lundi 6 décembre 2010

Princesse Franck

Bien sûr que ces bon quand tu te perds quelques seconde au creux de ta bite qui expire son dernier souffle. Et les instants d'avants aussi sont délicieux. Même que ça pourrait durer très, très longtemps que tu ne trouverais rien à redire sur le sens de ta vie (joie des hormones). Bien sûr aussi que je trouve ça délicieux cette sensation de sentir le monde entre mes mains quand par hasard, n'importe où, à une soirée, dans le métro ou même chez moi, je me sens entièrement possesseur de moi. De moi. De mon pouvoir, en entier. De mes choix, lorsqu'à cet instant très exactement, je pourrais les assumer entièrement. C'est l'ivresse que d'avoir sa vie toute entière entre ses mains et de pouvoir la regarder sans être ratatinée par la frousse. On l'oublie souvent mais il y a l'exacte opposé de la dépression. Et dit comme ça, ça paraît logique. Et je ne parle pas de drogues.
Parfois, on se sent surpuissant. Et cette euphorie peut durer quelques jours. On dira pour toi que c'est temps mieux, alors. À cet instant, oui, c'est formidable.
Et de la même façon que tu fumes un pétard pour accompagner la descente de champi, quand tu sens cette immense pouvoir que tu as eu quelques instants te filer entre les doigts, tu peux prendre une clope, juste parce que t'es pas en rade de ça, déjà, et tu peux l'allumer. Et la première latte que tu ingère est énorme. Parce que tu veux un dernier shoot.

Quand l'euphorie est belle et bien partie tu attends de terminer ta clope pour te reposer la question (histoire de pas gâcher les dernières lattes de plaisir) et après ça tu constates. Tu ne retombes pas de l'autre côté. Là où tu aurais convoité la solidité du mur ou celle de ton crâne. Tu n'en es réellement plus là. C'est rassurant. Tu n'es plus le maitre du monde, mais tu ne te mets pas à pleurer. Un pincement que tu connais bien qui mettra longtemps à partir est revenu depuis cinq minutes et pour le reste, ta vie va suivre son cours.
Le pincement? C'est parce que je suis une princesse. Mais il semble que personne ne l'ai remarqué. Et que quand je vois un film asiatique de merde où le héros est avec cette nénette sur le bord du fleuve devant un beau couché de soleil, je me moque de leur gueule, un peu cynique parce que je suis pas naïf et que je connais la vie tu vois, et que je suis rock'n roll et tout ça, même que moi j'ai tout un tas d'opinions sur la futilité de leur rapports à ce mec et cette nana. Je me dit qu'il y a quelque chose de très immature dans cette vision idyllique de l'amour.
Oui. N'empêche que ça doit être bien. Et que parfois je me souviens qu'avant j'aimais bien ça, être naïf et immature. Et que eux, ma fois, ils ont quand-même l'air pas mal heureux tu vois.
Alors à ce moment là je remonte la tête au fond de moi. Menton haut, épaule descendues sans toucher le dossier de ma chaise. Et j'attends que le prince charmant arrive pour m'amener sur un beau destrier mais j'ai rien d'un pédé mec. T'as pas compris. C'est juste qu'il n'y a pas de schéma correspondant pour les mec. Parce qu'aucune femme va venir nous délivrer de notre tour d'ivoire, à nous. Aucune femme va venir sur son cheval, le regard fort et volontaire, et aucune femme ne bravera les dragons pour nous. Ça n'existe pas dans les contes de fée.
Alors j'attends moi aussi le prince charmant. J'en suis là.
Tu trouves ça drôle?
Bah vas-y. Ris.

2 commentaires:

  1. sauf que des fois une princesse, un peu solitaire, essaie maladroitement de monter sur son cheval blanc pour aller voir un prince,et qu'elle se ramasse franchement la gueule dans les douves du château, car il préfère ne pas se réveiller, et ne pas ouvrir les yeux. Normal, mieux vaut rester dans ses rêves, enfermé dans sa tour d'ivoire, c'est vachement plus facile...ou pas...

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  2. Tout le paradoxe des contes de fée.
    Mais, agir avec maladresse, c'est ça qui rend cet acte vraiment héroïque. Et ça ne paie pas toujours. C'est vrai. C'est dommage peut-être.

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