mercredi 10 août 2011

le couteau dans une main, suspendu au dessus du beurre

"Comment ça va mec?
-Tranquille..."

En vrai je suis un automate. Je ne l'avoue pas parce que la douleur serait trop grande. Je ne dois pas perdre mon calme. Respire. Respire. Respire doucement. Et ne pense pas.
Je suis l'ombre de moi-même et lorsque je vois les films parfois j'ai peur parce que j'ai l'impression de me rendre compte que ça y est, je suis entrain de devenir fou - est-ce possible? - parce que je m'imagine moi dans la situation du personnage principal. Et l'amour qu'il croyait perdu à jamais revint comme par magie. Une magie si inattendu qu'il n'en cru pas ses yeux. Cette joie éprouvée, il l'avait espérée si intensément, du plus profond de son être, ce bonheur lui avait arraché les boyaux tant de fois à chaque réveil; son amour, il l'avait tant et tant de fois imaginé qu'il eut peur de se laisser aller. Peur de se tromper à nouveau, peur de se réveiller à nouveau au milieu du rien, comme il s'est réveillé déjà tant de fois. Alors il ne crois pas ce qu'il est entrain de vivre. Il ne crois pas que ça arrive. Alors il ne crois pas ce qui semblait être la réalité. Et alors que son corps lui tient le discours du réel, il sent sa tête fuir dans autre chose. Il se sent devenir fou. Fou d'un amour étouffé trop loin, trop intensément. Un amour qu'il ne peut plus laisser sortir.

J'ai rêvé de belles fins pendant de nombreuses nuits. J'en ai rêvé. Je me suis rincé la gorge à un alcool quelconque au petit matin parce que non, je viens de rêver. Plusieurs fois j'ai ouvert l'oeil au fond de mon lit, avec regret.
Regretter de se réveiller. Et boire une lampée pour faire passer ça.

En imaginant la fin de ce beau scénario je me rends compte parfois que je suis plus perdu que je l'ai cru au début.
Ça m'est arrivé, sans faire attention, de me répéter à moi-même "Mais qu'est-ce qu'il m'arrive?... qu'est-ce qu'il m'arrive?... Quand est-ce que ça va s'arrêter?...".

J'ai l'impression parfois que je serais capable de ne pas croire la réalité si elle se présentait sous mes yeux aujourd'hui, peut-être...si ce film se finissait bien.

Je me revois me dire que je perds la tête.
Je perds la tête.
Parfois je me revois m'être dit ça en boucle. Ce n'est pourtant que quand on perd la tête qu'on se dit ce genre de chose.

Comment en suis-je arrivé là?
C'est à peine croyable.

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