule alors que quelqu'un de normal aurait depuis longtemps construit le discours de ces sentiments.
Moi je me tais. Parce que je vois pas la fin venir.
Je me suis toujours rendu compte une seconde trop tard de ce qui se passe.
Là j'ai un peu peur parce que je sais qu'il se passe un truc mais que je suis trop con pour m'en rendre compte.

Alors je ferme ma gueule. Je me dis que ouf j'aurais le temps un peu plus tard de dire vraiment les choses. Et que comme je suis pas pressé c'est pas la peine de gueuler pour exprimer quelque chose de sourd.

Ouai mais là elle se casse. Forte de la conscience que j'ai pas que c'est fini.
Et merde, j'ai pas tout dis. Et j'aurais voulu gueuler encore plus pour gardé contact, le temps d'arriver à jouer au jeu du je te parle sincèrement, tu vois.
J'ai pas eu le temps parce que des fois je suis un enfant c'est toi qui l'as dit, alors je me rends pas bien compte que le temps passe et que dès fois on le rattrape pas.

La porte se ferme après une accolade sincère mais je sais pas dans quel sens.
Elle a accepté, merde. Elle a réfléchi chez elle avant de venir alors que j'étais pas là pour lui gueuler dessus pour garder contact.
Et j'ai pas eu le temps de réfléchir à comment dire les trucs.

Et là je prends ma douche et ça m'emmerde parce que j'ai pas vraiment envie.
Et je sais toujours pas comment dire ces putains de trucs.

dimanche 16 mai 2010

Le dernier combat

-... tu comprends? C'est pas toi, c'est moi... c'est moi qui ais un un problème.
- Mais...

Un soupir de désarroi échappe a Élisabeth.
Élisabeth qui ne comprend pas.
Et alors qu'Antoine lui raconte la scène, Franck sait très bien d'où a pu venir le malaise qu'elle a ressenti.

Les plus grandes blessures ne résident pas dans la douleur mais dans l'incompréhension.
Et c'est cela qui se passe dans la tête d'Élisabeth alors qu'Antoine lui explique par A+B que c'est mieux pour elle s'ils rompent (Ô... lui souffrira aussi, oui, mais il pense à elle avant tout...).
Elle ne comprend pas. Non pas les phrases d'Antoine. Non pas les raisons à proprement parlé mais la sensation de vice caché dans la rhétorique de son très pochain ex qui lui explique grosso-modo qu'il l'aime mais qu'il doit partir.

Elle a bien essayer de comprendre. Et à la question de savoir s'il ne ressentait plus rien pour elle (ce qui est somme toute avec la trahison les deux motifs valables de rupture pour Elisabeth, ainsi que pour une bonne partie des gens en général) Antoine a affirmé que si. Il en a même fait plus. Il en a rajouté.
Elisabeth n'a pas été jusqu'à parlé d'Amour puisqu'Antoine l'a déjà gratifié d'une formidable théorie là-dessus.
Mais voilà, tout de même. Pour Élisabeth on ne rompt pas quand on éprouve des sentiments pour quelqu'un qui ne veut pas rompre non plus.

Antoine est comme cela. Il aime bien anoblir certains de ces élans.
La vérité c'est qu'il ne l'aime peut-être pas. Soit. Et il ne veut plus être avec elle, à cet instant.
Alors pourquoi ne pas le dire...
Pourquoi se lamenter parce qu'il ne sait pas pourquoi Élisabeth et lui ne peuvent pas être ensembles...
Pourquoi son air douloureux de victime. De jeune homme torturé qui porte le fardeaux de la conscience...
Parce que la vérité c'est qu'il tient trop au jeu de la séduction et du succès... Et qu'il veut encore séduire, Antoine. Il veut encore draguer dans les soirées. Il veut encore vivre les baises orgasmiques.
Ce doit être difficile de se dire que la seule raison pour laquelle on passe à côté d'une belle histoire, c'est qu'on veut encore s'amuser.
C'est cette vérité, qui n'a pas échappé à son inconscient, qu'Élisabeth a logé dans son ventre et qui ressort maintenant.
Toutes les raisons d'Antoine ne lui conviendront pas. Quelles qu'elles soient. Parce qu'aucune des raisons dont Antoine parlera ne sera la bonne.
Élisabeth serait la fille qui lui conviendrait, et c'est en ça qu'il souffre Antoine. Il souffre d'être trop accroché à des bonheurs éphémères. Mais surtout, il souffre d'être seul responsable de sa condition. Il souffre du courage qu'il n'a pas d'assumer ses choix.

Parce qu'il aurait bien voulu vivre quelque chose avec Élisabeth s'il n'y avait pas ce terrible fléau qui s'abattait sur lui.
C'est dur de se rendre compte qu'on est une victime de pacotille. C'est toujours un peu humiliant de se dire que nos démons mystérieux son une aubaine. Parce que lorsque l'on veut se déresponsabiliser on s'invente un Ennemi. Et on lui donne un nom. Et cet ennemi devient une grande cause contre laquelle on est seul à se battre.
C'est dur de se dire qu'en fin de compte, on est un imposteur. C'est moins noble. C'est moins beau. C'est moins torturé.
Bref, c'est moins fun.

Si Franck voit tout cela avec discernement, c'est parce qu'il connait Antoine. Il le connaît d'extérieur, comme un ami qui ne juge pas.
Sauf que là il pense à Élisabeth. Cette fille est courageuse. Il n'y a qu'à la regarder pour savoir qu'elle est ce qu'elle dit.

C'est bête pour Antoine. Il passe à côté de quelque chose. Mais il ne dit rien. Il sait qu'Antoine ne changera pas tant qu'il n'admettra qu'il a menti sur sa noblesse.
Tout ça pour ne pas être vu tel quel.

"J'ai faim, pas toi? On va le prendre ce petit dej'?
Ironiquement, Franck lui réponds en bon ami que c'est pour ça qu'il a accepter le rendez-vous.

vendredi 14 mai 2010

Allégorie peut-être un peu limite sur le Courage et la Defaite...




Franck
est dans sa chambre.
Il a douze ans.
Il est quatre heure et demi de l'après-midi. Le soleil est chaud dehors malgré l'herbe qui appelle à une sieste à l'ombre des arbres bienveillants.

Il est avec son meilleur ami de toute la vie (il ne prendra conscience que bien plus tard qu'il s'agit probablement de ce genre d'ami, même si, force est d'admettre qu'après ce jour leur amitié s'est estompée aussi vite qu'est venu l'appréhension de se revoir). Il sont assis sur le lit.
Franck voudrait bien jouer à la bagarre. Il ne joue pourtant jamais à la bagarre, mais là, c'est sans doute le caractère ludique évident du jeu, doublé d'une confiance en son partenaire qui le pousse malgré lui à entreprendre l'affrontement.

Ils se sont déjà battus, réellement. Pour un ballon que Franck s'était mis de côté et que Lionel s'était approprié par la suite grâce à une manœuvre honteuse. Ils savent qu'ils sont de la même force. Il savent qu'ils sont amis. Alors à aucun moment l'entreprise de Franck aurait dû poser un problème.
Mais voilà. Lionel a déjà remarqué des insectes morts, écrasés en haut du mur de la chambre et il n'aime pas les choses un peu sales. Ça le met probablement mal à l'aise et à cet âge il en faut peu pour déstabiliser un individu (Franck le verra de son point de vu dans cinq minutes).

Il lui saute dessus alors que Lionel espérait éviter l'affrontement. Il veut juste avoir la paix. Quelque chose ne tourne pas rond ici et il y a des insectes morts sur le haut du mur, c'est dégoûtant. Et je veux pas me battre. Pourquoi je suis obligé de me battre alors que je veux pas.
Lionel avait bien vu le regard de Franck devenir livide et vitreux comme les yeux des requins prêts à attaquer...
C'est sous de faux coups de points que Lionel demande à plusieurs reprises à Franck d'arrêter.

Franck qui a senti sa brusque montée de pouvoir veut tester son emprise sur son copain. Il arrêtera à la condition... à quelle condition... Et hop! le voilà qu'il reprend sa lutte (c'était une ruse pour savourer son pouvoir. Il n'y a aucune condition. Il ne compte pas s'arrêter).

C'est sous les coups en polystyrène de Franck que Lionel qui en a décidément assez de se voir imposer un jeux qu'il n'aime pas décide de conclure un marcher.
Lorsque Franck entend la proposition de Lionel il s'arrête net pour y réfléchir avec un air machiavélique.
- Arrête...! arrête et je te donne quelque chose...!

Ridicule? Non. Ça à marcher pour Lionel à plusieurs reprises dans d'autres circonstances.
Franck, en même temps qu'il pousse ce test-ci sent monter en lui un malaise.
Il se lève. Lionel est à ses pieds, sur le matelas posé à même le sol. L'image est une parfaite métaphore de la situation.
Franck, à la fois grisé par ce tout nouveau pouvoir et effrayé par les potentielles conclusions de son nouveau test réfléchi, honteusement à voix haute d'ailleurs. A voix haute pour mieux tester, pour mieux pousser, pour voir jusqu'où cette situation peut aller.
Il veut... hmmm...
Et Lionel qui ne se démonte pas va au devant de lui, le déroutant un peu plus. Je te donne mes ciseaux.
D'accord.
Tiens.
Franck affiche une expression qui dit "alors ils sont bien à moi ces ciseaux maintenant... je te les rendrais pas, on est d'accord?".
Et Lionel, le subtile Lionel, semble-t-il, ne se laisse pas démonté. Oui, ils sont à lui maintenant. Mais le voilà qui s'enfonce en même temps dans une espèce de demi silence, comme s'il était entrain de faire le chemin pour rentrer dans une caverne profonde où personne ne pourrait le débusquer. Même pas Franck.

Et c'est parce que l'expression de Lionel a changée et que Franck l'a vu, et qu'il a eu les conclusions de son test qu'il lâche prise. Lionel ne plaisantait pas. Et ça fait peur à Franck.
- Mais qu'est-ce que tu fous...? ça va pas la tête? Je vais pas te prendre tes ciseaux...?!
- Ben si, vas-y. Mais tu me tapes plus...
- Mais putain mais je rigolais. Tiens, je te les rends. Comment ça se fait que tu réagisses comme ça? Moi je rigole quand on se bat. On est copain, t'as pas à me donner un truc pour que j'arrête. Tu me dis juste...
-... Je t'ai déjà demander.
- Mais je rigolais, je pensais pas que c'était sérieux. C'est pas une façon de dire quelque chose. Tu peux pas donner quelque chose pour pas avoir d'ennuis. Si ça t'embête ce que je fais, dis-le moi.
- Mais je te l'ai dis... et t'arrête pas!
- Mais je vais pas te prendre tes ciseaux. Je faisais pas ça pour ça...

Lionel a ralenti sa marche vers la caverne qui le cachera. Franck n'a pas agit trop tard, s'il on peut dire. Mais Lionel est dans un état qu'il ne connaît pas. Qu'il n'a jamais vu. Comme si à la place des enfants qu'ils sont, Franck avait en face de lui un petit adulte, avec des problèmes d'adultes.
Franck sent que la situation lui échappe probablement.
Qui lui a appris à faire comme ça...?
Mais personne...! ça marche comme ça à l'école...

L'école de Lionel. Un collège publique typique avec les rebuts bagarreurs, le genre dont aucune école privé ne voudraient (et qu'elles se vantent de refuser).
Il y en a d'autres mieux fréquentés, mes son collège...
- Il faut pas faire comme ça... si tu fais comme ça, ils vont pas s'arrêter de te prendre des trucs. Tiens.
Lionel reprend les ciseaux: bah...! t'a d'autres solutions, toi...?
- Non.

La réalité a quelque chose qui laisse con Franck, des fois.
Et Lionel connait bien cette réalité.
Et Franck la refuse.
Sans vraiment savoir lequel des deux est le plus courageux.

Franck se sent stupide d'avoir plongé son copain dans un état que ce dernier connaît bien, de toute évidence. Il s'en veut d'avoir contribuer à faire venir ici, chez lui, ce jeux pervers du pouvoir.
Il en veut aussi un peu à Lionel de l'avoir laissé faire. Ils sont copains et si quelqu'un pouvait l'en empêcher en cet instant, c'est lui. Mais Lionel était déjà à ce moment là en pilote automatique. Et Franck n'a pas réagit assez tôt.

Et l'expérience de Lionel en la matière, et la volonté de Franck dans une autre ont suffit, juste avant d'aller prendre le goûter, à les envoyer définitivement dans deux univers aux lois très différentes.
L'inégalité du pouvoir a quelque chose d'effrayant. De si effrayant qu'on ne sait pas vraiment si on est dans le camps des vainqueurs ou des vaincus.
Le pain de Franck à un goût rance. Un goût qu'il a déjà connu il y a quelques années.

mercredi 12 mai 2010

Messa Da Requiem

Franck aimerait bien avoir la force de dire merci, quelque fois.
Dire merci à ses rêves. A toutes ces personnes qui malgré tout le mal qu'elles ont tenté de faire en leur qualité de cauchemars, ont passés du temps avec lui pour lui apprendre des choses.
Pour la plupart essentielles.
Doit-on en vouloir à quelqu'un qui ne possède pas la pédagogie adéquate à notre personnalité?
Non.
Le principale c'est l'intention.
C'est le principe sur lequel se repose Franck lorsqu'il a envie de dire merci à tous ces rêves qui ont passé tant de nuits avec lui.
Il a aussi rencontré beaucoup de personnes réelles.
En plein jour.
Des personnes qui lui ont dit des choses.

Et il a compris la Vie, et la Mort avec eux... Alors merci, sans doute.
Mais Franck sombre dans la crainte d'être trop excessif.
Peut-on réellement imputer à tout les autres les choses que l'on est...?

Qu'est-ce que Franck pourrait se venter d'avoir trouver tout seul?
La frontière est mince.
Ce que l'on est on ne l'est que grâce aux autres. Mais sans nous d'un autre côté, rien.
Rien du tout.
Franck pense à Alf.
Une série idiote symptomatique de la pseudo ouverture d'esprit Américaine.
C'est Alf, un extraterrestre à la con qui revient à la mémoire de Franck quand il pense au fait de demander pardon.

Tiens donc... pourquoi demander pardon?
Franck se demande d'où il sort cette extension de la gratitude.
Et pourtant elle lui paraît couler de source.
On dit merci et toujours pour Franck... toujours pardon en même temps.
Le vrai pardon. Pas le "escuse...".
Dire merci pour Franck c'est un peu l'autre façon d'être nu devant l'autre. La première étant de demander pardon.

Franck est assis à la table du jardin.
On est samedi après-midi et heureusement il n'y a personne pour s'occuper de lui.
Lorsqu'une personne voit une autre personne seule et assise, à ne rien faire, où qu'elle soit, dans la rue, sur un ban, dans un bar ou chez soi (encore plus chez soi) elle pense inéluctablement que cette dernière est pestiférée. Elle ira même, comme pour conjurer le sort de cette maladie (et malheureusement pour Franck) jusqu'à lui parler, même si elle s'en fout, juste pour s'assurer que le pestiféré est en fait normal.
Franck a remarqué cela assez tôt dans la vie. Chez lui. Alors qu'il était tranquillement entrain de réfléchir.
C'est pour cela qu'il est bien lorsqu'il n'y a personne pour s'occuper de lui et qu'il a du temps pour ne rien faire.
Il regarde le mur du jardin et se voit au pied du mur. Et il se dit que décidément, oui. La seul chose qu'il voudrait réellement faire in die illa tremenda , le jour de la Colère de Dieu, serait de dire merci.
C'est encore la seule chose qu'il lui a pris l'envie de faire il y a quelque temps et qu'il ne se sent pas la force de faire.
Et il sait bien, là, tout de suite, que c'est un sentiment vrai. Il sait que c'est un sentiment qui perdurera.

Il sait que plus tard dans la vie, quelque fois, il lui prendra encore cette envie émanant du fond de toute son expérience. Cette envie de dire merci.
Le Merci de je vous aime.
Merci. Il a lu un jour une citation de De Balzac. La reconnaissance est une dette que les enfants n'acceptent pas toujours à l'inventaire.
Franck sait cela de son père, sans doute.
Tout enfant sait un jour ou l'autre qu'il doit malgré tout quelque chose à ses parents.

Franck quelque fois le ressent à vif. Et pas que pour ses parents.



C
'est l'heure du goûter et Franck n'a pas le courage de rater son appétit.
Il va dans la cuisine. Plus de céréale.
Franck aime sa mère. Franck aime probablement sa petite sœur aussi. Heureux soit son frère qui n'est pas là pour plusieurs jours puisqu'il n'est pas responsable: il n'y a plus de céréales.
Franck pense en dedans, très loin, enfoui dans les draps de sa colère "quelle connasse" en parlant de sa mère qui n'a pas racheté de céréales. Et il pense à sa putain d'enfoirée de soeur qui les a peut-être finis.
Franck bois son chocolat chaud.
Pendant une seconde, il se demande comment dire merci... ou au moins, comment le penser plus souvent...

jeudi 6 mai 2010

La cigarette...

Tu devrais pas me chercher...
C'est ce qu'elle me dis du regard quand je commence à mettre un peu plus de force. D'ailleurs elle aime ça et pas qu'un peu. Et c'est pour ça qu'elle me regarde comme ça. Comme si elle se disait à elle-même enfin, il s'y met, je vais vraiment kiffer, là.
Mais non je m'y mets pas. J'essaie mais comme j'ai rien d'un vrai mec je me plante et je fais des trucs de gentil.
Je suis un mec gentil. Alors dès qu'il faut faire le méchant je devient pire qu'une tarlouze qui ferait débander n'importe quelle nana.
Au pieu je suis pas le dernier des con non plus mais quand il faut du splendide genre tu vas voir qui est le bonhomme ma donzelle alors là y a plus personne et je tiens pas la culotte pour un sous.
Elle aimerait bien ça elle. Elle aimerait bien que je fasse le bonhomme de temps en temps. Je le sais parce que je la connais. Parce qu'on se l'est dit. On s'est à peu près tout dit. Tout. Et je sais que dans ses moments là, elle veut pas un mari, elle veut un amant. Et un homme. Un homme qui la prenne.
Et je sais que c'est ce qu'elle veut quand c'est moi qui la baise. Je sais que secrètement elle espère un homme qui la prendra quand je serais endormi pour enfin kiffer le sexe comme je lui ai promis sans tenir ma promesse.

Et même si elle m'aime je sais bien que dans ces cas-là c'est pas l'amour qu'on cherche. C'est la pure baise. Alors je suis comme un con à ramoner avec ma petite bite pour faire genre que je donne alors que de toute façon ça sert à rien parce qu'elle est déjà loin dans sa tête à s'imaginer une armée de bites bien dures au bout desquelles il y a des mecs vraiment virils.
Moi je suis un amant doux et respectueux, je suis pas son fantasme.
Et son fantasme il existe, je le sais parce qu'on se dit tout. Tout.
C'était ouf même comme c'était bon de se sentir si dominé elle m'a dit. Alors du coup moi, à chaque fois que je lui fait l'amour je sais qu'elle pense à d'autres. Ceux qui viennent la baiser dans sa tête juste, avant de jouir.


J'ai pas trop faim, merci...
Et puis je dois y aller. Ouai il est tôt, mais bon.