dimanche 12 décembre 2010

Autel California

Il m'est arrivé une fois de parler de mariage. Ce ne fut pas à la fin d'un bon repas en tête à tête, les yeux dans les yeux, parce qu'on est trop bien et qu'on voudrait que ça dure toujours. Parce qu'on se voit avec trois enfants et un chien et qu'on s'imagine montrer la photo de nos enfants à tout ceux qui s'en branleraient d'ailleurs au plus haut point. Ce ne fut pas parce qu'on était sûr à présent, parce qu'on se connait depuis longtemps et que maintenant, plus rien ne pourrait défier nos liens. Non. Justement. Ce que nous étions était entrain de mourir.
C'était pour s'enchainer l'un à l'autre. Pour mourir vite fait, bien fait. Parce qu'on sentait qu'on était entrain de se tuer et que peut-être que tant qu'à faire, autant mourir tout les deux. Parce que c'est ce qui nous restait.
Ce que nous étions était entrain de disparaître et peut-être que là, tout de suite, on voulait disparaître ensemble. Fort du lien indestructible des formulaires indélébiles de l'administration française et du poids culturel de la religion et de sa belle robe blanche avec l'orgue qui joue une musique superbe.

Ça puait le sauvetage de dernier recourt.

C'est pourtant ce soir là que je me suis réconcilié définitivement avec l'idée du mariage.

5 commentaires:

  1. Toi, tu m'as l'air tout à fait prêt pour devenir père !

    (c'était le trait de cynisme décomplexé du lundi) (pardon...)

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  2. ai acheté une oeuvre dont j'ai demandé à l'artiste de virer la petite figurine de mariés. puis je me suis fiée à son impulsion et ça, c'est peut-être se réconcilier (bon, il y a aussi beaucoup de fioles de sang, dans l'oeuvre)

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  3. @Sam Lowry: Puisqu'il en est question, je pense que je ne ferais pas un si mauvais père.

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  4. @Ema: Un mariage, du sang, de l'art... qui a dit que le romantisme était mort...?

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