jeudi 2 juin 2011

Comme une banale raison retrouvée

Il y a des mots qu'on nous prend et qu'on ne récupère jamais. Comme certains DVD's. Il y a des films que je n'ai jamais récupéré.

Pour le redoublement de ma classe de 3ème j'ai changé de collège. Changé de cercle d'amis. Des blaireaux les nouveaux. Un collège publique. Ils travaillaient tous très bien. Ils étaient impressionnés par l'incroyable pouvoir irrévérencieux de mon cartable troué dans les coins et les professeurs ont vite vu en moi la tête pensante d'un groupuscule extrémiste charger de renverser le pouvoir en place après que j'ai lancé ma première vanne en cours d'Histoire. Un groupuscule heureusement pour eux composé d'une seule personne. Moi.
Ils l'ont échappé belle après mon départ.

Mais voilà.
Là-bas il y avait Chantal.
Tu souris, je le vois. Un nom de merde. Je sais.
Mais je te l'ai dis. Il y a des mots qu'on nous prend et qu'on ne récupère jamais.
Chantal pour moi aujourd'hui c'est une ravissante adolescente plus belle que le jour et la nuit réunis.

Ça fait boulangère, hein? Chantal.
Je sais. Je l'ai pensé aussi. Et puis un jour ce nom a fait chauffer mon ventre et ses regards ont commencé à me brûler la peau.
Elle était trop bien pour moi Chantal. Elle connaissait les bad boys du collège, elle était à l'aise avec eux et avec moi. La sur-meuf. Mais tu sais pas. Tu l'as pas vu et c'est pour ça que tu penses à une boulangère quand moi ce nom me réchauffe. Encore un peu aujourd'hui.
Il y a des mots qu'on nous prend et qu'on ne récupère jamais.

"Je t'aime" a longtemps été un mystère pour moi. Un truc insondable. Et comme je suis frileux j'ai toujours gardé ce truc bien caché depuis mon adolescence au fond derrière mes yeux. Comme le gros de la classe qui cache ses larmes derrière des blagues lourdingues en attendant des jours plus cléments.
Et puis une Indiana Jones des temps modernes qui connaissait l'archéologie viscérale sur le bout de ses doigts a cherché dans les reliques de ma petite enfance les raisons de ma timidité et en a sorti ma grosse virilité. J'ai pris la confiance. Et quand tu prends la confiance tu te lâche et t'oublie de mettre ta ceinture. Je t'aime.

Aujourd'hui, quand j'ai envie de le dire pendant l'amour, dans ces moments où le corps semble réussir à te prouver la supériorité de la matière sur l'esprit et que je suis perdu dans celui d'une femme, aujourd'hui quand j'ai envie de lui dire mon plaisir par un je t'aime plein de sueur à l'odeur de sexe parce que je me perd entre ses cuisses qui me serrent amoureusement, je sens un pincement gênant au fond de la poitrine. Comme si on me la mettait bien profond dans le cul pour me faire une mauvaise blague.
Je me tais, donc...

5 commentaires:

  1. Il y a en toi un chevalier qui a pose son armure devant une belle, un chevalier est preux et son allegeance il ne la reprend pas ... peut etre restes tu fidele a ce chevalier qui est en toi ... et voila ton recit a fait courir mon imaginaire, je suis indecrotable et j'ai toujours quinze ans meme si c'est de la dislexie.

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  2. Ben en fait, ça me donne envie de faire un commentaire sensuel qui sent bon l'amour moite et collant. Mais j'aime pas trop enlever mes habits devant tout le monde... j'en suis au début de ton blog, je viens de tomber dessus. Ça claque bien.

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  3. @mathilde
    Bon... alors j'attends un peu avant d'allumer les bougies parfumées...
    Et merci...:)

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  4. Un collège publiC !

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