lundi 8 novembre 2010

... et je me balade avec tout mes amis.

Je serais bien sorti, ce soir.
Afin d'agrémenter ma santé mentale sur le déclin de quelques épices voluptueuses à coup de bulles de champagne et de tout le reste. Mais mon téléphone est resté sourd à toutes mes attentes.
Alors c'est vers un heure du matin que j'ai invectiver ma volonté, lui demandant de me reprendre en main. Une petite main froide et mécanique pour m'assurer le minimum vital. Ce qu'elle fit.

Dehors me fouette d'un froid doux mais coupant. Comme une multitude de petites lames de couteaux qui me déchirent les mains et les joues. Mais leurs attaques répétées n'ont pas atteint mon coeur enfoui trop loin au fond de ma poitrine.
Mon carnet d'adresse téléphonique s'est dispercé dans la nature à mesure que les propositions ne fusent pas des masses. Pas de refus, juste aucune réponse.
Si Rémi avait eu un portable sur les routes avec Maitre Vitalis, il ne lui aurait pas moins servi que le miens, ce soir.

Arrivé sur place, donc, l'endroit est presque désert. Une ombre est dehors qui fume une cigarette et me propose de le suivre pour une bière gratuite à côté, offerte par un autre patron d'un autre bar.
Non merci.
Ce n'est pas vraiment sa compagnie à lui que je cherchais. Je me roule une cigarette.
En l'allumant, je sais instantanément que ce n'est pas vraiment elle non plus que je cherchais.
Pendant que je me fais pénétrer par une fumée de cigarette presque sexuelle (le froid glacial rend toujours la fumée de cigarette plus entreprenante avec moi) je pense au vide autour de moi, à cet instant. Un vide physique. Ce mec à côté. Personne derrière. Personne à droite. Et jusqu'au bout de la rue, personne.

Au bout de mes doigts alors je sens un fourmillement bien connu me gagner le corps. Je crains d'être dans les prochains jours à nouveau attirer par les mondes souterrains. Ceux qui existent exactement sous le bitume des trottoirs. Les mondes dans lesquels tu peux plonger quand tu es totalement déliquescent à cause d'une trop grande absorption d'alcool.
J'ai un peu peur. Mais voilà, il est une heure et demi, et si je ne fais pas quelque chose pour me mettre K-O la nuit va être longue.
Les fourmillements me reprennent de plus belle.
Le mec réitère sa proposition avec un sourire malicieux lorsqu'il parle de la gratuité de ses bières. Le sourire du mec qui a définitivement trouvé la combine du siècle.
Formidable. Je suis content pour toi. Mais décidément, ce n'est pas toi que je voulais voir ce soir.
Je décide de rentrer chez moi.

Sur la route, on m'appelle Monsieur, roule sa clope et répète Monsieur avec un au revoir respectueux.
Sauf que là, sous mon costume d'homme, bien caché, il n'a pas remarqué mes guêtres et mon pantalon bleu. Ma chemise blanche, mes deux chien et mon singe...
Il n'a pas remarqué que je j'étais un sans famille.

Si tu veux commencer la basse, travaille la ligne de basse du générique, mec. Elle est pas mal.

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