dimanche 28 novembre 2010

Situation fragile qui pourrait tendre par mégarde à une réaction en chaine de fusion nucléaire totalement incontrolable

Franck senti un diablotin en sucre d'orge se dissimuler derrière son regard...

Franck se sentait fatigué. Dans un état d'esprit un peu particulier, comme celui qui t'incite à ne pas sortir de ton lit pour continuer à glander. Il est d'ailleurs un peu mou parce qu'il n'est pas encore tout à fait réveillé. Mais puisqu'il est là maintenant, il va se resservir un verre, même si en vrai il rentrerait bien chez lui. En fait il pourrait tout à fait rentrer. Rien ne l'oblige à rester. Mais lorsque Franck se déplace dans une soirée alors qu'il avait prévu de passer une journée entière à se lamenter en vidant le fond d'une bouteille d'alcool de mauvaise qualité, ce n'est pas pour quitter la soirée à une heure raisonnable.
Pourtant il y a du bruit et plein de gens... Alors pourquoi reste-t-il?

Il attend.
Il attend qu'il se passe quelque chose. Pas n'importe quoi, quelque chose de bien particulier. Parce qu'il connait l'état dans lequel il est à cet instant et il sait que ça va arriver. Dans ces moments où il aurait préféré rester dans le duvet, il est conscient de ne pas être dans de bonnes dispositions pour mettre l'ambiance. Pas assez de good vib dans son karma, ou un truc comme ça. Alors quand il est de sortie quand-même, entrainé un peu par quelques amis bien intentionnés, c'est bien caché au fond de ses tripes qu'il prends avec lui juste avant de partir de chez lui sa queue fourchue et ses cornes rouges.
Et c'est ça qu'il attendait.

Au rythme des pulsations de la musique électronique, Franck sent sa tête tourner... au fond de sa tête, comme pris dans le tourbillon très lent d'une spirale qui ferait des cercles de plus en plus grands. Et à mesure que les verres contenant devers boissons se suicident entre ses lèvres, Franck sent aussi quelque chose venant de ses tripes remonter jusque derrière ses yeux. L'alcool et l'ivresse. Mais pas que.
Quelque chose de comparable à un bien être chaotique et profond qui éveillerait fidèlement en lui une crainte intangible. Un bien être un peu effrayant, comme si Franck avait en sa possession le pouvoir magnifique de s'imposer la paix de l'esprit sous la menace de quelque chose de bien pire.
Un remède pire que le mal, voilà ce qui vient de venir: le diablotin en sucre d'orge que Franck sent se dissimuler derrière son regard.
Assis dans un coin de la pièce, il n'est plus du tout fatigué. Il sourit dans le vide et se met à chantonner pour lui-même guidé par une euphorie singulière "...coucou hibou, coucou hibou, coucou hibou coucou...". Il se redresse et à la fille qui est assise à côté de lui, celle-là même qui l'a fait boire pour qu'il s'amuse, il dit que ça y est. Qu'il se sent bien.
"… Dans la forêt lointaine, on entend le coucou..."
Coucou hibou.

Ses amis à présents vont y aller. Il est tard et ils sont fatigués. Lui va rester un peu. Il se sent bien. Il a scanner la pièce et a prévu de finir la soirée. On lui dit alors de bien en profiter, après quoi il répond par un "ça va très bien aller" un peu ambigüe.
… Du haut de son grand chêne, il répond au hibou...
Franck se lève. Balaie la pièce d'un regard lent. Il s'approche d'une jeune femme qu'il trouve attirante pour entamer la conversation.

1 commentaire:

  1. "J'oublie mon amour propre en concubinage
    Avec vous je le promets
    Je serai sale comme une image
    Mes goûts sont trop simples
    Je prends ce qu'il y a de mieux
    Tout le monde sait qu'un homme
    Perverti en vaut deux.

    Capable du meilleur comme du pire
    Mais pour le pire je suis le meilleur
    "

    http://www.youtube.com/watch?v=kXggNE1MfvY

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