dimanche 16 octobre 2011

Attendre. Rien.

Texto à maman. Je peux t'appeler tout à l'heure? Parce que je ne vais pas bien depuis longtemps et il faut que je fasse quelque chose parce que je n'y arriverais pas si non.
Parce que ce n'est pas normal de voir passer sa vie devant ses yeux sans avoir la force de tendre le bras pour l'attraper.
Et parce que non ce n'est peut-être pas normal finalement de rester au lit jusqu'à vingt et une heure et de peiner à se bouger le cul pour prendre sa douche et sortir.
Parce que même ce qui te fait grave kiffer d'habitude tu cherches à l'éviter, juste pour ne rien faire. Et surtout ne rien faire.
Encore.
Et surtout bouger le moins possible. Et continuer à voir passer sa vie devant les yeux. Et essayer de bouger encore moins. Pour ne pas qu'elle te remarque.
Parce que tu ne la suis plus depuis déjà pas mal de temps et que tu as un peu honte. Honte de ne pas avoir la force.
Ne pas répondre au téléphone.
Annuler systématiquement ses engagement.
Et espérer qu'on oublie que tu existes. Juste pour être tranquille dans ton absence d'existence.
Et ne pas bouger.
Faire le mort.
En espérant que la vie passe sans qu'elle te remarque.
Et être las de tout. Parce que les chose, vues d'ici, n'ont finalement plus la moindre espèce d'importance.
Et ne pas bouger. Pour ne pas déranger. Par respect pour ceux qui continuent à bouger, eux.
Comme un oisiveté qui s'alimente d'elle-même.
Juste garder assez d'énergie pour pouvoir prétendre ne pas être rien.
Juste ça.
Pour le reste, ne pas bouger. Juste pour ne pas créer autour de toi le moindre mouvement d'engrenages qui serait trop épuisant à gérer.


"- Allo maman?
- oui... dis-moi...
- Je crois qu'il faut que je fasse quelque chose parce que je n'arriverais pas si non..."

Il me semble que se rendre compte que ce n'est pas normal, c'est déjà quelque chose.

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