mercredi 20 octobre 2010

La javanaise couleur café

« Tu veux un café...? »

Le café n'est pas bon. Objectivement, il a le goût de flotte... mais dans cette nouvelle cafetière, il fait moins de bruit... et elle le prépare avec sa façon. Et elle l'a regardé avec un telle sourire quand elle lui a fait remarqué que t'as vu...? ça fait aucun bruit quand-même...
Alors oui. Bien sûr. Franck prendra son petit café. Juste parce que c'est elle qui le fait. Juste parce que c'est un moment en plus qui ne coûte rien.
C'est stupide. C'est immature de s'accrocher à des détails de ce genre. Et plus jamais Franck ne le fera. C'est certain. Parce que tu comprends, on ne fait pas une vie au travers des détails si instables...
Mais c'était bien quand-même.

On pourrait s'acharner sur la qualité du café... Franck lui-même qui n'a aucune expérience en matière de cafetière éléctrique a pensé plusieurs fois à mille façon de faire un café meilleur, surement. Mais peut-être qu'elle ne l'aimerait pas comme ça, et de toute façon, il est trop fatigué pour dire quoi que ce soit.
Alors comme c'est son moment à elle, et comme c'est sa fatigue à lui aussi, il pense au sketch de ce comique qui rêve de tuer sa femme mais qui ne le fait pas juste pour ne pas voir la photo de cette dernière en première page de la rubrique Faits Divers de son quotidien préféré lorsqu'il prend son café crème à la terrasse de chez Lulu (son moment qui lui permet de tenir dans la vie...).
Alors Franck lui laisse son moment à elle... et Franck lui laisse sa fatigue à lui quand elle lui prépare tout entier son petit café. Savamment dosé parce qu'elle a l'habitude maintenant.

Et juste ça... juste qu'elle lui prépare sa dose à lui... c'est tellement bon qu'il ne changerait ça pour rien.

Un café peut être tellement bon des fois.
La marque?
Laisse, mec. On s'en fout.

2 commentaires:

  1. Mais comment Franck a t'il pu s'enticher d'une femme qui fait du mauvais café ?

    (sa mère ne lui a donc rien appris ?)

    Il n'aurait jamais du se trouver dans une telle situation. A aimer du café à cause de la personne (alors que la vie imposerait logiquement que ce soit l'inverse)

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  2. Voilà donc l'origine du mal... à faire les choses à l'envers, pas étonnant que ça se marave la gueule. :)
    Blague à part, la question de fond est intéressante.
    Un café, s'il n'est pas à notre goût, il n'est pas à notre goût. Je ne vois pas ce que j'ai compliqué là dedans.

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