vendredi 9 septembre 2011

Parfois je jurerais l'entendre chanter au loin Le Fantôme de l'Opéra...

PsychoMouse file rapidement aux bruits du clavier. PsychoMouse c'est la souris qui vient chez moi depuis plus d'un ans. Elle faisait peur à Éloïse. Je lui ai caché son existence pour la voir dormir quand-même chez moi.
Depuis plus d'un an elle s'incruste.
Parfois même je l'ai présenté tout à fait officieusement à mes invités. Comme on présente respectueusement un grand artiste qui fuit la foule médiocre alors qu'il traverse discrètement le salon pour fuir dans son atelier.
Rebecca, je te présente PsychoMouse.
PsychoMouse, Re... plus de PsychoMouse.


Aujourd'hui elle est un peu comme le fil d'Ariane Un fil d'Ariane en gruyère.
Juste un fil. Ce genre de fil qu'on ne se met pas à détester après une période, ou qu'on a pas envie de couper pour avancer dans la vie. Un fil indépendant de notre volonté qui est toujours là.
Couper ce fil? C'est qu'une souris merde. Ça voudrait rien dire. Ne sois pas ridicule.

On s'est observé plusieurs minutes sans bouger l'un l'autre il y a quelques jours alors que je venais de l'interrompre dans le mangeage d'un fil de gruyère râpé. Je ne voulais pas la faire fuir. Donc j'ai pas bougé. Et elle n'a pas bougé non plus. Ses petits yeux noirs tournés vers moi, essayant de percer la carapace de mon camouflage d'immobilité, plongeant au fond de mes yeux pour jauger de la dangerosité de ma personne.
Aucun.
Mouvement..

Une minute...
Une autre...
Durant la troisième minute je commence à percevoir la réelle nature tout à fait humaine de PsychoMouse. Je sais ce qu'elle fait. Elle m'observe.
Pendant toute la quatrième minute je commence à croire que la fourbe tente en réalité de me psychanalyser. Elle veut percer les secrets de mon âme. Elle semble me dire sans se cacher oui, je suis une souris... et maintenant, Franck, on sait toi et moi que je ne suis pas conne. Alors méfies-toi. Je ne suis pas comme celles que tu as déjà connu.
Normalement, les souris se cachent pour frimer. La plupart d'entre nous ne peuvent d'ailleurs prétendre avoir déjà vu crâner une souris. Elles sont pudiques.
Mais elle... Elle, pendant les cinq minutes qu'a duré notre duel psychologique, elle m'a très clairement fait comprendre qu'elle avait une très haute estime d'elle-même. Comment? En finissant très simplement par se retourner avec dédain pour continuer à manger son bout de fromage. Je me suis un instant trouvé moi, dans la position du ridicule. Celui qui vient de perdre la face.

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