lundi 25 juillet 2011

Je suis le fruit de l'amour, finalement.



Je ne sais pas ce qui pousse les gens à tuer. Sans doute n'est-ce pas pour des raisons aussi évidente que la simple pulsion. Ou bien on tue une fois, ou deux. On ne tue pas dix fois pour des raisons si basiques. Avec une méthodologie ennuyeuse. Lorsqu'on s'apprête à commencer quelque chose comme le meurtre en série, il faut trouver en cela une motivation assez riche sans quoi on ne serait pas tenté de recommencer.

J'ignore ce qui pousse quelqu'un à rêver de meurtre. J'ignore encore plus ce qui pousse quelqu'un à rêver de tuer une personne qu'il ne connait pas et qu'il voit pour la première fois dans son rêve. Sans doute, et il m'a semblé toucher du doigt cette impression la dernière fois que j'ai rêver de cela, la personne en elle-même n'a aucune importance. Sa personnalité, ses goûts, tout ça importe peu. J'ai choisi mes victimes au travers des critères plus subjectifs. "À cet instant précis, voilà ce que cette personne est, et c'est ce qui me pousse à la choisir elle plutôt qu'une autre".
Mais je me trompe, peut-être.

Je ne sais pas pourquoi j'ai rêvé que je tuais beaucoup, beaucoup de gens. Mais sans doute, quelque chose me paraissait trop sain, trop normal dans ma façon de procéder. Et c'est sans doute pour ça que je me suis retrouvé une nuit dans la peau d'une créature un peu difforme, légèrement attardée mentale, qui était sur le point de se mettre à tuer plein de gens.
Pour connaitre l'origine un peu tordue de ce qui m'a poussé à tuer.

Le sexe de cette personne n'a que peu d'importance, puisque si j'étais un homme, je crois, je n'étais émotionnellement rien d'autre qu'un enfant sans véritable sexe, acculé par le poids de ma grand mère. Je n'étais ni garçon, ni fille. J'étais un petit garçon. Et surtout le produit de grand-maman (qui n'avait rien de commun avec mes vraies grand-mères, il me semble).

Je me souviens m'être demander ce qui allait bien pouvoir me pousser à tuer, et puis j'ai cherché. Et puis on m'a répondu. Parce que je t'ai fait pour cela entre autre. Tu es le fruit des pires immondices qu'une personne sans aucune morale a créée. J'aurais presque pu entendre les mots de cette grand-mère dans ma tête alors que je me pose la question de mon rôle dans l'humanité. Je l'entends presque me dire à peu près cela en ajoutant à la fin un affectueux Mon petit garçon adoré...

Pendant que raisonne approximativement cette obscure raison dans ma tête, je me dirige vers une porte fermée où il se passe des choses étranges. Où j'ai la sensation de pouvoir trouver l'origine de ce que je suis et ce qui va déterminer mon avenir de tueur.

On peut tuer de sang froid, on peut avoir plusieurs raisons de tuer des gens par dizaines. Sans doute dans mon rêve précédent, je me trouvais trop normal. Sans doute ai-je voulu être de ces tueurs en série que l'on met tout une vie à comprendre puisqu'alors que j'ai ouvert la porte, j'ai effectivement découvert le fruit atroce que j'étais, avec une acuité qui m'a rassuré. Personne d'autre que moi ne pourra savoir ce qui m'a poussé à faire cela. Personne. Et oui, ils mettront tout une vie à savoir ce que j'avais dans la tête. Grâce à Grand-Maman.

L'œdipe est le liens émotionnel le plus fort que je connaisse. Et l'amour que ma grand-même me porte a gagné. J'ai ouvert la porte et oui, je vais me mettre à tuer. Sans relâche. Pour exprimer un malaise.
Éclairée par la douce lumière d'un feu de cheminer, dans une odeur de chair chaude et écœurante, je vois ma tendre et ignoble grand-mère forcer ce qui semble être un tout-petit garçon difforme à pénétrer une petite fille tout aussi mal formée. D'autres enfants, bébés, filles et garçons, jonchent le sol, épuisés pour la plus part par leur effort récent.
Ma grand-mère force les mouvement de chacun des enfants de ses mains rudes et le bébé horrifié par ce qu'il fait fini par éjaculer dans sa sœur. Frères et sœurs... ils le sont tous ici. Ma tendre grand-mère se tourne vers moi sans plus de surprise de me voir ici un rictus aux lèvres à cause de l'effort physique.
Je viens de là. Ceux qui sont étendu là sont mes frères et sœurs. Et mes parents. Tu es le fruit de ça. De génération en génération je jette ce qui sont le moins immondes. Tu es le fruit de cette atrocité répétée d'innombrables fois. Voilà la raison. Ce sont tes frères et sœurs et je les fais baiser entre eux.

Voilà la raison... Son voilà la raison sonne de façon ambiguë. Comme si elle avait fini par réussir à me rendre service, "Voilà la raison dont tu peux te servir pour enfin devenir un tueur que l'on mettra tout une vie à comprendre", et en même elle y avait pris beaucoup de plaisir.

Je comprends que la terreur qu'elle m'inspire depuis le début n'est pas non plus un hasard. Sans me demander quoi que ce soit, elle a pris un jour la décision de faire de moi une horreur bel et bien totale. Sans quoi, que ne serait-je respecté pour mes propres atrocités...?

J'entreprends de m'enfuir. Elle m'intime l'ordre de revenir mais je ne l'écoute pas. En quittant la maison, je m'arrête. L'air frais. Je réalise que jamais de ma vie je n'ai passé le pas de la porte d'entrée. Jamais je n'ai respiré le dehors.
À l'entrée du jardin je sais qu'elle est à la fenêtre du premier étage à attendre simplement. Attendre que je rentre. Je ne suis jamais allé à l'extérieur. Et j'ai peur. Peur d'elle. De sa colère. Et de dehors.
Je me réveille alors que j'étais entrain de faire demi-tour pour rentrer dans la maison.

2 commentaires:

  1. T'es...z...hard...be cette semaine, Franck
    Bon, à suivre ...
    ~@~ rayondargent

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  2. Le plus drôle c'est que je m'étonne moi-même parfois (et pourtant j'ai d'énormes prétentions concernant ma "biz... harderie")

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