jeudi 8 juillet 2010

Minuit sonne...

Et c'est dans une rue presque vide, chauffée par les pierres brûlantes qui ont pris le soleil toute la journée qui rendent l'aire irrespirable que Franck reste debout devant une vitrine, le corps tout entier attentif à ce qui se déroule à l'intérieur.
Je pourrait être sa conscience à cet instant, j'en suis presque sûr, parce qu'à son regard je devine malgré la fascination qu'on peut y lire qu'il aimerais bien être dix mètres plus loin. Là où je suis moi, d'où on ne voit rien. Le regard immobile boit chaque mouvement des lèvres qui lui racontent la scène qu'il voit.
Je l'appelle. Il ne m'entend pas. Je n'existe plus.
Franck voit une jeune femme travailler... la sensualité des corps, avec un beau jeune homme, dans un bar aux lumière éteintes. Les lumières de la rue pénètrent dans l'endroit par de multiples chemins détournés pour voir, elles aussi, ce qui se trame à l'intérieur.
À l'intérieur. Quelque chose que Franck n'avait jamais vu. D'aussi loin. Une bouche qui va chercher sur le torse d'un homme la saveur du désir. Et cet homme qui aurait pu être Franck se délecte simplement du spectacle. Ce sont les yeux fermés de cette femme qui crient que non, c'est évidemment bien plus qu'un exercice . C'est... bien plus... c'est... un bonheur.
Et Franck reste là, interdit, pour une raison qui lui échappe encore, à cet instant. Un mauvais goût dans la gorge est pourtant là en même temps qu'il profite de cette scène sublime. Alors qu'il regarde cette langue largement humide et désireuse descendre vers le nombril, il regarde le mouvement des mains. L'homme est en alerte mais il ne fait rien, expérimenté qu'il est, il a décidé que non, ses mains ne gâcheraient pas le ballet pour le moment. Il regarde juste puisque c'est de toute évidence le rôle qui lui est attribué maintenant.
Il sent les mains de cette femmes remonter sur ses flans. L'une d'elles revenant sur son torse.
Franck est jaloux. Comme le serait tout homme, peut-être.

J'essaie de l'appeler...
Je le vois dans une espèce de torpeur, il ne m'entends pas. Alors je lui cris d'une voix qui sent le mauvais vin Roméo ! Roméo, viens ! Sors de ta stupeur !...
Et j'ignorais la portée de mon pouvoir puisque d'un coup Franck baisse les yeux. Comme s'il avait été pris en faute. Il a l'air d'avoir honte de lui.
Il tourne les talons et me rejoins.
On marche lentement et il regarde la route.
« C'était Amandine... je suis resté trop longtemps. Je l'ai reconnu... »

Amandine. Cette fille. Encore...
Je ne sais pas très bien où s'est trouvé Franck pendant tout le chemin du retour.

Pris en faute.

5 commentaires:

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  4. franck. cet étrange lapin ?

    ha.
    le délire schizophrénique est à la mode.
    cette phrase a un air hautain et dédaigneux, typique de la critique française tiens.

    bon assez !

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  5. @Pop , arrête de me harceler, sinon j'appelle la police. Tu es prévenue...
    (En plus je suis pas un vrai lapin...)

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