mardi 16 novembre 2010

Un peu comme le K (sans Buzzati)

Ça y est. Franck fait une "Erreur Cyclique", ou une Erreur 404. Il est au bout de sa réflexion. Voilà la limite de son intelligence.

Là il se sens comme un macaque tournant de long en large dans sa cage, un macaque sujet à un stresse primaire.
Il avait une idée en tête, qu'il a arrosé pendant un quart d'heure, puis il lui a fait prendre le soleil vingt minutes pour créer des émulations, des ramifications dans son cerveau bouillonnant après l'échauffement, pour voir comment cette idée se comporte en société, face aux attaques des diverses opinions de Franck sur le sujet. Comparer cette idée aux autres, c'est comme ça qu'on voit si ça tient la route.
L'idée s'est arrêté en chemin, a sorti son plan de la ville de FranckInHead pour se repérer, a trouvé un chemin, a continué à avancer... Mais là c'est bel et bien fini. Franck se sent limité. Il sent que cette idée tourne en rond. Il revient toujours aux mêmes questions sans réponse. Alors il retourne au problème de base qui le ramène toujours à cette idée pour finir. Il a bien cherché à corriger sa route entre temps mais cette idée, la problématique la plus évolué qu'il arrive à sortir de son esprit, semble bien être le meilleur aboutissement de la collaboration entre ses neurones. Et après cela, rien. Une simple question qui reste à présent sans réponse. Pourquoi? Parce que tu ne peux pas répondre simplement comme ça puisqu'il y a une autre donnée, là-bas, à prendre en compte. Bah oui.

C'est toujours comme ça quand Franck tombe sur une de ces limites intellectuelle. Il a toujours la même impression. L'impression d'être inapte à la réflexion, à cet instant, et c'est en parti dû au fait  qu'à force de réflexion, il ne ressent plus, d'un coup, viscéralement, les argument qu'il oppose les uns aux autres.
C'est justement ce décrochage viscérale qui lui donne l'impression d'être à la limite de son intelligence. Il ne ressent plus la problématique dans son bide. Il a trop tourné. Il pourrait bien tergiverser des heures durant, à partir de maintenant, sur des concepts abstraits, sortis de toute réalité ressenti... ça oui! Il pourrait. Il pourrait laisser cette méthode prendre la relève. Juste pour s'enorgueillir d'avoir mener à bien "théoriquement" une réflexion. Mais la résolution intellectuelle d'un problème pour le simple fait de résoudre un problème ne représente pour Franck aucun intérêt. Tout raisonnement élaborer doit, selon lui, garder un contact avec une connaissance viscérale, ressentie du problème. Tout le monde ne fait pas ainsi mais comme toutes les questions qu'il se pose trouve leur essence dans la matière concrète de la vie, y répondre en changeant la source du problème serait aberrant. Cela reviendrait à vouloir résoudre un problème de math avec une métaphore littéraire.
Certains physiciens pratiquent ce changement de repères pour débloquer un problème très abstrait de physique, mais sois sérieux Franck... tu n'as pas ce niveau de recherche.
En tout cas... apparemment, puisque tu te retrouve bloqué, là, avec cette question sans réponse.

Ce qui énerve beaucoup Franck, c'est que demain, il aura perdu au levé du jour cette petite nuance qu'il touche du doigt maintenant et qui fait toute la balance dans sa réflexion actuelle. Cette nuance qui le bloque. Alors oui, demain il trouvera une réponse bien formulée à son problème de maintenant. Solide et ouverte à des idées extérieures.
N'empêche qu'il aura zappé le plus important. Cette petite nuance qu'il ressent ce soir et qui lui posait un sacré problème. Nuance qu'il aura laissé partir pendant la nuit parce qu'il n'a pas l'intelligence pour construire un filet adapter à sa capture.
C'est rageant. Et frustrant. Pour cette fois, il a perdu.

Ne pas pouvoir aller au bout de son idée. C'est comme ça que ça s'appelle, Franck.

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