mercredi 9 septembre 2009

L'amour à déraison... Que ma raison m'ignore : Eloïse

"Quand on ne baise pas, j'ai peur.
Quand ma bouche n'est pas sur sa peau, à caresser son corps dans le seul but de lui donner du plaisir, j'ai peur...
J'ai peur parce qu'elle ira chercher ailleurs le plaisir que je ne lui aurais pas donné.
J'ai peur de la fragilité de ce que je suis, de ce que nous sommes, ensemble. Ensemble, juste dans ces moments pendant lesquels mon désir peut se passer du reste.
Pas de poésie. Pas de séduction.
Le seul besoin que j'exprime est son corps, sa bouche et ses yeux, quand elle me regarde, moi qui la cherche du bout des doigts.
Ensemble, nous brillons de mille feux, et nos sexes ne sont qu'un.
Je deviens un être androgyne... bien à la fois mâle et femelle, alors que je me perds dans son sexe.
C'est comme ça quand on baise.
Quand on baise.
On ne fait pas l'amour, l'amour physique, ou bien elle lui donne ses lettres de noblesse.
Lorsque je la touche, j'ai le respect d'aller jusqu'à l'indécence.
Elle a toute mon attention, allant jusqu'à l'égoïsme...
Lorsqu'elle est dans mes bras je deviens égoïste pour elle. Pour qu'elle m'épuise, qu'elle me vide de toute énergie...
J'aimerais lui dicter mon exécution. Juste pour la satisfaire.

Pour être certain de l'avoir distraite.
Pour être certain de l'entendre demander Franck, la prochaine fois qu'elle voudra tuer un homme.

J'ai peur parce que jamais je ne me suis senti aussi bite. Et paradoxalement, jamais je ne me suis senti aussi entier. Plein de tout mon être.
Jamais je ne me suis senti me réduire à si peu. A un simple sexe. A un simple phallus.
Ce sexe en érection à l'origine de tant d'idée : machisme, féminisme - cet organe turgescent dont l'exhibition a séparé les Sexes...
Jamais, ici, en mon être, dans son corps, je ne l'ai senti aussi fédérateur. Fédérateur au delà des idées, des convictions et de toute discussion.
Quand on baise je veux aller au plus profond de son corps pour y chercher un peu de son âme qu'elle y a caché...

Et une fois ma bite ramollie par l'effort, exténuée et flétrie, une fois mon corps refroidi n'étant plus source de chaleur, je rentre dans mon jean, passe une chemise et fourre mes pied dans mes godasses...

Et lorsque je rentre, j'ai peur...
"

- Franck, mon poussin, tu as encore taché tes draps cette nuit. Qu'est-ce qui ne va pas? Maman s'inquiète, tu sais...

Franck tenta à nouveau ce matin-là de se cacher dans son bol de céréales.

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