mardi 14 septembre 2010

Franck voudrait hurler atroce connasse.

Comment est-ce qu'elle ose se pointer là, encore, après ce qu'elle m'a fait ? Comment est-ce possible...?
Et puis, pour se donner de la contenance, elle, mime le mépris, voir une certaine colère à mon égard depuis. À chaque fois qu'elle me voit. Comme si j'étais, moi, responsable de ce qu'elle a fait.
Quand on fait un jour, sans l'avoir prémédité, quelque chose que l'on trouve terrible, c'est toujours dur de vivre avec. On préfère l'ignorer, souvent, et on se met à vivre dans le déni. Ou bien, quelques fois encore, on rend quelqu'un d'autre responsable de notre atrocité. Classique. Pour vivre avec.
Mais là c'est fort. Quand elle passe chez moi, elle fait la distante, alors qu'avant c'était sourire de miel et regards appuyés. Elle joue l'hautaine, même, un peu. Les gens qui font des crasses qu'ils n'assument pas font souvent ça: ils font comme s'ils ne t'en avaient pas vraiment faite une sous le tout nouveau prétexte qu'on est pas vraiment proches. Du genre “ on se connait pas, alors j'ai pas de compte à te rendre. Je te dois que dalle... ”.
Les gens qui te font une crasse font ça souvent. Ça leur sert à atténuer la culpabilité qu'ils éprouveraient à avoir tromper un proche.
La garce...

Elle pouvait faire autrement, après ça. Elle pouvait faire... je sais pas. Comme si elle m'avait simplement tromper. La jouer tranquilou. L'occasion fait le larron bonhomme, tu peux comprendre... Se comporter en humain. Elle a eu une opportunité, voilà tout. Enfin, on aurait pu lui trouver tout un tas de circonstances atténuantes. Mais non. Sa réaction de rejet témoigne de sa propre impression qu'elle a eu de son horreur. Si abominable qu'elle la rejette. Élevant sa manigance au plus haut degré de l'hypocrisie et de la trahison.
Alors voilà. Elle n'a que ce qu'elle mérite. À elle d'assumer son geste.

Mais qu'elle se pointe, là, devant moi, qu'elle attende à côté, qu'elle passe juste devant moi, avec de temps en temps, dans ses yeux, une étincelle de cette colère factice qu'elle veut garder pour ne pas culpabiliser...
Qu'elle ose se ramener là, à ma caisse, alors que j'ai bien vu moi que cette salope s'est barrée sans payer ses courses il y a une semaine...
Connasse...

“ - Tu fermes ta caisse et vas en pause, Franck...
- Ouai... ”

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