vendredi 11 septembre 2009

Le rampant... : Ophélie

Il est beau.
Il est tellement beau...
Avec sa gueule. Une vrai gueule. Une gueule qui marque au fond de ma rétine son nom au fer fouge.
J'ai bien une légère douleur au niveau de l'amour propre, oui et pourtant son nom sonne déjà comme le nom d'un dieu païen.
À mon contact les gens ne vacillent pas.
À mon contact les gens ne se trouvent pas plus insignifiants, non.
Alors pourquoi lui?...

J'aurais voulu lui gagner ce droit à l'indifférence – ce droit que je suis sensé avoir.
Pourtant, même ceux qui prétendent posséder ce droit, lorsqu'ils me parlent de lui, de l'indifférence qu'il évoque en eux, ils m'en font part avec une distance respectueuse.

Ils parlent de cette indifférence à son égard avec circonspection.
Comme si leur courage n'allait pas au delà d'une limite mystérieuse – le respect intouchable qu'il inspire.

Lui on le suis.

Je l'ai bien regardé durant les quelques heures où je l'avais sous les yeux. Comme tout ceux présents, sans doute.
J'ai eu beau chercher des failles, qu'importe ce qu'elles étaient, les seules que je réussis à mettre en évidence ont été en moi, essayant de truffer de plomb quelqu'un pour la simple raison qu'il est plus brillant que moi.

Il est beau.
Il y en a qui ont de la présence.
Il y en a qui ont cette sorte de personnalité qui fond lentement sur vous comme le brouillard qui court le long du sol.
Il y en a que l'on n'ose même pas jalouser tant on aurait l'impression de trahir une couronne, un pays, le peuple lui-même.
Il y en a qui se sont rendus intouchables, oui.
Et pour ajouter à la légende, il semble que ce qu'ils sont, ces gens-là, il ne le doivent qu'à eux-même.

Comme il est beau, entier et intouchable sous tout les aspects, je n'ai d'autre choix que de l'apprécier – de loin, pour mimer ma propre et profonde dignité.
Je fais semblant également de ne pas l'admirer, ajoutant à ma superbe le rôle de l'indépendant (tout juste, éprouver de temps à autre une amitié naissante et fragile qui me permettra plus tard de cracher mon admiration).
En effet, il y a cette petite nana qui me plaît bien et qui traine dans son giron.
Si ce type peut lui faire oublier deux secondes que je suis une merde, je pourrais peut-être me la taper. Qui sait...

"Dis-moi, Franck, ta mère a trouvé des revues sous ton lit... Je lui ai dit que nous en parlerions tout les deux..."
Franck à soif. Il veut un grand verre de lait. Un très grand.

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